02/11/2025
๐ฟ Le fรฉminin nโa jamais รฉtรฉ notre ennemie. On nous a juste appris ร croire quโil fallait se mรฉfier dโelle.
Pendant longtemps, jโai cru quโentre femmes, il fallait se comparer.
Je ne le disais pas ร voix haute, mais au fond de moi, je le sentais : cette peur dโรชtre โmoins queโ, cette impression dโรชtre en concurrence, cette tension subtile entre admiration et jalousie.
Adolescente, et mรชme plus t**d, jeune femme, jโai ressenti ces piqรปres :
๐ quand une autre fille plaisait ร celui que jโaimais,
๐ quand une amie rรฉussissait lร oรน moi je me sentais bloquรฉe,
๐ ou quand une femme devenait maman alors que jโen rรชvais encore.
Et un jour, jโai osรฉ me regarder en face.
Oui, jโavais รฉtรฉ jalouse. Oui, jโavais ressenti de la colรจre, de la frustration, de lโinjustice.
Mais jโai compris que ce nโรฉtait pas un โdรฉfaut de caractรจreโ.
Cโรฉtait une mรฉmoire.
Une mรฉmoire fรฉminine, transgรฉnรฉrationnelle et collective.
Parce que pendant des siรจcles, les femmes ont รฉtรฉ mises en compรฉtition.
Elles devaient รชtre choisies pour survivre, pour se marier, pour exister socialement.
Elles รฉtaient comparรฉes ร leurs sลurs, ร leurs voisines, ร leurs amies.
On leur a appris ร briller juste assez pour attirer un regard, mais pas trop pour ne pas dรฉranger.
Et cette blessure, elle sโest inscrite dans nos cellules.
Cโest une mรฉmoire qui se rejoue chaque fois quโon doute de notre valeur,
chaque fois quโon pense quโune autre femme โnous vole quelque choseโ,
chaque fois quโon ressent cette peur viscรฉrale de ne pas รชtre โassezโ.
Mais aujourdโhui, cette mรฉmoire revient ร la surface non pas pour nous enfermer,
mais pour quโon la voie, pour quโon la reconnaisse, et surtout pour quโon la libรจre.
Parce que le temps de la concurrence est terminรฉ.
Nous ne sommes plus lร pour รชtre choisies.
Nous sommes lร pour nous choisir.
Et quand une autre femme rรฉussit, elle ne prend rien ร personne.
Elle ouvre une porte que dโautres pourront traverser.
Quand une femme vit un rรชve que tu portes dans ton cลur, ce nโest pas une injustice :
cโest un rappel que cette vibration existe, quโelle est disponible pour toi aussi,
quโelle fait partie du champ des possibles.
Il nโy a pas de vol dans les lois de lโรขme.
Personne ne peut prendre ce qui tโest destinรฉ.
Et rien ne tโappartient vraiment si ce nโest pas alignรฉ avec ton chemin.
Ce que tu crois quโon tโa โprisโ nโรฉtait peut-รชtre tout simplement pas pour toi.
Ou alors, cโรฉtait une expรฉrience nรฉcessaire pour que tu grandisses,
pour que tu redรฉfinisses ta valeur autrement que par le regard de lโautre.
Et รงa, cโest une guรฉrison immense.
๐ Je crois profondรฉment que tant que les femmes se verront comme des rivales,
elles continueront de nourrir les blessures du patriarcat.
Parce que cโest exactement ce que cette รฉnergie voulait :
diviser pour affaiblir, opposer pour รฉviter lโunion,
dรฉtourner la force du fรฉminin de sa vraie puissance celle de lโunitรฉ.
Mais la vraie puissance dโune femme, cโest de savoir reconnaรฎtre la beautรฉ dโune autre sans sโรฉteindre.
Cโest dโadmirer sans se comparer.
Cโest dโaimer la lumiรจre des autres femmes tout en nourrissant la sienne ๐ซถ
โกโกโก@[Morgane G.] โกโกโก