29/11/2025
Il existe un terme qui décrit toute la confusion et le chaos qui suit une relation marquée par la violence émotionnelle en seulement cinq lettres : DARVO.
Ce schéma apparaît lorsque l’on tente de signaler à une personne qu’un comportement posé a été problématique ou blessant. Au lieu de recevoir des excuses, une prise de responsabilité ou un espace d’échange, c’est soudain la personne qui formule l’observation qui se retrouve mise en cause.
Ce n’est ni un hasard, ni une réaction excessive, et encore moins un malentendu.
DARVO est une stratégie psychologique profondément toxique utilisée de manière réflexe pour brouiller les preuves, éroder les limites et reprendre le contrôle du récit.
DARVO signifie : Deny, Attack, Reverse Victim and Offender (Nier, Attaquer, Inverser les rôles Victime et Agresseur).
D’abord, les faits sont niés :« Je n’ai jamais menti », « Je n’ai jamais dit ça », « Tu te fais des idées. »
Ensuite vient l’attaque : La personne qui soulève un problème se voit décrite comme trop émotionnelle, irrationnelle, manipulatrice, difficile ou excessive.
Et tandis que tu essaies encore de comprendre cette première offensive, l’interlocuteur est déjà au troisième acte : l’inversion.
La réalité se retourne.
Il devient soudain la victime de tes prétendues humeurs, de ta supposée mauvaise perception, de ton soi-disant caractère défaillant.
Il se dit agressé, incompris, blessé, humilié.
Et toi, tu restes là, sidérée, te demandant comment tu t’es retrouvée à devoir te défendre alors que tu voulais simplement nommer un fait.
D’un point de vue psychodynamique:
DARVO ne parle pas de celle ou celui qui signale un fait mais révèle surtout la manière dont l’autre se perçoit.
Les personnes qui utilisent cette dynamique n’ont aucun espace intérieur pour accueillir la responsabilité. La culpabilité déclenche en elles une honte insupportable, presque vécue comme une menace vitale. La seule façon de survivre à cette émotion est de rediriger instantanément la responsabilité sur l’autre.
DARVO est une décharge vers l’extérieur d’une douleur interne insoutenable. Et c’est toujours toi qui en paies le prix : tu perds ta clarté, ton énergie, et même la capacité de prendre ta propre perception au sérieux.
Beaucoup ne comprennent seulement plus t**d que DARVO n’était pas un dérapage isolé, mais un schéma bien installé:
> Le mensonge, la colère, l’inversion bourreau/victime,
> Les échanges où l’on se surprend à devoir défendre ses propres ressentis,
> Ces moments absurdes où la personne qui te persécute se présente comme la seule à souffrir.
À chaque fois, DARVO te donne l’impression d’avoir perdu un instant ta réalité. Ce que tu perds en vérité, c’est la connexion à toi-même. Et c’est précisément le but de cette stratégie.
Le chemin vers l’avant commence quand tu vois ce qui se passe.
DARVO ne peut pas être discuté.
Tu ne peux pas le « résoudre » par des arguments.
Tu n’y trouveras ni justice, ni regret, ni relation véritable.
Tu n’y trouveras qu’un schéma qui te cloue à la place du paratonnerre émotionnel.
La guérison commence au moment où tu reconnais la dynamique et où tu cesses d’y jouer :
> quand tu ne t’excuses plus d’avoir vu ce que tu as vu,
> quand tu te crois toi-même avant de croire les autres,
> quand tu n’essaies plus de faire comprendre à l’autre la responsabilité qu’il refuse.
DARVO détruit des relations, mais il ne peut pas détruire ton monde intérieur si tu en comprends les mécanismes.
Le jour où tu vois l’inversion, est le jour où tu reprends le contrôle de ton histoire.