29/11/2025
PlutĂŽt que dâinscrire des dates, elle a choisi dâĂ©crire des lunes.
Et honnĂȘtement, difficile de trouver un langage plus ancien, plus sage, ou plus vivant que celui-lĂ .
Chaque phase gravée sur son dos devient une porte vers un autre mythe.
Chez les Gaulois, la lune nâĂ©tait pas un dĂ©cor : câĂ©tait une guide.
La dĂ©esse Sirona, souvent associĂ©e aux sources sacrĂ©es et Ă la guĂ©rison, portait une Ă©nergie lunaire douce mais indestructible. On disait quâelle Ă©clairait les chemins intĂ©rieurs, surtout ceux quâon traverse seul.
Et le dieu Cernunnos, maßtre des cycles et des renaissances, était étroitement lié au rythme lunaire : croßtre, décroßtre, revenir. Toujours.
Du cÎté celte, la lune était un calendrier vivant.
Les druides appelaient la pleine lune âla parole blancheâ, le moment oĂč la vĂ©ritĂ© ressortait plus clairement. CâĂ©tait sous sa lumiĂšre quâon rĂ©coltait les plantes les plus puissantes, quâon prĂȘtait serment, ou quâon mĂ©ditait sur ce qui devait renaĂźtre.
Le croissant Ă©tait vu comme un sanctuaire de transformation : ce quâon laisse derriĂšre, ce quâon appelle devant.
Et puis il y a les Nordiques, pour qui la lune nâĂ©tait pas une simple sphĂšre lumineuse mais presque un ĂȘtre vivant.
MĂĄni, le dieu-lune, poursuivi par le loup Hati, rythmait les nuits et les destinĂ©es. Dans certaines sagas, les phases reprĂ©senteraient les moments oĂč la bĂȘte sâapproche trop prĂšs de lui â et oĂč il doit accĂ©lĂ©rer sa course cĂ©leste.
La lune devenait alors symbole de résilience : parfois mordue, parfois amputée, parfois brillante⊠mais jamais vaincue.
Elle revient toujours, mĂȘme lorsquâon croyait lâavoir perdue.
Porter la lune sur le dos, câest accepter son propre rythme.
Et offrir Ă chaque personne importante un fragment du ciel.