04/11/2025
Et si on pouvait envisager une relation intime comme un repas ?!
Le repas chez Mc Donald, rapide, on connait le goût, on se sent un peu lourd à la fin et en même une sensation de ne pas être rassasié.
Ça répond à un besoin d’être en lien, mais sans trop d’investissement. Comme s’il fallait répondre à une injonction de fréquence que la société dicte à travers les médias.
Le repas dans un restaurant italien, avec une pizza, on choisit celle avec les ingrédients qu’on aime. Ça titille les papilles et on passe un moment agréable.
On est en lien, on a peut-être rajouté quelques accessoires pour pimenter la relation, on attendait que le corps frétille, qu’il réponde à l’invitation.
Tant dans un repas Mc Donald, il n’y a pas plus d’attentes que ça, dans la pizza, on espère que la pâte sera croustillante, que les ingrédients seront à la hauteur de nos attentes.
La relation intime commence avec une attente de résultat, on tente de lâcher prise, d’être détendue, présente dans l’instant présent, il y a une lutte avec les pensées parasites. Ton partenaire met tout en œuvre pour t’exciter, il a aussi une intention de te faire décoller et si l’orgasme ne vient pas, la déception arrive. Comme si on avait raté l’exercice.
Alors, ensuite, on hésite, a-t-on vraiment envie de mettre tant d’effort pour un résultat qui pourrait être décevant et on croit qu’on n’a plus de libido.
Il y a aussi les pique-niques, en plein air, c’est un peu l’aventure, le confort est minimum, mais ce n’est pas ça qui est important. Ce qui compte c’est le sentiment de casser la routine, de faire autrement.
Dans la sexualité, c’est le besoin d’exotisme ou de mise en danger qui ressort. Et si on le faisait dans la nature, dans un train, en rajoutant des accessoires « cinquante nuances de grey »…
La société nous fait croire qu’une sexualité sauvage est la clé pour la jouissance ultime.
A mon sens, c’est nous faire croire que notre corps n’est pas suffisant, qu’il faut des artifices pour j***r.
Le repas gastronomique, c’est un investissement financier, mais dont on n’est jamais déçu.
La cuisine est raffinée, subtile, les saveurs sont magnifiées, l’esthétique réjouit les yeux. C’est une surprise à chaque bouchée, un voyage.
Dans la relation intime, cela se traduit par la joie de prendre du temps avec son conjoint pour être en lien et s’honorer.
Il n’y a pas d’attente de résultat, on sait que prendre ce temps pour soi, c’est déjà ce qu’il y aura de mieux.
Concrètement, c’est savourer le corps de l’autre comme si c’était la première fois qu’on le découvrait, ressentir la chaleur, la douceur, les rugosités sans se dire qu’on connait déjà, mais en se laissant surprendre par la sensation.
C’est ralentir pour mieux ressentir. C’est être pleinement dans son corps, en oubliant tout ce qu’on savait sur le désir. Ne pas chercher à exciter, mais caresser et embrasser, honorer pour réveiller le corps et les sensations de plaisir.
C’est entrer dans l’intimité sans attendre de j***r, mais en étant prêt.e à j***r.
C’est offrir à son corps une détente, une ouverture, la capacité de ressentir pleinement dans l’instant présent ce qui est là.
Envisager la relation sexuelle comme un repas gastronomique, c’est prendre conscience que rien n’est plus important que le corps, qu’il est largement suffisant quand on est pleinement dedans et pas dans la pensée qu’il faudrait ressentir ça ou ça pour éprouver du plaisir.
C’est à chaque moment d’intimité se réj***r de ce qu’on va ressentir même si on est avec le même homme ou la même femme depuis des décennies.
Chaque relation est différente, car nos corps sont vivants et changeant. Ce qui s’éveille une fois, ne s’éveillera pas forcément la fois suivante et c’est bien ainsi.
Cette façon d’envisager la sexualité est à la portée de tous. Cela demande de sortir des conditionnements et de ce à quoi on croit qu’une relation sexuelle devrait ressembler.
C’est s’offrir la possibilité de plonger dans une nouvelle dimension, plus intense, plus authentique, plus puissante.
