25/10/2025
L’anxieux et l’évitant : les deux visages d’une même peur
Il y a, dans la rencontre de l’anxieux et de l’évitant, quelque chose de sacré.
Une reconnaissance silencieuse entre deux âmes blessées par le même manque : celui d’un amour stable, sûr, inconditionnel.
Mais chacun a appris à survivre différemment.
L’un s’est accroché à l’amour, l’autre s’en est protégé.
Et dans cette dualité, ils se retrouvent… pour se réveiller.
L’anxieux ne cherche pas seulement l’autre,
il cherche la paix que son cœur n’a jamais connue.
Son agitation n’est pas faiblesse : c’est la mémoire d’un enfant qui a trop attendu.
Chaque silence réveille l’absence.
Chaque distance réactive l’abandon.
Il croit aimer, mais souvent il supplie.
Il croit donner, mais souvent il s’oublie.
L’évitant, lui, ne fuit pas l’amour : il fuit la douleur de s’y abandonner.
Sous son calme apparent, il y a une peur immense : celle d’être absorbé, contrôlé, perdu dans l’autre.
Alors il se ferme, il rationalise, il met des murs.
Non pas parce qu’il ne ressent rien,
mais parce qu’il ressent trop, et ne sait pas comment survivre à ce trop.
Et pourtant… ils s’attirent.
Parce que chacun porte la clé de la guérison de l’autre.
L’anxieux apprend à l’évitant la tendresse, la vulnérabilité, la présence.
L’évitant enseigne à l’anxieux la stabilité, la retenue, le silence apaisé.
Mais tant qu’ils n’ont pas conscience de ce miroir,
ils se blessent.
Ils se poursuivent sans jamais se rejoindre.
Alors, un jour, la vie les fatigue.
Le cœur s’épuise de courir ou de fuir.
Et c’est là que commence le véritable amour :
quand chacun regarde sa blessure sans accuser l’autre,
quand l’anxieux apprend à respirer dans l’absence,
et que l’évitant apprend à rester dans la présence.
L’amour ne guérit pas quand deux êtres se trouvent,
mais quand deux âmes se reconnaissent et choisissent de ne plus se fuir elles-mêmes.