11/07/2025
✍️ Le prix invisible d’un autobus à l’arrêt
Je vis en campagne. J’ai une voiture, et j’ai la chance de pouvoir la payer.
Mais ces jours-ci, je regarde ce qui se passe à Montréal avec la grève de la STM, et j’ai un pincement au cœur.
Parce que moi, j’ai ce luxe de me déplacer quand je veux.
Mais combien de personnes n’ont pas cette chance?
Je pense à ces parents seuls, à ces familles qui vivent loin d’une épicerie ou d’une pharmacie. Pour eux, l’autobus, c’est plus qu’un moyen de transport c’est une liberté de mouvement . Quand il n’y a plus d’autobus, aller faire une simple épicerie devient une épreuve. Prendre un taxi? Ça peut doubler, même tripler le coût du panier d’épicerie. Alors, plusieurs se tournent vers le dépanneur du coin, où tout coûte plus cher, et où il n’y a pas toujours ce qu’il faut pour nourrir une famille.
Je comprends les travailleurs qui font la grève. Je comprends la fatigue, les revendications, la colère.
Mais je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux qui paient le prix de cette paralysie, sans jamais avoir eu voix au chapitre.
Le transport en commun, ce n’est pas un luxe. C’est un droit.
Et quand il s’arrête, ce sont les plus vulnérables, les plus silencieux, qui en subissent le poids.
Je me sens privilégiée aujourd’hui. Mais surtout, je me sens solidaire. Parce qu’une société juste, c’est une société qui protège d’abord celles et ceux qui n’ont pas le choix.
— Isabelle Tousignant
Semeuse de bienveillance et de bonheur poilu