01/12/2025
La Asics SaintéLyon 2025...
3eme fois finisher mais cette année elle fut très particulière pour moi.
Nous l'avions faite en 2022 en pleine forme, une année où on avait enchaîné beaucoup entre marathon, GRP, Sancy, Templiers...
Puis l'an dernier en mode rando course pour finir l'année où nous avions fait le 175k de l'ultra marin en amont.
Mais cette année, mon corps n'a pas été en état de faire une seule course, dérèglement hormonal, prise de poids (+13kg), insomnie, troubles de la vision, douleurs irradiantes dans le bassin et bas ventre, myalgie, douleurs articulaires et musculaires, maux de tête, bras gauche qui s'engourdie la nuit, jambes coupées... Cette sensation d'avoir la grippe, d' avoir mal dans mes os ! Cela dure quelques jours, puis je suis tranquille quelques jours. On me parle de préménopause dans un premier temps, mais cela s'intensifie au fil des mois. J'ai ralenti le sport, arrêté de courir, fais une grosse coupure de 2 mois, juste les balades d'Oreo, du Pilates et Yoga. Résultats, ça a empiré et le moral était au fond du trou.
En septembre je reprends à courir, alternance marche course sur courtes distances, 3 fois par semaine, puis un peu de renfo avec du Pilates et Yoga toujours.
Puis ça me pète au casque, une année sans dossard, avoir pris la décision de ne pas prendre le départ à la course de mes rêves, le 130km du GRP cet été, car j'ai voulu préserver mon corps et que de toute façon mon état émotionnel suite à des soucis familiaux ne le le permettait pas!
Finir l'année avec un dossard, avoir le temps de la préparer un minimum et parce que j'en avais envie : la Saintelyon.
Je trouve un dossard, je me fais un plan d'entraînement. Les premières semaines, progressivité puis intégration de séances de côte et une sortie de 5h au Cars a mi chemin. Chaque séance est douleur après, mais je m'accroche, j'ai besoin mentalement de revenir ! Puis je termine le dernier mois de prépa en sautant des séances et en ne faisant que des petits footings ou rando course de 2 ou 3h, je sais alors que cette course sera difficile mais je veux la faire !
Je retrouve cette envie, cette adrénaline d'avant course, ma tête est plus que prête, je sais que je serais finisher quoi qu'il arrive !
Dans le sas, avec cette musique de U2, j'applique tout le protocole de prépa mentale, je suis bien, en paix dans ma tête avec mon corps, heureuse d'être là avec ce dossard.
Minuit, 3eme sas, départ de la course pour moi, punaise quelle chaleur, moi qui adore le froid, la neige j'ai tout le contraire 🤷. Au bout de 2km on enlève gants, buff, on ouvre la veste. Je kiff, m'impreigne de l'ambiance, c'est la première fois que je cours autant sans marcher, aucune douleur ! Je n'en reviens pas d'ailleurs. Avec la fonte de la neige, les milliers de coureurs passés devant moi et ceux de la Lyon-Saintelyon passés la journée, il y a une boue comme pas possible. Je cours bien en descente, je cours dans la boue, Fred prend une gamelle à cause d'un coureur qui le pousse, et moi j'en prend une juste après le cul sur un cailloux en me rattrapant la main dans les ronces 🤣 ça va c'est rembourré avec les kg 😅 voyons le côté positif... Fichue boue, ça glisse 🤭 mais je kiff tellement !
Jusqu' au km45 tout va super bien, les premières douleurs commencent à apparaître, les mêmes que j'ai habituellement, on travaille le mental et on les oublie ! La fatigue commence à me gagner, j'ai envie de dormir, comme d'hab 🤣, a chaque ravito, j'ai transpiré sous ma veste je suis mouillée donc j'ai froid, je remets les gants, le buff, que je repose 1km après être réparti...
La nuit se passe, le jour se lève, un coureur du 160 prend sous son aile un autre coureur de Saintelyon en souffrance, ça c'est l'esprit trail, des encouragements, de l'entraide, des rencontres, des mots échangés avec l'inconnu qui court à côté de toi avec qui tu partages un bout de chemin.
Vers le km60, mes douleurs commencent sérieusement à se décupler... On arrive au ravito du km65, je m'assoie un peu, sauf que ça m'a littéralement scié les gambettes, du mal à me relever 😅. Mes douleurs s'intensifient, entre le manque de prépa, puis les km de la course, mes jambes me font horriblement mal, ça m'irradie dans le bassin, le bas du dos. On marche.... Ils sont toujours aussi long ces 15 derniers km de cette course 🤣🙆. Surtout les escaliers de la fin, ouille ouille ouille cette année. Dernière ligne droite, dernier km, mes nerfs commencent à lâcher, envie de pleurer, j'ai mal, mais je n'ai rien lâché, j'ai réussi malgré cette année de m.... Je suis finisher ❤️
80km 2200d+ de nuit, dans la boue, avec cette année un parcours changé avec + de chemin et un parcours très cassant, des belles montées dont une de 3km, des descentes et du plat dans la boue.
A la fin on a même un coureur qui était étonné d'avoir fait du 6km/h sur cette course qui se dit roulante alors que c'est ce qu'il fait en montagne sur l'UTMB... C'est vrai qu'il a fait mal aux gambettes mais pour résumer : j'ai adoré le parcours et ma course, je suis fière de ne rien lâcher malgré tout, je préfère mettre 15h et être finisher dans la douleur que d'abandonner à la moindre difficulté 🙏
Maintenant si je reviens, ça sera pour la Lyon Saintelyon, l'aller retour 😁
On va rattraper cette nuit blanche, on commence avec une nuit de 11h30, sans insomnie, et ça aussi ça faisait longtemps ! maintenant on est sur le retour, demain il y a boulot 🧘🏋️
Merci énorment à Jean-claude Pechet pour l'hébergement puis Emilie Buccafurri de m'avoir gardé Oreo 🐕🦺, Magalie Penaud de s'être occupée de ma Curly 🐇 et à ma fille qui elle de son côté à fait sa première sainte barbe en temps que Sapeur pompier volontaire... Très fière de toi ma fille, ne lâche jamais rien malgré les difficultés qui se présenteront à toi 💞