09/18/2023
2:00 AM, le cadran sonne. Je me lève s’en perdre de temps, pas comme les matins de job où je veux rester couché, que ça me prend tout le courage du monde pour me sortir du lit. Bon, j’exagère juste un peu! 😅
Je ressens un mélange d’émotions et de sensations. Je suis happé par le manque de sommeil, l’excitation des derniers jours, des dernières heures, de ce qui m’attend et surtout je ressens le manque d’air qui est une sensation tellement inhabituelle et particulière. Je ne sais pas comment l’expliquer. Je crois qu’il faut le vivre pour bien le saisir. Malgré tout, je suis le premier sorti de ma tente. Le ciel est magnifique. Je me sens tout petit, entouré de ces monstres de roche et de glace. Je lève la tête, il n’y a pas une étoile que je reconnais. Je me sens comme ces explorateurs qui partaient découvrir de nouvelles contrées.
Le reste du groupe commence à sortir de leurs tentes. C’est l’heure du petit déjeuner avant notre premier 5000 mètres urus. Le groupe est constitué de 3 filles et 3 gars supervisés par 1 guide du Québec et 2 guides du Pérou. Personne ne se connaît vraiment, mais pour l’instant le groupe est nice.
Le départ sonne, tout le monde est prêt! Frontale, sac à dos, piolets, tout ce qu’il faut pour atteindre le sommet. Chacun sa vitesse, chacun ses forces, chacun son tempo. Très vite, des distances se créent entre les membres du groupe. Après un kilomètre environ, je me rends compte que la plus jeune de notre groupe est vraiment plus loin derrière. Du haut de ses 21 ans, elle est venue faire le trip avec sa mère, mais l’altitude a frappé et sa mère a dû rester au camp de base. Je ne me pose pas de question, je ralentis le pas et je l’attends en me disant que ce n’est pas vrai que j’allais la laisser derrière sans l’aider à atteindre le sommet.
4 - 5 heures plus t**d, elle arrivait au pied du glacier qui allait nous mener au sommet. Moi et un des guides péruviens, on continuait de l’encourager. « Aller! On lâche pas! » Il reste une petite heure avant de toucher le sommet. Elle est à bout de force, mais elle enfile ses crampons, prend son piolet et s’attache sur la corde. La prochaine heure fût très difficile pour elle, mais elle n’a pas abandonné. Je suis fière d’elle! Son sourire sur son visage lorsqu'elle atteint le sommet est aussi grandiose que son accomplissement. 15 minutes plus t**d, c’est déjà le temps de repartir.
Je n’ai pas vraiment profité de cette montagne comme j’aurais aimé, mais je finis cette journée avec le sentiment d’avoir accompli beaucoup plus que d’avoir monté un 5423 mètres.
À suivre...