07/12/2025
Quand une émotion s'installe dans la durée, les neurosciences révèlent souvent que ce n'est pas l'émotion en elle-même qui reste… mais les chemins neuronaux que nous continuons de réactiver.
Dans le cerveau, chaque pensée, chaque souvenir, chaque réaction tisse un lien.
Et plus nous empruntons ce lien, plus il se consolide : c'est la plasticité neuronale.
En d'autres termes : ce que nous répétons devient plus accessible émotionnellement.
Quand on rejoue une émotion difficile, ne serait-ce que mentalement,
le cerveau ne distingue pas vraiment le réel de l'imaginaire.
Il réactive donc les mêmes réseaux de tension, d'angoisse ou de chagrin.
Et progressivement, ces réseaux deviennent nos "routes émotionnelles principales".
C'est comme si le cerveau se disait :
« Tu y retournes souvent, alors je vais accélérer et automatiser ce trajet. »
On ne nourrit pas une souffrance volontairement :
on la nourrit parce que le cerveau reproduit ce qu'il connaît.
Il recherche la cohérence, pas nécessairement le bien-être.
Par ailleurs, l'amygdale, le système d'alarme du cerveau, demeure en éveil tant qu'elle perçoit une menace "non réglée".
Alors elle poursuit l'envoi de signaux.
Et nous, on continue de réfléchir, d'analyser, de ressasser, en espérant comprendre ou faire taire ce signal.
Mais cela perpétue encore davantage l'émotion.
La bonne nouvelle, c'est que ces mêmes mécanismes cérébraux offrent aussi une issue.
En modifiant ce que l'on répète — par la respiration, l'attention au présent, de nouvelles pensées,
ou même des gestes très simples —
on forge de nouvelles connexions,
de nouveaux trajets émotionnels plus apaisés.
Une émotion finit toujours par s'estomper
quand le cerveau n'est plus alimenté par les mêmes schémas.
Ce n'est pas de la magie : c'est de la neurologie.