12/09/2025
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“Chacun fait comme il peut pour gérer les bouleversements que provoque cette maladie. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’y arriver.
Chacun a son histoire, chacun a son chemin, il n’y a pas de compétition. On ne peut pas décider de tout dans ce marasme, mais on peut rester maître de la façon dont on a choisi de le vivre.
Je ne le répéterai jamais assez. Je n’avais pas décidé d’avoir un cancer, je n’avais pas décidé de tomber gravement malade, je n’avais pas choisi cette épreuve. En revanche, je voulais rester maître de la gestion de mon image et de mon bien-être, et je voulais choisir comment j’allais vivre et appréhender tout cela. Pour ce faire, il fallait que j’explore les différentes voies possibles.
On dit souvent que pour pouvoir être bien avec les autres, il faut en premier lieu être bien avec soi-même. J’ai mis du temps à comprendre le sens profond de cette phrase. Aujourd’hui, je dois avouer que j’en suis totalement persuadée. Quand on est malheureux, on se sent souvent seul.
Nos pensées négatives transparaissent dans nos récits, notre façon d’être ou de nous comporter. On se sent incompris car on ne se comprend pas soi-même. Mais si on ne se comprend pas soi-même, on ne peut pas alors attendre des autres qu’ils nous comprennent
Lorsqu’on traverse une épreuve, il y a un vrai travail sur soi à faire. Nos réactions changent et sont parfois exacerbées. L’injustice devient insupportable et surtout inacceptable. Pendant mes traitements, je me suis souvent mise violemment en colère lorsque je vivais, selon moi, une situation d’injustice ou d’agression extérieure.
Cela peut sembler paradoxal, on pourrait croire qu’au contraire tout glisse… Seulement, pendant les traitements, on se met en mode survie. Ce mode survie, on ne l’adopte pas si tout va bien dans sa vie, donc on ne le connaît pas vraiment. Pourtant, il permet de marcher sur le chemin de l’acceptation tout en nous donnant des forces, même s’il provoque des réactions insoupçonnées et parfois difficiles à maîtriser… Comme si on découvrait une nouvelle personne, une autre personnalité.
J’ai souvent eu le sentiment d’avoir une personnalité avant, une autre personnalité pendant, et une troisième après : avant, je me cherchais, pendant, j’étais en conflit avec l’avant, et après, je me suis enfin trouvée en tant que femme, et j’ai compris beaucoup de choses sur la féminité et ce qui constituait la femme que j’étais devenue. Je me suis sentie libérée.
Libérée des injonctions, libérée des préjugés et libérée des chaînes que je m’étais mises durant toutes ces années. J’ai compris que ma condition de femme ne tenait ni à ma poitrine ni à mes cheveux. Si une ablation des seins avait été nécessaire pour me soigner, j’aurais été d’accord et en paix. J’étais d’accord avec le fait que j’allais devoir assumer une coupe de cheveux courte quelques années.
Je pouvais vivre ma vie de femme, même si je ne pouvais pas ou ne voulais pas avoir d’enfant. Tous mes a priori, mes peurs et mes barrières se sont envolés – certainement en empruntant la même fusée que Jean-Yves !”
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Extrait du livre A mes soeurs de combat, aux éditions de , créatrice des Franjynes ❤ dispo désormais en version digitale ou en seconde main un peu partout sur internet ! ✨
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