26/04/2019
ALCOOLISME:
On doit distinguer les effets de l’alcoolisme chronique et ceux de l’alcoolisme aigu.
• Alcoolisme chronique : L’absorption de plus d’un litre de vin par jour suffit à détériorer peu à peu
l’organisme. Les signes de l’alcoolisme chronique sont divers :
1) Sur le système nerveux, altération du caractère avec émotivité excessive irritabilité et colères
fréquentes, instabilité de l’humeur, idées de persécution et de jalousie. En même temps, les facultés
intellectuelles diminuent, en particulier l’attention et la mémoire. D’une façon générale, le rendement
professionnel baisse, avec erreurs et oublis de plus en plus fréquents. Une réaction de repliement sur soimême
(égoïsme et indifférence vis-à-vis des autres) et une anxiété plus ou moins apparente sont
habituelles. Le sommeil s’altère avec difficultés d’endormissement, excès de rêves (qui deviennent des
cauchemars, souvent d’ordre professionnel) et réveils fréquents dans la nuit. A un degré de plus des
lésions graves du système nerveux peuvent se manifester : troubles de la vue (mauvaise vision des
couleurs et baisse de l’acuité* visuelle), diminution des réflexes aux membres inférieurs avec crampes*,
amnésie* (impossibilité de retenir les faits récents), troubles de l’équilibration, enfin troubles
psychiques graves avec désorientation*, détérioration* intellectuelle progressive et, enfin, démence*.
2) Sur le tube digestif : gastrite* (digestions lentes, difficiles, douloureuses, avec nausées et même
vomissements fréquents) et cirrhose* du foie.
3) L’alcoolisme chronique est un facteur favorisant nettement la survenue d’un cancer au niveau de la
bouche ou de l’oesophage : il représente l’une des principales causes de mortalité après les maladies
cardio-vasculaires et le cancer.
• Alcoolisme aigu : La consommation apparemment peu importante d’une bouteille de vin (70 à 75
centilitres) lors d’un repas amène le taux d’alcool du sang (alcoolémie) entre 0,5 et 1 g/litre. Dans cette
zone d’alcoolémie les réflexes (en particulier : le réflexe de freinage, en voiture) sont plus lents et,
surtout, l’état de “bien-être” (l’euphorie apportée par l’alcool) rend le conducteur négligent dans sa
conduite. La consommation de plus d’un litre de vin ordinaire (10 à 12 degrés) amène une perturbation
plus importante encore avec tendance à la somnolence et absence de réflexes. Au-delà de deux litres de
vin (alcoolémie atteignant plusieurs grammes/litre) les grandes fonctions neurologiques sont détériorées,
en particulier la vue, l’équilibre, la précision et l’adaptation des gestes. L’ivresse totale s’accompagne de
chute et, au-delà, d’une perte totale de la conscience (coma) pouvant aller jusqu’à la mort en cas
d’ingestion massive de boissons alcoolisées. Les mélanges de boissons alcoolisées (apéritifs et liqueurs
sont, en moyenne,3 à 4 fois plus riches en alcool que le vin ordinaire, tandis que bière et cidre en
contiennent 3 à 4 fois moins) semblent augmenter le laps de temps nécessaire à leur élimination :
autrement dit, la même quantité d’alcool est plus vite éliminée si elle provient d’une seule boisson.
La loi (juillet 1995) fixe le seuil d’alcoolémie à 0,50 g/l, seuil à partir duquel un sujet est considéré
comme “alcoolique”. L’alcootest (tube, relié à un ballon plastique, dans lequel le sujet est prié de
souffler) est réglé pour se colorer en vert à partir de ce chiffre d’alcoolémie. En fait, 1/5 des
conducteurs commencent à commettre des erreurs au volant à partir de 0,20 g/l d’alcool, et tous ont
des réactions franchement perturbées à partir de 0,50 g/l d’alcool. Des troubles psychiques graves
peuvent apparaître lors de l’alcoolisme aigu : impulsions violentes, agitation, états délirants avec
hallucinations* visuelles, le plus connu étant le delirium tremens, parfaitement décrit par Zola dans un
roman célèbre (“l’Assommoir”). On estime qu’actuellement, en France, le tiers des accidents de la
route est favorisé (sinon provoqué) par un excès de boisson alcoolisée.
En France, durant l’année 1990, on a recensé 79000 infractions à la circulation routière pour conduite en
état d’ivresse, soit une moyenne d’environ 216 par jour. Un tiers des suspensions de permis de conduire
était dû à une conduite “en état d’ivresse franche” ou “en état alcoolique”. La consommation d’alcool a
cependant baissé : de 30 litres d’alcool pur par adulte et par an, en 1955, elle est tombée à 24 litres en
1974 et à 12,7 litres en 1990. La consommation moyenne de vin était, en 1991 d’environ 67 litres par
adulte et par an et pour la bière d’environ 40 litres. Celle du whisky augmente par contre, sans cesse :
elle s’est multipliée par 10 ces vingt dernières années. Il faut redire que l’alcool ne doit pas être
considéré comme un aliment : boire est d’autant plus dangereux que peu à peu on mange moins. Un
homme normal ne peut “éliminer” plus de 100 grammes d’alcool par jour, soit environ 1 litre de vin à 12
degrés. Une femme doit se limiter à 3/4 de litre. Un enfant ne doit jamais boire d’alcool avant l’âge de
15 ans. L’absorption des boissons alcoolisées est également déconseillée durant la grossesse. On estime
qu’actuellement deux millions de Français boivent plus de deux litres de vin par jour : le tiers des
accidents du travail est nettement favorisé par des excès alcooliques. Le traitement de l’alcoolisme
peut être obtenu par une cure de désintoxication (médicaments amenant un dégoût pour l’alcool) qui a
toute chance de succès si le médecin gagne la confiance de son malade et l’appui de l’entourage.