07/11/2025
L’amour dans sa nature implique une circulation et une croissance. Pour mieux le comprendre il faut donc regarder les lieux où il va circuler et où il va créer la croissance.
Le premier moment porte sur l’objet de l’amour. Est-ce que la personne m’aime pour moi ou pour autre chose ? Cette première interrogation va purifier l’intention. Il va séparer l’avoir et l’être. Dans sa nature il porte sur la personne elle même et rien de secondaire. Nous sommes au cœur de l'identitaire. L'amour est sur ce qui est premier dans la personne. Quelque part il nous révèle qui nous sommes.
Le second aspect de cet amour est qu’il se vit au présent. Il n’y a jamais d’acquis. Il me met dans un état de pauvreté total pour pouvoir le vivre. Chaque fois il doit être nouveau, comme un premier amour qui recommence sans cesse. Le passé n’est plus et le futur pas encore. L’amour me plonge dans le présent en exigeant cette intensité totale. Il me dépouille totalement pour pouvoir le vivre maintenant, car il implique une relation actuelle, et rien d’autre qu’elle.
Le troisième point est que cet amour est unique. Il est absolument original et unique pour chacun. Il ne peut subir aucune contrainte ou rentrer dans un cadre strict et défini. Au contraire, il est l’expression d’une liberté totale et de l’originalité unique de chaque individu. C'est du reste pour cela qu’il ne peut être compris que par les personnes qui le vivent. Seules les personnes de la relation peuvent comprendre l’amour vécu. Aucune personne extérieure ne peut en comprendre la teneur et la nature d’un amour entre les deux personnes.
La quatrième aspect est que l’amour rend source, source pour l’autre et source de vie. Il n’est pas une fonction à accomplir. Il ne se définit pas dans quelque chose à faire. Il implique d’être source pour l’autre, de l’amour et de la vie. Le fait d’être source est la conséquence du don qu’implique cet amour. Il va avoir une fécondité naturelle par la vie donnée, et il vient rendre père et mère dans la dimension morale. Il implique donc absolument la confiance. Effectivement, cette confiance dans l’enfant va le rendre libre, sans que la peur le paralyse. On retrouve donc la dimension de la liberté exprimée dans la confiance et permettant à l’amour de circuler. C'est cela qui va donner l’autonomie intérieure à l’enfant.
Le cinquième moment est l’engagement. La responsabilité morale pour l’autre. La présence à l’autre sans retour sur soi. L'amour me rend responsable de l’autre. J’assume pour lui tous les aspects de la vie. Là encore, c’est l’effet d’être source. Je porte la responsabilité par le don à l’autre sans retour sur moi-même justement parce que je l’aime. Il passe avant moi. Je décide et je choisis librement en toute conscience mon engagement pour l’autre. Je deviens source dans la dimension de la responsabilité morale.
On voit donc les différents points : l’objet de l’amour, son vécu au présent, son originalité absolue pour chacun au-delà de tout cadre, il rend source, et il demande un engagement total dans une responsabilité morale.
Si on regarde maintenant ce qui bloque dans la relation amoureuse, on retrouvera tous ces points en négatif :
On m’aime pour une chose particulière et non pas pour moi même.
On est dans une relation où on justifie son amour par ce que l’on a fait pour obtenir un mérite.
On me dit que cela doit se passer de cette façon et pas d’une autre en me disant donc ce qu’il faut faire ; on m’impose ainsi une modalité sans me reconnaître.
On joue un rôle sans spontanéité ; la personne n’est pas source, elle est dans un travail en vue d’un idéal à atteindre et elle juge. Il n’y a donc pas de confiance.
Enfin la personne est dans une fuite et ne veut ou ne peut pas s’engager. Elle n’est pas dans le présent qu’implique une relation de don.
Charles Finet Vittoz coaching https://share.google/lVJ1lDgbyVec6npqJ