22/03/2025
"Vis ton présent, et laisse ton passé pour l’avenir. »
(Frédéric Dard, Les Pensées de San-Antonio)
Il y a 3 semaines, à l’occasion de mon anniversaire, j’ai entendu un Tchif-Tchaf, ici, au Pivert. Le premier pouillot véloce que j’entends cette année dans la région. J’ai souri grand comme ça ! Je ne m’y attendais pas mais 40 ans, ça dépote quand même ! Je vogue sur quelques vagues émotionnelles ces derniers temps. Et ce petit oiseau m’a permis de ressentir sereinement la saisonnalité des choses, le va-et-vient de la vie, le rythme cyclique de l’évolution. Tchif-Tchaf, Tic-Tac, le temps s’écoule. Naissance-Mort-Naissance. Je tambouille là-dedans en ce moment. Des pages se tournent, d’autres s’ébauchent. Je remarque que je m’accroche encore aux premières sans pour autant les alimenter, je résiste, je ne lâche pas et puis, sérieux, les suivantes, toutes vierges et tout et tout, me foutent un peu la trouille. Ainsi, je suis dans une zone grise faite d’approches-retraits, d’ouvertures-fermetures, de petits pas dans tous les sens et d’immobilisme sans fond. Je peux me le permettre : j’ai un socle et un stock d’amour inébranlable. Mais tout de même, ça reste inconfortable et a quand-même un goût souvent désagréable, davantage encore lorsque je suis confrontée à la réalité quotidienne de cette société humaine occidentale qui me donne la g***e et qui tente de me rouler-compresser. Le bateau coule et pendant ce temps là. Le train déraille et pendant ce temps là. Le vivant est exterminé et pendant ce temps là. Je prends des rides, du floppy dans ce qui me reste de muscle, et enfin ! un cheveu blanc. Je crois que c’est le bon moment pour j***r à n’en plus finir. J***r pour ne pas finir. J***r avec ce qui est vivant, ses limites, ses contraintes et ses rires. Alors, je vais encore farfouiller dans ces prises de tête humaine, j’vais amender, observer, tester et puis, je verrai bien ce qui pousse. Tchif-Tcha, Tic-Tac, aujourd’hui, je vais célébrer ostara, cet équilibre que j’affectionne tant entre la lumière et l’obscurité, ce printemps en dedans et en dehors de moi. C’est un bon moment pour dire au-revoir à Equi-Logique et à tout ce que ces 20 dernières années m’ont apportées. Nostalgie, tristesse, fierté, gratitude et autres boum-boum s’entrechoquent et mettent en évidence l’importance que cette période a eu pour moi. Alors, merci.
Au-revoir et merci.
*Anne*
