20/12/2025
La peur et l’angoisse altèrent profondément notre capacité de discernement. Lorsqu’elles s’installent, elles nous extraient du moment présent et fragmentent la conscience. L’esprit n’est plus ancré dans l’ici et maintenant, il se projette dans des scénarios, anticipe, se défend. Dans cet état, la vision de ce qui se passe réellement devient floue, partielle, déformée. Les décisions ne sont alors plus guidées par la clarté, mais par la survie intérieure.
Lorsque la conscience se désaxe, l’ego prend naturellement le dessus. Son rôle est de protéger, mais il le fait à travers les filtres du passé, des blessures non guéries, des peurs anciennes et des conditionnements. Il réagit au lieu d’observer, interprète au lieu de ressentir, et impose des réponses automatiques. Ainsi, certaines situations ne sont plus analysées avec justesse. On confond urgence et vérité, intuition et peur, réaction et décision consciente.
Cet état intérieur nous amène à rechercher la facilité. Non pas la facilité juste et fluide, mais celle qui rassure l’ego : les anciennes habitudes, les schémas connus, les comportements répétitifs. Même s’ils ne sont pas alignés, ils offrent une illusion de sécurité parce qu’ils sont familiers. L’être humain préfère alors ce qu’il connaît à ce qui l’invite à évoluer, revenant vers des automatismes plutôt que d’oser une réponse nouvelle.
C’est ainsi que se créent les répétitions, les choix qui ne sont pas vraiment choisis, mais rejoués. Sortir de ce mécanisme demande un retour conscient au présent. Là où le corps respire, là où l’observation est possible, là où l’ego se calme. Dans cet espace, la conscience retrouve sa place centrale, et les décisions peuvent à nouveau naître de la lucidité, de l’écoute intérieure et de l’alignement, plutôt que de la peur et du conditionnement.
Koray Ozturk