04/12/2025
Ce soir, la pleine lune monte dans le ciel. Elle est immense et n’arrive pas comme un baume.
Elle arrive comme un verdict lumineux.
Un rappel du ciel que tout ce que tu as tenté de garder flou cette année… doit maintenant être vu dans toute sa netteté. Dans sa vérité nue.
La dernière pleine lune de l’année entre en Gémeaux, ce signe qui fouille, qui dissèque, qui relie les fils invisibles entre ce que tu as vécu, ce que tu as accepté, ce que tu as renié, ce que tu as espéré, ce que tu as étouffé.
Elle entre comme une oracle de vérité.
Une prêtresse d’air qui s’invite dans ton esprit et dit :
« Je viens récupérer tout ce que tu as perdu de toi pendant que tu essayais d’aimer, de tenir, de comprendre, de pardonner. »
Elle ne prend pas de détour.
Elle fracture les dernières illusions.
Elle t’amène les messages que tu avais évités.
Les gestes que tu avais minimisés.
Les petites morts que tu avais rationalisées.
Les voix que tu avais volontairement ignorées parce qu’elles révélaient un effritement que tu n’étais pas encore prête à nommer.
Ce soir, tu deviens prête.
Le signe des Gémeaux ouvre les portes de ta mémoire comme une archive sacrée.
Tu revis les moments exacts où tu t’es sentie seule alors que tu n’aurais pas dû l’être.
Les moments où tu as tenu des conversations en prétendant que “ce n’était rien”, alors que ton cœur saignait derrière tes sourires maîtrisés.
Les moments où tu as reçu moins que ce que tu donnais — et où tu as quand même continué d’offrir, comme si ta lumière devait constamment compenser l’absence de profondeur des autres.
Cette lune vient dire :
« C’est terminé. »
Par souveraineté.
Elle ramène la fatigue que tu traînais depuis des mois, mais cette fois, elle te l’explique :
tu n’étais pas épuisée par la vie,
tu étais épuisée par les relations où tu portais deux cœurs seule.
Elle te montre les scènes où tu t’es brisée pour maintenir une harmonie qui n’était réelle que parce que tu la fabriquais.
Elle te montre la générosité mal orientée, la patience qui ressemblait à du déni, l’amour que tu voulais pur alors qu’il n’était que fragmentaire.
Et puis… quelque chose bascule.
Au milieu de ce défilé de souvenirs,
tu sens un redressement intérieur.
Un alignement qui ne vient pas de la volonté,
mais du corps.
Du ventre. Du cœur.
D’un endroit en toi qui a cessé de vouloir être choisie et qui décide de se choisir elle-même.
Cette pleine lune n’est pas une invitation à comprendre.
C’est une invitation à reconnaître.
Reconnaître la femme que tu es devenue.
Reconnaître la force silencieuse que tu as cultivée.
Reconnaître la précision de ton discernement.
Reconnaître que tu sais maintenant ce qui te mérite — et ce qui ne te mérite plus.
Mercure ramène les noms.
Les visages.
Les élans restés suspendus dans un coin de ton cœur.
Mais cette fois, tu ne trembles pas.
Tu observes.
Et tu vois la vérité sans flou, sans nostalgie, sans voile protecteur.
Tu te dis :
« Ce n’est plus là que je me tiens.
Ce n’est plus là que je me perds.
Ce n’est plus là que je me dissous. »
Cette lune est une lame.
Une coupure nette.
Une clôture sacrée.
Elle te prend par les épaules — avec douceur mais sans complaisance — et te dit :
« Tu n’es plus la femme qui acceptait de faire semblant pour ne pas perdre un lien.
Tu n’es plus la femme qui se diminuait pour maintenir un semblant d’amour.
Tu n’es plus la femme qui espérait qu’on la voie.
TU ES LA FEMME QUI SE VOIT. »
Et dans cette reconnaissance, il y a renaissance.
Ce soir, tu redeviens axe.
Tu sais ce que tu veux.
Tu sais ce que tu refuses.
Tu sais ce que ton cœur réclame.
Tu sais ce que ta présence mérite.
Tu comprends que ton énergie n’est pas “difficile”, mais rare. Précieuse.
Que ton intensité n’est pas “trop”, mais juste.
Que ton exigence n’est pas “de l’orgueil”,
mais un filtre pour préserver ta vibration.
Cette pleine lune te ramène ta colonne intérieure.
Ta verticalité.
Ta clairvoyance.
Ta densité.
Ta brûlure sacrée.
Cette part de toi que tu étouffais parfois pour garder une place dans des espaces qui n’avaient jamais été faits pour toi.
Les questions se présentent alors comme des portes :
– À quel moment cette année ai-je senti que je méritais mieux que la demi-présence ?
– Qu’ai-je caché sous l’excuse de “ça va” alors que mon âme criquait ?
– Où ai-je sacrifié ma vérité pour préserver un rythme qui ne me convenait pas ?
– Quel lien ne peut plus suivre la femme que je deviens ?
– Quelle version de moi dois-je honorer désormais, sans plus reculer ?
Cette lune n’éclaire pas ton passé.
Elle éclaire ta sortie vers ton monde d'après.
Elle te dit :
« Tu es prête pour une année où rien de tiède ne survivra.
Tu es prête pour une année où l’amour te rencontrera à hauteur de cœur.
Tu es prête pour une année où tu marcheras non plus dans l’espoir, mais dans l’axe.
Tu es prête pour ta vérité entière.
Et tu ne feras plus semblant. »
Ce soir et cette nuit, tu récupères ton centre.
Demain, ton monde s'ajustera tout autour.
Corinne De Leenheer