14/09/2025
Tellement 🥺
Je suis désolée Iryna et Charlie, je ne parlerai pas directement de vous aujourd'hui...
Même si votre mort d'une brutalité sans pareil, banalisée face à la blogosphère mériterait une tribune à part entière, je la laisse à ceux pour qui c'est l'élan.
Le mien, c'est le monde des enfants, et c'est ce qui aujourd'hui me pousse utiliser ma voix.
Mes beaux-fils, avant même que leur père ne les prévienne de ne pas regarder les vidéos qui circulent partout, les avaient vues, et revues.
Distribuées à l'infini par des liens sur Tikto* et Snapch*t comme des tickets promo bon marché à s'arracher pour faire partie des "chanceux".
Avant même le retour à la maison ils ont été exposés à une violence qui me terrifie, et qui apparemment les laisse à peine marqués...
Ah oui, à leur âge ils en ont vu d'autres, malgré nos recommandations, nos mises en garde et la sensibilisation de nos échanges.
Mais les films, le "fake" ce n'est pas la réalité.
Comment des ados aussi naïfs et inexpérimentés peuvent-ils faire la différence si on ne leur enseigne pas. Comment est-ce possible d'être désensibilisé à ce point, inconscients du mal qui gronde.
C'est ce qui m'effraie le plus...
J'avais lu déjà, que des soldats au front s'habituaient à la présence de la barbarie: les sons, l'odeur, les stimuli et que les yeux et le cerveau ne traitaient plus l'information frontalement (pour survivre j'imagine, le cerveau est un outil incroyable ...) mais c'est bien plus t**d qu'on réalise qu'il y a un syndrome de choc post traumatique.
Quand tout est calme, quand le système nerveux n'est plus en lutte, quand le danger est éloigné.
Les flashs, l'atmosphère l'horreur s'inscrivent dans les rêves, dans la peur du noir, dans le repos de l'hypervigilance ...
Donc la génération de nos enfants est-elle une génération de futurs traumatisés comme les générations d'après guerre ? Une bombe à ret**dement qu'on minimise et sur laquelle on ferme les yeux ?
Tout ça parce que les réseaux sociaux les auront exposés à une autre forme de guerre. Une guerre froide et sans conscience qui ne mesure aucunement les impacts que ce mal moderne peut provoquer. Une traînée de poudre hors de contrôle, des âmes déréglées et en manque de repères.
J'ai peur pour eux, parce que c'est sans limite. Sans précédent.
Quand j'ai vu les oiseaux de Hitchcock, j'avais 13 ans, et ça m'a poursuivie durant des années.
Quand j'ai vu Scream ( frissons ) j'ai été profondément traumatisée et j'avais 16 ans, je suis devenue parano.
Et aujourd'hui on regarde Squid game et Walking dead en mangeant du pop-corn.
La p***o est aussi facile d'accès que d'aller sur Amazon pour commander des pyjamas.
Que deviennent des jeunes surexposés à la violence, à l'absence de cadre et surtout au néant du support?
Les jeunes ont besoin de support: en parler, échanger, entendre des nuances, comprendre ce qui est en jeu, les instruire, faire des références à l'histoire et analyser ensemble.
Et ce n'est absolument pas ce qui se passe ces derniers jours. Ils sont livrés à eux mêmes, déconnectés de toute humanité et jetés en pâture sous prétexte de récupération politique! C'est honteux, c'est vicieux, c'est dangereux.
Je n'ai pas vu ces vidéos parce que je suis une vieille sur Facebook, mais ces jeunes, qui regardent parfois des conneries bien installés dans leur canapé peuvent être happés, choqués sans l'avoir cherché, sans y être préparé par une image, un son ou un mouvement pour le restant de leur vie. Une résonance éternelle dans un corps en construction encore fragile et bordé d'enfance.
Ça joue les grands mais il reste quoi quand ils s'endorment, je ne les connais pas moi ces impacts dévastateurs, mais je crie à la vigilance.
Notre rôle n'est rien d'autre que de garder le dialogue ouvert, accueillir et surtout surtout ne pas se braquer. Parce que toujours toujours je souhaite qu'ils me disent et jamais jamais je ne veux ériger des frontières pour qu'ils restent seuls avec eux-mêmes s'ils vivaient un choc loin des copains pour faire bien.
Il n'y a rien de mieux que d'enseigner, préparer et anticiper afin de mieux préserver ce sur quoi nous n'avons qu'un contrôle restreint et illusoire.
Les aimer, les porter et les élever restera le meilleur antidote...