18/10/2025
En juin dernier, j'ai été hospitalisée d'urgence suite à des douleurs abdominales insupportables. On m'a fait attendre pendant 4h, je me sentais abandonnée dans ma douleur et ma peur. Je voyais la vie s'activer autour de moi en même temps que je la sentais s'éteindre à l'intérieur. Ils ont finalement découvert que j'avais une grossesse extra-utérine et que je faisais une hémorragie interne. On m'a alors enfin sauvée, de justesse.
Je me suis réveillée en salle de réanimation, où je suis restée pendant 3 jours, entre la vie et la mort. Sans fenêtres, sans lumière du soleil, sans chaleur humaine non plus. Mon corps était marqué de partout à cause des transfusions et des piqûres ratées car les infirmiers ne trouvaient pas mes veines... J'avais si mal, je pouvais à peine bouger. Je me sentais si fragile. Mon corps avait tant besoin de douceur, d'amour, de carresses mais le seul contact que je recevais était pour l'hygiène minimum ou pour l'administration des médicaments.
Je suis passée ensuite au service gynécologie et obstétrique, où j'entendais les femmes enfanter et les bébés pleurer. Une équipe de médecins et d'infirmières sont venus retirer le pansement que j'avais sur le ventre. Je découvre alors ma cicatrice, immense, du nombril jusqu'à l'os du p***s, fermée par des agrafes. Le choc. J'avais l'impression d'avoir été charcutée. Mes yeux se sont remplis de larmes, réalisant que j'avais vraiment frôlé la mort. Le personnel médical parlaient de choses et d'autres pendant qu'ils me désinfectaient la cicatrice, complètement inconscient de ce que je pouvais traverser... Ou ils ne voulaient peut-être pas le voir, pour ne pas être touchés. Ça manquait tellement d'empathie, de considération, d'humanité.
J'allais maintenant devoir apprivoiser ce ventre, qui me semblait étranger. Je l'entendais me dire combien il avait besoin d'amour, de massage, d'écoute.
Et toi, quelle est l'histoire de ta cicatrice ?