23/09/2025
Maya,
Je n'arrive pas à croire ce qu'il s'est passé aujourd'hui... C'est tellement rapide et inattendu... Je dois bien avouer que je ne me souviens pas de la première fois que tu es venue à Isala. Tu étais un tout petit chien mais, au fil des mois et des années, tu as pris une place grandissante au centre, toujours dans ton petit panier ou sur les genoux d'Estelle, au point de devenir notre petite mascotte et de te retrouver sur les photos de notre site internet et dans nos dépliants. Tu as été un vrai rayon de soleil quotidien dans notre vie professionnelle et je pense que tu as conquis le coeur de tous les patients, médecins, stagiaires et de toutes les personnes qui travaillent ou ont travaillé à Isala (sauf peut-être Brigand...). Tu vas laisser un grand vide... Je garderai le souvenir de la fête que tu me faisais chaque matin à ton arrivée. Jusqu'hier, où tu semblais encore en pleine forme et aussi enthousiaste qu'à ton habitude. Quelques grattouilles et tu partais t'installer dans ton panier... On en aura fait, des choses ensemble... Des consultations, bien sûr, mais aussi plein de restos, dans lesquels tu te faisais si discrète que tout le monde semblait oublier ta présence. Un tour au marché de Noël, aussi... Qui s'était finalement terminé au Shangaï pour que tu échappes un peu à la foule. Des temps de midi, où tu finissais systématiquement sur les genoux d'Estelle. Te voir servir une petite assiette par un chef étoilé restera tout de même un des souvenirs les plus marquants. Mais les petites choses du quotidien seront ce qui me manquera le plus. Ta façon de suivre Estelle partout où elle allait, d'aboyer systématiquement sur le premier patient de la consultation, de faire plusieurs fois le tour de la cour à ton arrivée pour te dégourdir les pattes... Tu ne me laissais pas te prendre dans les bras, sauf quand Estelle n'était pas là. Quand elle partait en visite ou faire une course, c'était toujours pareil : tu venais t'asseoir à côté de ma chaise et tu me regardais jusqu'à ce que je te prenne. Alors, tu te couchais sur le bureau, à côté de mon ordinateur, et tu fixais la fenêtre sans jamais détourner les yeux, attendant patiemment le retour d'Estelle. Que son absence dure cinq minutes ou une heure, c'était la même fête à chacun de ses retours... Tout à l'heure, j'entendais Philippine Lavrey & Benson Boone dans la voiture... « Pendant que nos souvenirs se changent en larmes sur ma peau... », disent les paroles. C'est exactement ce qu'il se passe quand je t'écris ces quelques lignes. Alors, bien sûr, je relativise... Je suis bien conscient des drames qui se passent dans le monde actuellement. Mais tu vas me manquer, Maya... Je voulais prendre quelques minutes pour te le dire. Estelle, je t'envoie plein de courage et toute mon affection dans ce moment difficile ❤️
Patrick