19/10/2025
Défi nage : les îlots solidaires. Episode 7/44 : l'île de La Jument.
Je pense à ce papillon qu'il m'arrive parfois de croiser en mer ; entre la côte et les îles. Minuscule. Battant inlassablement des ailes, se jouant du vent et de la menace de l'eau au-dessous de lui. Il avance, battement après battement...
Contre le courant, je me fais l'effet de ce papillon. Comme d'autres dans la maladie.
Un bras après l'autre. Peu importe le temps qu'il faudra. On avance.
J'ai rencontré le fameux courant de la Jument. Pourtant, il n'y avait que 55 de coefficient... Ce fut bien suffisant quand il me rejeta à la pointe nord de l'île de la Jument. En quelques secondes je perdis tout ce que j'avais si durement gagné...
La SNSM passant, un gros voilier se rapprochât. Anxieux de nous voir en plein milieu de la veine de courant, kayakiste et nageuse discutant de la trajectoire à adopter. Dans ces vagues et rencontres de courant, inutile de s'énerver et encore moins de paniquer. Réfléchir et agir.
On allait finir à l'île aux Moines. Alors on a traversé, vers Berder ; même si le courant était contraire, là aussi, on pouvait au moins avancer.
1ère heure de marée ...
J'ai compris que, comme la baie du Lindin, les baies Bernon et Ster se vidaient dans le fond du Golfe ; et qu'il allait falloir attendre que le fond du Golfe soit plein et qu'il commence à descendre pour que le courant se tourne vers l'entrée du Golfe (normal pour une marée descendante). Mais, petit hic, quand cela serait, nous allions nous faire "jeter" et aspirer vers Port Navalo !
Une course contre la montre s'était engagée ...
A quel moment de la marée étions-nous exactement, impossible de savoir.
Il fallait juste nager et ramer, d'île en île pour revenir vers la Jument.
De Berder, nous sommes passées à Gavrinis ; était-ce Larmor-Baden ce mignon petit port que nous apercevions sur la droite ? Certainement.
Il y a dans toute rencontre de courants, une zone de calme, où l'on peut faire sa "trace", sa "ligne". C'est quelque chose de fluctuant, en fonction de la marée notamment, et c'est très dur à trouver quand vous avez la tête au ras de l'eau. Elaïne l'a cherché, a observé la dérive des bateaux et, entre Erlanning et Gavrinis, nous avons traversé vers la pointe de La Jument.
C'est toujours étrange de nager en pleine eau ; de ne pas voir le fond. Les rayons de lumière (verts) se rejoignent en un trou noir où votre imaginaire s'engouffre et peut vous dominer si vous n'y prenez pas garde.
Je croise plein de groseilles des mer qui m'indiquent le sens du courant ; ainsi que de tiges de zoostères.
Papillon papillon.
Je passe les parcs à huître à la pointe sud de la Jument, rêvant déjà au repas de ce soir : une bonne galette !
Grosse déception quand Elaïne me parle d'Hent Rent... Je l'avais complètement oubliée celle-là ! Encore deux veines de courant et une pointe !!...
ça fait plus de deux heures et demie que je nage ... Je sens que je commence à en avoir marre. Il est temps d'arriver.
Je bois de l'eau, ce qui me fait dériver et là je décide de ne plus m'arrêter.
Je termine à 18h avec un tour de l'île de La Jument, beaucoup plus grand
que prévu : plus de 5km au lieu de 2.25km ...
La leçon est apprise. Bien observer les baies alentours.
🤟Et vive la solidarité entre ma partenaire kayak et moi ! Qui a fait ces superbes photos malgré la lutte contre le courant. 😉
Merci pour vous dons pour les enfants (atteints de cancer) : https://www.helloasso.com/beta/associations/laouen-ar-vugale/formulaires/5
Merci à Elaïne pour son dévouement et sa patience (sur terre et sur mer)
Merci à Rhuys pêche pour sa super combi sans laquelle je ne supporterai pas la température actuelle aussi longtemps.
🌏Ensemble un monde meilleur 🤝
Chloé