25/09/2025
📖 Comprendre le TDA/H au féminin – Lotta Borg Skoglund
Un ouvrage éclairant qui met en lumière la réalité souvent méconnue du TDA/H chez les femmes et les jeunes filles.
On y découvre pourquoi les symptômes passent si souvent inaperçus, comment ils s’expriment différemment de ceux observés chez les garçons, et les conséquences que cela peut avoir dans la vie quotidienne, scolaire et professionnelle.
Un livre précieux pour toutes celles qui se reconnaissent dans ces difficultés, mais aussi pour les proches et les professionnels qui souhaitent mieux comprendre et accompagner.
Mettre en évidence un TDA/H chez une femme est, en effet, souvent plus complexe que chez un homme.
Pourquoi ?
- Des symptômes plus intériorisés : plutôt que l’agitation motrice, on observe souvent de l'agitation mentale, de l’inattention, de la rêverie, de l’anxiété ou une grande fatigue.
- Des stratégies de compensation : beaucoup de femmes développent tôt des systèmes d’organisation ou de perfectionnisme pour masquer leurs difficultés. En moyenne, elles ont aussi généralement une maturité psychosociale plus précoce, comprenant plus tôt ce que l'on attend d'elles et comment se comporter en divers contextes.
- Des stéréotypes de genre : les attentes sociales poussent les filles à être + sages, discrètes et à « bien s’adapter » sous peine d'être plus vite rejetées du groupe, en comparaison à un garçon qui aurait les mêmes comportements, ce qui retarde la détection. A l'âge adulte, alors qu'il est encore accepté socialement qu'un homme ne sache pas gérer sa maison ou le quotidien de ses enfants, il n'en va pas de même pour une femme qui sera jugée beaucoup plus négativement pour les mêmes comportements.
- Un biais diagnostique : la recherche et les critères ont longtemps été construits sur des profils masculins, rendant moins visibles les présentations féminines.
- les filles intellectuellement douées semblent encore moins susceptibles d'être identifiées comme ayant un TDAH.
Résultat : de nombreuses femmes reçoivent un diagnostic seulement à l’âge adulte, trop tardivement, souvent après un parcours jalonné de doutes, de culpabilité et d'errance diagnostique...
Ou bien, ne (se) sont tout simplement jamais identifiées comme présentant un TDAH parce qu'ayant depuis toujours surcompensé ou masqué leurs faiblesses attentionnelles et exécutives au prix d'un épuisement majeur à certains moments de la vie.
Catherine DEMOULIN, Neuropsychologue
www.neuropsywaterloo.be