Laura Godrie - Neuropsychologue

Laura Godrie - Neuropsychologue Neuropsychologue enfants - ados - adultes
Réalisation de bilans intellectuel (HP) et neuropsycholo

12/07/2022

Le terme “multidys” notamment développé par Mazeau et Pouhet (en 2005, puis à nouveau en 2014) est utilisé pour décrire une série de symptômes, mais n’est actuellement pas reconnu comme une entité spécifique par la communauté scientifique. Il n’apparait, en effet, dans aucune nosographie et n’est donc pas considéré comme un diagnostic ou une pathologie en tant que tel.

En proposant ce terme, les auteurs ont voulu insister sur la régulière confusion entre les symptômes observables (considérés comme des manifestations “secondaires” ou la conséquence d’un trouble sous-jacent) et l’origine / la cause de ces manifestations (le diagnostic primaire) (Mazeau et Pouhet, 2005). L’appellation “multidys” vise donc à décrire la présence de difficultés, manifestations ou dysfonctionnements multiples (en lecture, en écriture, en raisonnement mathématique, au niveau praxique, sur le plan attentionnel et exécutif, etc.), mais ne permet pas d’en comprendre la provenance ou le(s) trouble(s) spécifique(s) sous-jacent(s). De ce fait, les possibilités d’intervention s’en trouvent limitées ou incomplètes, non seulement parce qu’on ne traitera pas un symptôme / une difficulté de la même manière en fonction de son origine, mais également parce qu’une telle dénomination ne permet pas de spécifier l’aide à apporter (au contraire d’un diagnostic clair qui aide à l’identification des interventions considérées comme les plus efficaces).

Prenons l’exemple d’un “déficit de la lecture” observé par l’entourage et objectivé par une série de tests. À ce stade, il ne peut être considéré que comme un symptôme : une manifestation représentant une difficulté dans le fonctionnement d’une personne. C’est en déterminant son origine (ou le diagnostic) que l’on pourra ensuite identifier le type de rééducation à privilégier : si celui-ci est la conséquence d’un trouble spécifique de l’apprentissage (dyslexie), l’accompagnement thérapeutique et les interventions à envisager seront significativement différents que s’il est à mettre en lien avec un TDAH, un trouble anxieux, voire même des problème visuels ou orthoptiques.

Il y a donc lieu de faire la distinction entre les processus défaillants à l’origine (diagnostic primaire) et leurs conséquences (symptômes ou manifestations) qui, elles, peuvent être multiples puisqu’un diagnostic unique peut entraîner une myriade de symptômes différents (Mazeau et Pouhet, 2005 ; Habib, 2014). Outre le risque de proposer des pistes d’aides qui s'avèreront vaines ou moins efficaces, l’absence d’un diagnostic primaire clair augmente également le risque d’affubler un patient d’un trop grand nombre d’”étiquettes”, lesquelles pourraient se révéler inadaptées voire contre-productives.

06/06/2022

Contrairement à l’effet des antibiotiques qui visent à soigner une infection, le traitement médicamenteux proposé dans les cas de TDAH n’a pas pour objectif de guérir du trouble. Il agit davantage comme une béquille visant à soutenir certaines fonctions au moment où elle est utilisée. Ainsi, à l’instar d’une paire de lunettes qui améliore la vision lorsqu’elle est portée, la Ritaline® (ainsi que ses cousins l’Equazym®, le Concerta® ou le Medikinet®) permet de diminuer l’intensité des difficultés et ce, uniquement durant la période où le médicament est actif. Passé ce délai d’action, les améliorations disparaîtront progressivement. (Brown, 2017).

Le Méthylphénidate (ou MpH, molécule originale qui compose les traitements psychostimulants habituellement prescrits pour le TDAH) agit donc sur la symptomatologie et vise à en diminuer l’intensité (Brown, 2019). L’effet est observable tant sur l’inattention qu’en ce qui concerne l’agitation et l'impulsivité et permet donc une amélioration fonctionnelle au niveau des productions et de l’efficacité du patient, mais également de la gestion émotionnelle et du contrôle de soi (Bange, 2014) et ce, dans tous les groupes d’âge (Cortese et al., 2018a).

Bien qu’il ait montré une nette efficacité dans les cas de TDAH, il est important de noter que ce traitement n’est pas spécifique au TDAH (les difficultés exécutives, cibles principales du MpH, étant présentes dans bon nombre de pathologies) et peut également être indiqué, notamment, dans le traitement de la fatigue chronique, la dépression, l’apathie ou la narcolepsie. (Caci, 2021)

Actuellement encore régulièrement controversé, le recours au MpH est néanmoins considéré, par la communauté scientifique, comme une recommandation de première intention chez les adolescents et adultes qui présentent un TDAH modéré à sévère, compte tenu de l’efficacité marquée observée chez une grande majorité des patients, ainsi que son innocuité sur le long terme (voir, notamment, les guidelines proposées par la Nice (2018), le CADDRA ou la dernière déclaration de consensus mondial autour du TDAH (2021)).

Ainsi, les études s’accordent sur une moyenne de 80% de réponses positives au traitement parmi les patients ayant été diagnostiqués TDAH (Bange, 2014 ; Brown, 2017). Le bénéfice thérapeutique observé est donc important (comparativement au placebo ou à l’absence de traitement ou à l’utilisation de certaines interventions alternatives) et permettrait également de réduire certains risques fréquemment associés au TDAH, tels que l’arrêt précoce des études, l’instabilité professionnelle, l’adoption de comportements à risques (consommation de substances, accidents, délinquance) (Brown, 2019).

Bien que des effets indésirables puissent se manifester à la suite du démarrage d’un traitement (les plus fréquemment observés étant une baisse d’appétit, des douleurs abdominales ou des céphalées), ceux-ci sont considérés comme réversibles à l’arrêt du traitement vu l’absence de séquelle et de complication répertoriées sur plusieurs décennies de prescription à large échelle (Bange, 2014). Il n’en reste pas moins que le traitement doit faire l’objet d’un suivi régulier auprès d’un spécialiste, lequel proposera une surveillance continue en tenant compte, d’une part, de l’efficacité du traitement dans le quotidien du patient et, d’autre part, de la présence d’éventuels effets secondaires indésirables (Caci, 2021).

30/05/2022

De nombreuses prises en charge basées sur la rééducation des capacités attentionnelles présumées déficientes ont été (et sont encore) proposées dans les cas de TDAH. À ce jour, toutefois, les données issues des études scientifiques apparaissent fortement controversées quant à l’efficacité réelle de ce type d’approche.

Ainsi, si plusieurs programmes ont été développés au fil des années pour développer les fonctions exécutives (attention, mémoire de travail, inhibition, planification, etc.), certains apparaissant prometteurs ou permettant l’observation de quelques améliorations, deux nuances doivent être apportées.

Tout d’abord, l’hétérogénéité des données obtenues ne nous permet pas, à l’heure actuelle, de généraliser l’efficacité de la remédiation cognitive (ou entraînement cognitif). Cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun intérêt à proposer ce type de prise en charge, mais plutôt qu’il ne s’agit pas d’une recommandation de premier choix puisqu’elle montre une efficacité moindre que d’autres approches étudiées.

En outre, l’une des principales limites de l’entraînement cognitif, relevée dans bon nombre d’études, est l’absence de transfert dans la vie quotidienne. Ainsi, une amélioration des performances est constatée dans les tâches qui ont été proposées lors de la rééducation et peut également se refléter dans les tests administrés, mais les effets sur les symptômes du TDAH dans la vie de tous les jours est limité (voir, notamment : Rapport et al., 2013; Cortese et al., 2015 ; Brown, 2017 ; Villemonteix, 2018).

Actuellement, les recommandations internationales en ce qui concerne la prise en charge du TDAH indiquent, en première intention, l’éducation thérapeutique du patient et de son entourage (ou psychoéducation), laquelle vise, d’une part, à expliquer le fonctionnement et les particularités liés au trouble et, d’autre part, à aborder l’importance d’une bonne hygiène de vie (alimentation, activité physique, sommeil et utilisation des écrans) dans la gestion de l’intensité de la symptomatologie. (Nice, 2018).

Ensuite, le type de prise en charge et d’intervention recommandé dépend des manifestations prédominantes, des retentissements observés et de l’âge du patient. Les approches majoritairement conseillées sont l’accompagnement parental (plus spécifiquement, les programmes d'entraînement aux habiletés parentales), les thérapies cognitivo-comportementales et le traitement médicamenteux (Nice, 2018). Une prise en charge multimodale et envisagée au cas par cas est donc nécessaire pour répondre au mieux aux besoins des patients (Vera, 2015).

16/05/2022

Pour le grand public et auprès de certains professionnels, la notion de “pensée en arborescence” désigne un mode de fonctionnement mental qualitativement différent du fonctionnement ordinaire et sous-entend donc que les personnes présentant un haut potentiel intellectuel disposent d’un mode pensée (de raisonnement ou de fonctionnement) distinct de celui de leurs pairs tout-venants. Toutefois, aucune donnée issue des recherches ne valide, à l’heure actuelle, ces affirmations (Gauvrit in Gauvrit & Clobert, 2021). Notons, en outre, qu’il est largement établi que la mémoire humaine fonctionne “en réseau” (voir, notamment, Willits & Dennis, 2014 ; Rotaru et al., 2018) et nous pourrions donc considérer que la pensée en arborescence fait partie du fonctionnement ordinaire de la cognition humaine (une idée étant immédiatement mise en lien avec un ou plusieurs concept(s) associé(s) et générant une activation en chaîne de nombreux concepts) et ne représente donc pas une caractéristique spécifique du fonctionnement cérébral d’une personne avec un haut potentiel.

De meilleures performances au niveau de la pensée divergente (capacité à produire un grand nombre d’idées à partir d’un point de départ unique) peuvent, en revanche, être mises en avant dans la population HPI. Celles-ci sont à mettre en lien avec une vitesse de traitement de l’information significativement plus élevée. Ainsi, le haut potentiel, corrélé à une plus grande rapidité cognitive, permettrait une efficacité accrue, de meilleures habiletés de résolution de problèmes, une plus grande créativité et des raisonnements et acquisitions plus avancés qu’attendu habituellement (Vaivre-Douret in Gauvrit et Clobert, 2021 ; Gauvrit in Gauvrit et Clobert, 2021).

Par conséquent, si les chercheurs ont pu établir que l’intensité, la vitesse et le nombre de liens faits par une personne HPI sont significativement plus importants en ce qui concerne le raisonnement, la différence observée est quantitative et non qualitative (le fonctionnement est plus performant, mais pas différent).

04/04/2022

Les études réalisées sur la population HPI tendent plutôt à démontrer le contraire : les habiletés intellectuelles plus élevées seraient corrélées avec de meilleures capacités d’adaptation et, par conséquent, un moindre risque de présenter un problème de santé mentale (anxiété, dépression, troubles du comportement, TDAH, etc.). Un haut niveau de quotient intellectuel serait donc un facteur de protection plutôt qu’un facteur de risque de présenter des troubles associés (Antshel et al., 2008 ; Gao et al., 2015 ; Murray & Farrington, 2010 ; Martin et al, 2010 ; Keyes et al. 2017).

Notons que les études démontrent également que les individus présentant un HPI affichent une estime d’eux-mêmes légèrement supérieure à celle de la population normale (Hoge & Renzulli, 1983) et un niveau de satisfaction de leur vie au même niveau que leurs pairs (Bergold et al., 2015).

Cela ne signifie, bien sûr, pas que les personnes HPI ne souffrent jamais ou ne présentent aucune difficulté, ni trouble, mais plutôt que ces aspects ne seraient pas directement en lien avec le haut potentiel en tant que tel et que le fait de disposer de capacités intellectuelles plus élevées ne représente pas un risque accru de rencontrer plus de difficultés.

29/03/2022

Aujourd'hui, les NeuroTransmetteurs abordent une question centrale du diagnostic du

Plusieurs études récentes ont démontré que bon nombre de patients présentant un TDAH obtiennent des scores situés dans les normes aux tests psychométriques (et, plus spécifiquement encore, ceux qui évaluent les fonctions exécutives). Ainsi, 35 à 87% (!!!) des résultats obtenus seraient de faux négatifs (Baggio et al., 2019 ; Barkley, 2019 ; Bunger et al., 2019 ; Holst & Thorell, 2019 ; Sjowall & Thorell, 2018). Aucun test, ni batterie de tests, ne permet donc aujourd’hui d’affirmer ou d'infirmer un diagnostic de TDAH (Vera, 2016).

Par ailleurs, si l’on se réfère à la dernière déclaration de consensus international de la fédération mondiale du TDAH, “le TDAH ne peut être diagnostiqué que par un clinicien formé qui interroge le parent ou le tuteur et/ou le patient qui recherche les critères du trouble (American Psychiatric Association, 2013 ; Chinese Society of Psychiatry, 2001 ; Faraone et al., 2015 ; Feldman et Reiff, 2014 ; Pearl et al., 2001 ; Stein, 2008 ; Organisation Mondiale de la Santé, 2018). Il ne peut pas être diagnostiqué par des échelles d’évaluation seules, des tests neuropsychologiques ou des méthodes d’imagerie cérébrale” (Faraone, Banaschewski, Coghill et al. (2021) The World Federation of ADHD International Consensus Statement : 208 Evidence-based conclusions about the disorder. Neuroscience and Behavioral Reviews, 128. 789-818).

Si la thématique vous intéresse n'hésitez pas à venir en parler avec nous les 5 et 6 mai ! J'interviendrai avec ma collègue sur cette questions au colloque - TDAH : avancées scientifiques et regard clinique à Louvain La Neuve

Inscriptions 👇

https://www.neurotransmetteurs.be/

14/03/2022

Bien que l’idée que les personnes HPI présentent un fonctionnement émotionnel particulier soit encore largement véhiculée aujourd’hui, tant dans la population générale que dans les médias et auprès de certains professionnels, de très nombreuses études ont démenti cette affirmation. Les données actuelles démontrent, en effet, que les personnes à haut potentiel ne rencontrent pas plus de difficultés que les autres en matière de gestion émotionnelle et présentent, au contraire, une intelligence émotionnelle développée qui pourrait les rendre moins vulnérables aux désagréments émotionnels sur certains aspects (Brasseur et al., 2013 ; Brasseur in Gauvrit et Clobert, 2021).

Si l’on s’intéresse plus spécifiquement à la notion d’hypersensibilité, il convient, tout d’abord, de clarifier le concept qui est également sujet à de nombreux mythes et représentations*. Deux composantes peuvent être distinguées dans l’hypersensibilité : la réactivité émotionnelle initiale - essentiellement déterminée par des facteurs physiologiques et génétiques, et représentant la réaction initiale d’un individu face à une situation potentiellement émotionnelle (Mikolajczak, 2009) - et l’intensité subjective affective - laquelle concerne le traitement cognitif des informations émotionnelles et influence notre perception d’une situation (Larsen & Diener, 1987). Ici encore, bien que les études soient beaucoup moins nombreuses, les recherches menées ne font état d’aucune différence significative entre la population HPI et la population ordinaire, tant en ce qui concerne la réactivité émotionnelle initiale qu’au niveau de l’intensité subjective affective et le haut potentiel ne serait donc pas associé à l’hypersensibilité (Brasseur et Cuche, 2019).



* Pour une présentation détaillée de la notion d’hypersensibilité en lien avec les données scientifiques actuelles, nous vous recommandons le dernier ouvrage de Nathalie Clobert : “Ma bible de l’hypersensibilité” (Leduc, 2021)

07/03/2022

L’inattention est une manifestation tout à fait ordinaire et présente ponctuellement chez tout un chacun. Lorsqu’elle devient trop fréquente, elle peut être problématique et entraver le fonctionnement d’un individu, causant de nombreuses difficultés et perturbations dans la vie quotidienne. Pour pouvoir parler d’un TDAH, les comportements observés doivent être beaucoup plus persistants et handicapants qu’attendu et représenter une réelle entrave dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. (Brown, 2017)

Toutefois, les problèmes de concentration ne sont pas systématiquement dûs à un TDAH en tant que tel et peuvent être mis en lien avec un tas d’autres éléments, qu’il s’agisse de troubles ou pathologies spécifiques (trouble anxieux, trouble dépressif, troubles spécifiques des apprentissages, troubles du spectre autistique, etc.) ou d’aspects environnementaux (par exemple, des préoccupations familiales, une précarité financière, etc.).

26/04/2021
28/11/2020

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