09/18/2025
Un grand merci à Nathalie Kinnard, directrice générale de Diavie, et à Dr Rabasa-Lhoret, endocrinologue à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, pour leur prises de parole en faveur de l'accessibilité des pompes à insuline sans discrimination d'âge au Québec! 🤗
"Le Québec est la seule province canadienne à ne pas rembourser les pompes à insuline pour les adultes souffrant de diabète de type 1. Il s’agit pourtant du traitement « standard », selon les lignes directrices de prise en charge du diabète.
Autrefois appelée « diabète juvénile », le diabète de type 1 se manifeste souvent dans l’enfance ou l’adolescence. Mais la moitié des malades reçoivent leur diagnostic après 18 ans, selon Diabète Québec. Et pour ces gens, Québec rechigne à rembourser les pompes à insuline, ces dispositifs qui délivrent continuellement de l’insuline sous la peau, réduisant ainsi le fardeau des injections quotidiennes (voir encadré plus bas).
On estime que près de 70 000 Québécois et Québécoises, dont 40 000 adultes, vivent avec le diabète de type 1, une maladie autoimmune chronique.
Nathalie Kinnard, directrice générale de Diavie, un organisme qui vient en aide aux diabétiques de Québec, ne comprend pas cette discrimination. Elle a elle-même deux enfants atteints du diabète de type 1. Son fils, diagnostiqué à l’âge de 6 ans et aujourd’hui adolescent, bénéficie d’une pompe à insuline remboursée et pourra encore s’en prévaloir à l’âge adulte. Sa fille, en revanche, qui a reçu son diagnostic à 21 ans, n’y a pas droit. « Mon fils trouve que sa pompe a changé sa vie. Ce serait bien que tout le monde y ait accès! », s’indigne-t-elle. Le coût du dispositif avoisine les 7000$, auquel s’ajoute le coût des cathéters jetables, ce qui n’est donc pas à portée de tout le monde.
Rémi Rabasa-Lhoret, endocrinologue à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, partage sa colère. « Ces pompes sont considérées comme le traitement de référence par Diabète Canada [une association qui soutient la recherche et émet des lignes directrices fondées sur la science]. Le Québec est la dernière région des pays du G7 où il n’y a pas de programme public de remboursement de pompes pour les adultes. »
En 2022, à la demande du Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS), l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux a rendu un avis sur la question. Il suggérait d’éliminer les restrictions d’âge pour que les adultes puissent aussi bénéficier du Programme d’accès aux pompes à insuline. L’obstacle est toutefois financier.
« L’analyse de [cet] avis est complétée, mais l’élargissement du programme nécessite des investissements supplémentaires. Dans l’attente d’une capacité additionnelle, le programme est pour l’instant maintenu dans sa forme actuelle, qui priorise la clientèle pédiatrique, plus vulnérable, et pour laquelle le programme peut orienter le continuum de vie », nous a indiqué une relationniste du MSSS.
En plus de réduire la charge mentale de la maladie, il a été démontré que les pompes permettent de mieux gérer le diabète et d’avoir un meilleur équilibre de la glycémie (taux de glucose ou sucre sanguin) à long terme, souligne le Dr Rabasa-Lhoret. Ce qui signifie moins de risques de complications liées à la maladie.
Qu’est-ce qu’une pompe à insuline?
Une pompe à insuline est un dispositif qui injecte des doses d’insuline sous la peau de façon automatique sans avoir à utiliser de seringues ou de stylos injecteurs.
Elle peut être implantée sous la peau (plutôt rare) ou externe. Son réservoir est relié par une tubulure à un petit cathéter que l’on implante par exemple dans le ventre ou la cuisse.
Les pompes simples sont programmées par le médecin ou la personne elle-même, afin de déterminer la quantité et le débit d’injection d’insuline (en général avec un apport continu et des doses supplémentaires à la demande).
Les pompes en « boucle fermée » sont couplées à un lecteur de glycémie en continu. Celui-ci, inséré sur le bras, peut communiquer avec la pompe, qui est munie d’un algorithme prédictif. Ce dernier anticipe les variations de glycémie et ajuste automatiquement les doses d’insuline en conséquence. « Il faut tout de même compter les glucides à chaque repas et les indiquer sur la pompe [afin que l’algorithme puisse anticiper correctement la dose nécessaire pour couvrir le repas]», précise Nathalie Kinnard, qui précise que la charge mentale reste lourde."