14/11/2025
Tu connais cet enfant. Peut-être que c’était toi. Celui qui a compris trop tôt que sourire ouvrait des portes, apaisait les tempêtes, et faisait croire aux autres que tout allait bien. Cet enfant n’a pas souri par joie, mais par stratégie. Il a souri pour survivre dans un monde où personne ne voyait sa peine, où son silence valait plus que sa vérité, où il apprenait déjà à s’effacer pour ne pas déranger.
Avec le temps, son sourire est devenu une armure. Une façade parfaite. Une politesse émotionnelle. Le genre de masque que tout le monde félicite : « Tu es tellement fort, tellement positif. » Alors qu’à l’intérieur, il étouffait. Parce que porter un sourire pour rassurer les autres, c’est renoncer à une partie de soi. C’est faire croire qu’on ne souffre pas, juste pour ne pas être un poids.
Puis cet enfant a grandi, et il est devenu cet adulte qui ne sait plus comment se montrer vulnérable. Dès que quelque chose blesse, il sourit. Dès que quelqu’un s’éloigne, il sourit. Dès qu’il a peur de ne pas être assez, il sourit. Il a tellement joué le rôle du « tout va bien » qu’il a oublié comment dire : « Là, j’ai mal. Là, j’aurais besoin que tu me vois vraiment. »
Mais un jour, ce même adulte se rend compte que ce sourire protecteur le prive aussi de sa propre liberté. Parce que tant qu’il sourit pour survivre, il ne sourit jamais pour vivre. Il réalise que son vrai courage, ce n’est pas d’avoir tenu bon sans faire de bruit, mais d’être capable d’enlever le masque, même tremblant, même maladroit, même un peu fâché contre le monde qui lui a appris à se cacher.
Et c’est là que tout change. Quand l’adulte que tu es aujourd’hui reconnaît l’enfant que tu as été, quelque chose guérit. Tu comprends que tu n’as plus besoin de sourire pour mériter ta place. Tu n’as plus besoin de jouer petit pour être aimé. Tu peux enfin montrer ta vérité, avec ses nuances, ses fissures, ses beautés. Parce que la paix ne vient pas d’un sourire forcé. Elle vient du jour où tu décides de t’appartenir pleinement.
© Francis Machabée 🙏
PS : Regarde les commentaires : j’ai un outil pour t’aider à apaiser ces blessures, pas à pas.