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L’usage des médicaments de la Maladie d’Alzheimer, appelés « inhibiteurs de cholinestérases » tels que le donépézil (Ari...
04/10/2020

L’usage des médicaments de la Maladie d’Alzheimer, appelés « inhibiteurs de cholinestérases » tels que le donépézil (Aricept°), la rivastigmine (Exelon°) et la galantamine (Reminyl°), est controversé chez les personnes âgées. En effet, les bénéfices cliniques observés sur les troubles cognitifs et fonctionnels sont souvent faibles voir quasi inexistants car des nombreux patients sont considérés comme « non répondeurs ».

De plus, ces médicaments ont été étudiés dans des études cliniques de courtes durées (- de 6 mois), chez des patients jeunes, hypersélectionnés, sans comorbidité et ne prenant que peu ou pas d’autres médicaments. L’observance thérapeutique des participants était assurée par des « caregivers » : des gens payés pour s'assurer que le patient prenne bien sa pilule tous les jours au bon moment. On est donc bien loin de la réalité du quotidien de nos aînés fragiles en maison de repos souvent polypathologiques et polymédiqués.

En 2016, La Haute Autorité en Santé française, a d’ailleurs décidé de suspendre leur remboursement : « Une efficacité au mieux modeste de ces médicaments associée à leur mauvaise tolérance clinique, la nécessité d’une prise en charge globale des patients et des aidants intégrant des approches non médicamenteuses : la HAS estime que l’intérêt médical est insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale.».

En effet, les effets indésirables sont très fréquents et peuvent être graves :

- Troubles du rythme cardiaque sévères avec bradycardie dont l’AFMPS a déjà émis une alerte car des patients belges se sont vu implantés des pacemakers à cause de ces médicaments alors que cela aurait pu être évité.
- Incontinence urinaire ou son accentuation (déjà fréquente chez les patients déments)
- Hémorragies digestives (contre-indication relative : ulcères gastriques)
- Diarrhées, nausées et vomissements surtout en début de traitement pouvant mener à une anorexie avec perte de poids.

Les interactions médicamenteuses sont également nombreuses avec les médicaments du système cardio-vasculaire et du système nerveux, qui font partie des médicaments les plus prescrits chez les patients âgés.

Aussi, il est très difficile pour un clinicien d’évaluer l’efficacité du traitement : il est censé ralentir la progression de la maladie dégénérative mais pas de la guérir. Mais comment savoir si c’est le médicament qui a permis de stabiliser le patient ou est-ce simplement l’histoire naturelle de la maladie du patient ? Que dois-je faire en cas de dégradation clinique de la démence : dois-je maintenir le traitement ou augmenter les doses car le patient décompense ou, au contraire, dois-je l’arrêter comme le médicament n’est plus efficace ?

Heureusement, des recommandations thérapeutiques ont été publiées par l’Université de Sydney en collaboration avec deprescribing.org en janvier 2018 afin d'aiguiller au mieux le clinicien dans sa prise de décision de poursuivre ou pas le traitement. Elles mentionnent d’ailleurs d’essayer de stopper le traitement quand :

1) Les troubles cognitifs et/ou fonctionnels se sont aggravés au cours des 6 derniers mois (le médicament n’est plus efficace)
2) Il n’y a pas eu d’amélioration clinique ou de stabilisation au cours des 12 derniers mois
3) La démence d’Alzheimer est sévère (dépendance dans la plupart des activités de vie, incapacité à interagir avec l'environnement, espérance de vie diminuée)

La décision de suspendre le médicament doit toujours être prise en concertation avec la famille et le patient car ce médicament représente parfois un symbole très fort : le dernier remède qu'ils peuvent donner au malade avant qu'il ne parte. L’arrêter brutalement sans en discuter pourrait les mener à un sentiment d'abandon du corps médical.

Si le traitement doit être arrêté, un sevrage progressif est recommandé avec un suivi minutieux indispensable de l'état clinique du malade.

Toutes ces recommandations sont reprises sur : https://deprescribing.org

Nicolas Meunier
Pharmacien clinicien
Pharmalearny

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21/07/2020

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17/05/2020

💊 On a tous dans notre entourage quelqu'un d'allergique à la pénicilline. Cependant, 90% des patients se disant allergiques ne le sont pas. En fait, ils sont en intolérants à l'antibiotique 🤢 ...

👨‍🔬Cette différence est fondamentale et peut avoir un impact négatif dans leurs futures prises en charge à l'hôpital et lors de la délivrance d'antibiotiques à la pharmacie...

02/05/2020

Conseils aux patients et précautions à prendre à la délivrance du tramadol à l'officine.

Hydroxychloroquine (Plaquenil) : précautions d’emploi et validation pharmaceutique  💊⚠️L’hydoxychloroquine (Plaquenil) e...
01/04/2020

Hydroxychloroquine (Plaquenil) : précautions d’emploi et validation pharmaceutique 💊⚠️

L’hydoxychloroquine (Plaquenil) est un alcaloïde de synthèse élaboré à partir de la quinine extraite de l’écorce de quinquina🌳

Cette molécule initialement indiquée comme antipaludéen possède des propriétés anti-inflammatoires utilisées encore actuellement dans les pathologies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde et le lupus. On lui a découvert depuis peu, un effet antiCovid19 potentiellement très interessant.

Nos recommandations belges proposent d’ailleurs de traiter systématiquement les patients Covid19 avérés et hospitalisés qui présentent des symptômes modérés à sévères (températures, dyspnées..) ou s’ils sont porteurs de comorbidités (cardiaques, diabétiques, immunodéprimés...).

À la posologie suivante (traitement de 5 jours) :
J1 : 400mg 2x/j
J2-J5 : 200mg 2x/j

Quelles sont les précautions d’emploi ?

Avant d’initier le traitement, on doit s’assurer de l’absence de contre-indications et d’interactions médicamenteuses :

1) Arythmie 💓

On effectuera un ECG avant le début du traitement pour exclure un allongement de l’intervalle QTc (> 500msec). On veillera également à corriger une hypokaliémie et une hypomagnésémie à la prise de sang qui sont des facteurs de risques de torsades de pointes en cas de QT allongé (très fréquentes chez les patients sous diurétiques, corticoïdes et/ou IPP).

On évitera également la bradycardie (500msec), et si l’on veut malgré tout utiliser le Plaquenil, il faudra contacter le cardiologue pour avoir son avis et réduire le QTc en sevrant progressivement les molécules qui allongent le QTc (antidépresseurs, antipsychotiques). On re contrôlera l’ECG avant d’initier le Plaquenil. On évitera la Motilium en cas de nausées et les quinolones et les macrolides comme antibiotiques car ils allongent le QT pendant le traitement par Plaquenil.

2) Épilepsie 🤯

L’hydroxychloroquine abaisse le seuil épileptogène. C’est à dire que si un patient épileptique est stabilisé par son traitement antiépileptique depuis de nombreuses années, il se peut qu’il refasse de l’épilepsie en prenant le Plaquenil.L’épilepsie est une contre indication à l’usage du Plaquenil.

Si malgré tout, le Plaquenil devait être indiqué selon la balance bénéfice risque, un avis neurologique est indispensable. Dans tous les cas, le Plaquenil sera contre indiqué chez un patient avec une épilepsie non contrôlée.

3) Rétinopathie 👀

La patient souffrant de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) de devraient pas prendre le Plaquenil car celui-ci pourrait majorer la DMLA et majorer la cécité.
Cependant, cette toxicité ophtalmique est rare et surtout dose dépendante à cas de traitement de longue durée. C’est la raison pour laquelle tous les patients sous Plaquenil pour une pathologie inflammatoire doivent avoir un suivi ophtalmique rapproché (1x/an). Comme le traitement pour le Covid est de très courte durée (5 jours), le risque de toxicité cumulative est plus faible mais un avis ophtalmologique reste malgré tout indispensable si l’on veut malgré tout initier le Plaquenil.

4) insuffisance rénale chronique 🧑🏻‍🦳

La posologie du Palquenil doit être diminuée en cas d’IRC car il y a un risque d’accumulation et d’intoxication vu qu’il s’élimine par voie rénale.

Ce sont toutes ces précautions d’emploi qui limitent l’usage en milieu hospitalier du Plaquenil chez le patients Covid19.

Nicolas Meunier
Pharmacien clinicien

Nouvelles recommandations thérapeutiques du diabète de type 2 💊💉Fin 2019, l’ADA (American Diabetes Association) et l’EAS...
20/02/2020

Nouvelles recommandations thérapeutiques du diabète de type 2 💊💉

Fin 2019, l’ADA (American Diabetes Association) et l’EASD (European Association for the Study of Diabetes) sont arrivés à un consensus quant à la rédaction de nouvelles recommandations concernant la prise en charge médicamenteuse du diabète de type II :

- La metformine continue à être le traitement de 1ère ligne (sauf pour les patients atteints de néphropathies diabétiques sévères)

- La sélection des médicaments à ajouter à la metformine dépend :
💊Des antécédents médicaux du patient :
- Si Athérosclérose (AVC/infarctus du myocarde/amputation/sténose carotidienne) —> Inhibiteurs du SGLT2* ou AR GLP1**
- Si Néphropathie diabétique —> Inhibiteurs du SGLT2
- Si Insuffisance cardiaque —> Inhibiteurs du SGLT2 (liés au leurs effets diurétiques)
💊Si l’on vise une perte de poids —> Inhibiteurs du SGLT2* ou AR GLP1**
💊 Si l’on veut éviter des hypoglycémies —> Eviter les sulfamidés hypoglycémiants
💊 Si l’on veut faire des économises —> Sulfamidés hypoglycémiants (- chers)
💊 Des préférences du patient

- Si un traitement parentérale 💉 est nécessaire, on débute d’abord avec un AR GLP1 plutôt que l’insuline car ceux-ci ne causent pas d’hypoglycémie et provoque plutôt une perte de poids qu’une prise de poids. Cependant, ceux-ci présentent une mauvaise tolérance digestive à l’initiation de traitement (nausées, vomissements et diarrhées). Il est important d’informer le patient qu’ils vont s’atténuer. Veillez à exclure une pancréatite (dosage des lipases et/ou amylases) en cas de persistances de symptômes digestifs sévères.

Aujourd’hui, en Belgique, les sulfamidés hypoglycémiants représentent près de 50% des antidiabétiques oraux hors metformine (dont l’Uni-diamicron° représente 41% à lui seul) malgré que ces nouvelles recommandations freinent leur utilisation vu le risque d’hypoglycémie et de prise de poids. Les inhibiteurs du SGLT2 et des AR GLP1 ne représentent respectivement que 13% et 7% des prescriptions malgré leurs nombreux avantages (réduction de la mortalité cardiovasculaire, pas d’hypoglycémie, perte du poids). Heureusement pour notre Sécurité Sociale, vu leurs prix exorbitants par rapport aux sulfamidés hypoglycémiants (env 150eur les 100cp Jardiance° >< 15eur les 90cp d’Uni-Diamicron°…)

On peut se poser légitimement la question du lobbyisme des firmes pharmaceutiques au sein des sociétés savantes quand on voit que la Société Européenne de Cardiologie (ESC 2019) a publié ses propres recommandations thérapeutiques concernant la prise en charge du diabète de type II et qui place les inhibiteurs du SGLT2 et les AR GLP1 en première ligne devant la metformine… Alors qu’il existe des alertes de l’EMA et de la FDA d’un « potentiel » risque accru de cancers de la thyroïde et de pancréatites sous AR GLP1 et de gangrènes de Fournier et d’acidocétoses diabétiques sous inhibiteurs du SGLT2… L’avenir nous le dira…

Vu l’épidémie de diabètes dans les années à venir liés au vieillissement de la population, la recherche de nouveaux traitements du diabète est fondamentale et représente un business plus que rentable... Mais qui, je l’espère, bénéficiera surtout aux malades…

* Inhibiteurs du SGLT 2 : Jardiance (empagliflozine), Forxiga°, (dapagliflozine), Invokana° (canagliflozine)

** Agoniste des récépteurs du GLP1 : Liraglutide (Victoza°), Exénatide (Byetta°), Dulaglutide (Trulicity°),...

Références :
- ADA 2019, Diabetes Guidelines (care.diabetesjournals.org)
- ESC 2019, Guidelines on Diabetes, Pre-Diabetes and Cardiovascular Diseases developed in collaboration with the EASD
- Davies MJ, D’Alessio DA, Fradkin J, et al. Management of hyperglycaemia in type 2 diabetes, 2018. A consensus report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetologia 2018 ; 61:2461-98
- FDA MedWatch - SGLT2 (sodium-glucose cotransporter-2) Inhibitors for Diabetes: Drug Safety Communication - Regarding Rare Occurrences of a Serious Infection of the Ge***al Area
- Jönsson B. Diabetologia 2002;45:S5–S12.

Chutes chez la personne âgée et médicaments 👵🏽👴🏻👴🏻 Monsieur Y, 76 ans, 70kg,  est admis en revalidation suite à une chir...
05/02/2020

Chutes chez la personne âgée et médicaments 👵🏽👴🏻
👴🏻 Monsieur Y, 76 ans, 70kg, est admis en revalidation suite à une chirurgie de la hanche. Le patient chutait régulièrement à cause d’une faiblesse musculaire et d’étourdissements au au lever de son lit. Ses autres antécédents médicaux sont une HTA, un diabète de type 2 et des troubles du sommeil. La biologie montre des CPK (enzymes musculaire) très légèrement augmentées, une insuffisance rénale modérée, une HbA1c à 8% et un bilan lipidique dans les normes.

💊 Son traitement médicamenteux :

- Furosémide 40mg 1x/j
- Amlodipine 10mg 1x/j
- Bisoprolol 2,5mg 1x/j
- Metformine 500mg 3x/j
- Simvastatine 40mg 1x/j
- Lormétazépam 2mg 1x/j au coucher

Le patient a-t-il des médicaments qui majorent le risque de chute ?

💊 Les médicaments antihypertenseurs

Ceux-ci peuvent être à l’origine de chutes en causant une hypotension orthostatique. Elle est à dépister systématiquement : « Avez-vous parfois des étourdissements ou des vertiges lorsque vous vous levez de votre lit ou de votre fauteuil ? ».

Si c’est le cas, il est utile de revoir le traitement antihypertenseur à la baisse. C’est également un moment opportun pour optimiser le traitement. Chez ce patient atteint de néphropathie diabétique, le traitement antihypertenseur de 1er choix est un IECA pour ses propriétés néphroprotectrices.

Les diurétiques de l’anse comme le furosémide ne sont pas indiqués comme antihypertenseur et causent fréquemment de l’hypotension orthostatique et des chutes. Ils sont moins efficaces que les diurétiques thiazidiques (indapamide, hydrochlorthiazide…) dans le contrôle de l’hypertension.

💊 Les benzodiazépines

Celles-ci majorent le risque de chute par leurs propriétés myorelaxantes et sédatives puissantes. Un sevrage progressif médicamenteux peut-être proposé sur plusieurs semaines/mois. La mélatonine ou des extraits phyto-thérapeutiques (valériane, passiflore, aubépine) peuvent-être prescrits en parallèle de la diminution progressive de la dose de la benzodiazépine afin de soulager une éventuelle insomnie de rebond.

💊 Les statines

La faiblesse musculaire responsable de chute et les crampes musculaires sont des effets indésirables très fréquents des statines. Il est indispensable de les dépister lors du renouvellement d’ordonnance : « Avez-vous parfois des crampes musculaires dans les jambes ou de la faiblesse musculaire ? ».

⚠️ Il est important de rappeler qu’au-delà de 70 ans en prévention PRIMAIRE (absence d’antécédent cardio-vasculaire majeur : AVC ou infarctus du myocarde), les statines ne sont plus recommandées vu l’efficacité non étudiée passé cet âge et les effets indésirables musculaires très fréquents. Suspendre définitivement la statine en cas de crampes musculaires et de fatigue musculaire.

Toux sèche sur IECA —> pas suffisamment dépistée 😷                                                                      ...
21/01/2020

Toux sèche sur IECA —> pas suffisamment dépistée 😷


La toux sèche est un effet indésirable très fréquent des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotension (IECA) :

- Périndopril (Coversyl°)
- Ramipril (Tritace°)
- Lisinopril (Zestril°)
- Enalapril (Rénitec°)
- …

😷 Les IECA sont aussi contenus dans de nombreuses associations de médicaments antihypertenseurs au sein d’un seul comprimé et peuvent donc passés inaperçus :

- Coveram°, Zanicombo°, Zetoretic°, Preterax°, Co-Lisinopril°….

😷 Bien que les causes les plus fréquentes de toux chronique soient les rhinites allergiques ou infectieuses, l’asthme et le reflux gastro-œsophagien (RGO), il faut garder en tête que les IECA, indépendamment de la dose administrée, représentent 15% des causes de toux chronique. Souvent, cet effet secondaire se manifeste dans la semaine suivant l’introduction du traitement par accumulation de bradykinines mais il peut apparaître jusqu’à six mois plus t**d, d’où la difficulté diagnostic.

😷 Lors de la délivrance d’IECA, des simples questions permettent de dépister la toux au comptoir :

- Avez-vous fréquemment une toux sèche ou des quintes de toux ?
- Avez-vous parfois la gorge qui gratte ou besoin de vous racler la gorge ?

Si c’est le cas, on contactera le médecin traitant pour lui proposer une substitution de l’IECA par un sartan qui ne cause pas de toux en veillant à avoir un suivi rapproché de la tension artérielle et des signes d’hypotension (vertiges au lever, chute…).

😷 Si le patient est asthmatique ou souffre de RGO, il faut s’assurer de l’observance thérapeutique du patient (gestion de puffs et inhalateurs en cas d’asthme) ou éventuellement le référer chez son médecin traitant ou chez un gastro-entérologue s’il consomme fréquemment des antiacides en vente libre. On évitera les bétabloquants non cardio-sélectifs chez les patients asthmatiques (propranolol, carvédilol, sotalol, timolol en collyre..) et le médicament majorant le reflux chez un patient manifestant une RGO (amlodipine, lercanidipine, dérivés nitrés, biphosphonates, dabigatran, inhibiteurs des cholinestérases...).

Meunier N.
Ph. Clinicien
Pharmalearny

⚠️ Ulcères oesophagiens sur Pradaxa° 💔 🤢 Une patiente de 79 ans se plaint de douleurs à l’estomac, de pyrosis, d’odynoph...
08/01/2020

⚠️ Ulcères oesophagiens sur Pradaxa° 💔

🤢 Une patiente de 79 ans se plaint de douleurs à l’estomac, de pyrosis, d’odynophagie (douleurs à la déglutition) et d’ulcères buccaux depuis que son infirmière lui écrase ses comprimés et lui ouvre ses gélules afin qu’elle puisse avaler ses médicaments correctement.

🤢 Son traitement comprend entre autre du Pradaxa° 150mg 2x/j comme anticoagulant pour une fibrillation auriculaire et du Symbicort° puff pour son asthme.

🤢 La gastroscopie montre une oesophagite ulcérée, comme si l’œsophage était brûlé par une substance caustique. Par-dessus les ulcères, une mycose œsophagienne couronne le tout. Un traitement par Pantomed° 40mg 2x/j + Diflucan° 100mg 1x/j + Ciproxine 500mg 2x/j pdt 10 jours est initié.

Analyse du cas clinique

❤️ L’étexilate de dabigatran (Pradaxa°) possède une biodisponibilité orale faible (environ 7%) dont l’absorption est dépendante du pH gastrique. Afin de maintenir une biodisponibilité stable, de l’acide tartrique est ajouté comme excipient afin de garantir un environnement acide au Pradaxa° pour une résorption optimale.

❤️ Malheureusement, cet excipient acide cause fréquemment des oesophagites et des dyspespies. Si on ouvre la gélule avant de l’avaler, l’acide tartrique est libérée dans la bouche et peut causer des ulcères buccaux et œsophagiens.De plus, cela peut majorer le risque de saignement.

❤️ On conseillera donc aux patients sous Pradaxa° de ne jamais ouvrir, mâcher ou écraser les gélules. Si l’administration est impossible ou si le patient présente une oesophagite sous Pradaxa°, on proposera une substitution vers un autre anticoagulant (Eliquis°, Xarelto°…) vu le risque d’hémorragie digestive.

❤️ N’oublions pas que les corticoïdes inhalés majorent le risque de mycoses oro-pharyngées mais également œsophagiennes si le patient ne se rince pas correctement la bouche avec de l’eau après utilisation du puff.

⚠️ Ne pas avaler l’eau après avoir gargarisé mais bien la recracher !

Nicolas Meunier
Pharmacien clinicien

Effets indésirables graves des collyres 👁Un patient BPCO de grade III, 50 ans, est admis aux urgences pour difficultés r...
31/12/2019

Effets indésirables graves des collyres 👁

Un patient BPCO de grade III, 50 ans, est admis aux urgences pour difficultés respiratoires en aggravation depuis la veille au soir.

A l’auscultation pulmonaire, l’urgentiste diagnostic un bronchospasme.

A la question : « vous a-t-on prescrit un nouveau médicament récemment ? », le patient répond : « non, mis à part de nouvelles gouttes oculaires prescrites par mon ophtalmologue il y a 3 jours pour mon glaucome mais ça n’a pas beaucoup d’importance je présume ? … »

Diagnostic retenu : bronchospasme sur bétabloquants ophtalmiques

👁 Les collyres sont partiellement absorbés au niveau systémique et peuvent entraîner des effets indésirables. Particulièrement, les collyres à base de bétabloquants pour traiter le glaucome (Timaback°, Artéoptic°, Azarga°, Xalacom°, Cosopt°, Duotrav°…). Ils peuvent causer :

- Bronchospasmes et dyspnées en particulier chez les patients asthmatiques et BPCO sévères --> ils seront donc à éviter chez ces patients. On préférera des collyres à base d’analogues de prostaglandine ou d’inhibiteurs d’anhydrase carbonique.

- Bradycardie (fréquence cardiaques < 60bpm) surtout en association à d’autres médicaments bradycardisants (amiodarone, bétabloquants systémiques, diltiazem, digoxine, inhibiteurs des cholinestérases, ticagrélor…)

- Risque de décompensation cardiaque chez un décompensé cardiaque sévère


👁 Afin de limiter la résorption systémique, quelques conseils à transmettre :

- Fermer les yeux pendant 1 à 2 minutes
- Appuyer en même temps sur l’angle médian de l’œil pour obstruer le canal lacrymal afin de limiter le passage du principe actif dans la circulation systémique

Nicolas Meunier
Pharmacien clinicien

Référence :

Collyres : prudence avec les béta-bloquants, Ralitza Gauthier et al. Pharmacie et médecine, pharmaJournal 11, 05/2017

Quand les probiotiques tuent ! 👾☠️👾 Une patiente de 66 ans a bénéficié de cinq cycles de chimiothérapie (carboplatine et...
19/12/2019

Quand les probiotiques tuent ! 👾☠️

👾 Une patiente de 66 ans a bénéficié de cinq cycles de chimiothérapie (carboplatine et fluorouracil) pour un cancer gastrique avec gastrectomie totale. En raison d'une progression de la maladie, elle bénéficie d'une alimentation parentérale par un Port-A-Cath. Une chimiothérapie palliative est instaurée (gemcitabine et oxiplatine), ainsi qu'un traitement de corticoïdes systémiques (1 mg/kg de prednisone). Treize jours après le début du traitement, elle présente un état fébrile à 39°C sans source identifiée. De multiples hémocultures centrales et périphériques reviennent positives pour du Saccharomyces boulardii.

👾 Malgré un traitement de fluconazole (400 mg/j i.v.) puis de voriconazole (400 mg/j i.v.), les hémocultures restent positives. L'état de santé de la patiente se dégrade peu à peu et elle décède deux mois après le début de la fongémie.

👾 Comme la patiente ne recevait pas de préparation de Saccharomyces boulardii, l'hypothèse d'une source infectieuse soit endogène, secondaire à une translocation de la flore intestinale, soit exogène, par contamination manuportée d'un traitement probiotique administré à un patient d'une chambre voisine est avancée.

👾 C'est finalement l'hypothèse d'une fongémie d'origine exogène par contamination de l'accès veineux central par manuportage qui a été retenue. En effet, un patient dans la chambre voisine recevait un traitement d'Entérol en sachet, une préparation à base de Saccharomyces boulardii en poudre, pour des diarrhées à Clostridium difficile.

👾 Ce cas met en exergue la contagiosité des probiotiques et leur résistance au traitement. En effet, cette levure décrite comme très résistante peut survivre deux heures à l'air libre ainsi qu'à une désinfection vigoureuse des main.

👾 Il est donc utile de rappeler que la contre-indication formelle aux probiotiques est l'immunosuppression !

👾 Les patients cancéreux et sous immunosuppresseurs ne devraient pas recevoir ce traitement antidiarrhéique qui pourrait leur être fatal. C'est la raison pour laquelle vous ne verrez pas de probiotiques dans les services d'hémato-oncologies et de soins intensifs.

N’hésitez pas à vous abonner à la page Pharmalearny pour recevoir d’autres cas cliniques médicamenteux.

Nicolas Meunier
Pharmacien clinicien

Références :

Probiotiques : efficacité et dangerosité, Rev Med Suisse 2007; volume 3. 32635 C. Graf F. P. Sarasin

Auriez-vous pu éviter cette complication postopératoire de la chirurgie de la cataracte ? 👁 👩🏼‍⚕️Une semaine après sa ch...
04/12/2019

Auriez-vous pu éviter cette complication postopératoire de la chirurgie de la cataracte ? 👁 👩🏼‍⚕️

Une semaine après sa chirurgie de la cataracte, Monsieur Y voit brutalement flou et se plaint de douleurs à l’œil droit. Il consulte en urgence son ophtalmologue qui constate une complication post-opératoire : l’implant intraoculaire est tombé au fond de l’œil. Il doit réopérer le patient.

Aurait-on pu éviter la complication sur base de ses médicaments ? Certainement…

Le patient est traité par de la tamsulosine 0,4mg 1x/j au soir pour une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Or, il est recommandé d’éviter cette molécule chez les patients ayant la cataracte car elle peut engendrer une complications en cas de chirurgie, le Syndrome de l’iris flasque.

Recommandations :

👁 Chez un patient ayant la cataracte qui n’a pas encore subit d’opération, il est préférable de prescrire la terazosine ou l’alfuzosine plutôt que le tamsulosine qui sont des alpha-bloquants non sélectifs et donc à moindre risque de complications post-opératoires.

👁Si un patient a une HBP traitée par un alpha-bloquant, il doit toujours en informer son ophtalmologue.

👁Un patient ayant une cataracte symptomatique doit envisager de se faire opérer avant l’initiation d’un traitement par alpha-bloquant. En effet, même si la molécule est suspendue avant l’opération, le risque de complications chirurgicales est toujours présent même plusieurs mois/années après l’arrêt de l’alpha-bloquants.

Les autres effets indésirables fréquents de la tamsulosine et à rechercher chez les patients sont :

- Xérostomie = sécheresse de bouche
- Céphalées, vertiges et hypotension orthostatiques majorant le risque de chute (surtout en association avec d’autres vasodilatateurs : dérivés nitrés, antagonistes calciques, Viagra°…)

En cas de dysurie (difficultés à uriner, douleurs lors de la miction) et de médicaments alpha-bloquants, toujours vérifier l’absence de médicaments aux propriétés anticholinergiques et sympathicomimétiques dans le traitement qui aggravent la dysurie :

- Médicaments de l’asthme et de la BPCO
- Antidépresseurs tricycliques (Redomex, Anafranil°, Deanxit°…) et Seroxat°
- Antipsychotiques (Dominal°, Leponex°, Zyprexa°…)
- Antihistaminiques (Atarax°, Théralène…)
- Décongestionnant nasaux (par voie orale ou nasale)

Réf : ASCRS, American Academy of Ophtalmology, alpha blocker Patient advisory

Nicolas Meunier

Adres

Liège

Meldingen

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