05/11/2022
Religion et spiritualité vu par un Marcheur de l’Arc-en-Ciel
Pour différencier spiritualité et religion, il fait remonter à l’origine des civilisations humaines. Citons notamment les cosmogonies amérindiennes ou indiennes qui nous parlent des différents âges et de l’évolution des sociétés humaines
Ainsi, les Purana (textes hindous explicatifs des valeurs enseignées par les Veda) - parlent des Yuga, les âges de la Terre.
Durant un cycle ou mahayuga , la Terre , en effet connaît une succession de 4 yuga :
- Satya ou Krita Yuga : âge d’or
- Treta Yuga : âge d’argent
- Dwapara Yuga : âge de bronze
- Kali Yuga : âge de fer
Aujourd’hui, nous sommes dans la fin du Kali Yuga, l’âge de fer qui correspond au 5e soleil des Mayas. Le cycle nouveau commencera en 2026.
Mais voyons comment évoluent les sociétés humaines au cours des différents Yugas.
Lorsqu’un cycle démarre par un âge d’or, les trois tendances spirituelle, psychique et corporelle sont en équilibre et en harmonie. Chaque être humain est conscient de son essence divine et la loi cosmique est naturellement respectée. Chaque être humain est conscient qu’il vit entouré d’êtres spirituels de différentes fréquences (les animaux, les végétaux, les élémentaux, les sources, les montagnes, etc…) L’homme ayant un corps subtil n’a pas besoin de produire pour se nourrir. Il se nourrit de lumière, de prana (souffle vital) , de parfums de fleur et du sucre des fruits cueillis dans la nature.
Durant l’âge d’argent, les êtres humains perdent, petit à petit, la connaissance de leur essence divine. Par conséquent, les corps se densifient. Pour vivre, les hommes développent l’agriculture et l’exploitation minière. Ils ont besoin de produire pour se nourrir. Les gens se centrent sur les possessions matérielles collectives (clans, tribus, villages)issues de l’agriculture et de l’exploitation minière et cela génère des conflits. La connaissance spirituelle naturelle s’oriente vers la connaissance du magnétisme naturel qui permet aux humains qui ne vivent plus dans l’unité de comprendre les forces de la nature et la nature de la matière. Les Maitres enseignent aux humains de compenser la densification de la matière par le maintien de l’énergie qui permet de maintenir les corps en santé et la société dans une relative harmonie.
Durant l’âge de bronze, les humains ont totalement perdu la connaissance de leur essence divine. Ils en viennent à chasser pour nourrir leur corps de plus en plus denses puis à élever des animaux pour s’assurer un cheptel. C’est alors que naissent les religions dont le but est de les relier (religare) à cette essence. Les Maîtres enseignent l’équilibre par les piliers de la religion qui sont , d’une part, la Vérité et la Justice (Exemple : Moïse) et, d’autre part, la Compassion et la Clémence (Exemple : Jésus). Cela permet de maintenir un certain ordre dans la société (loi cosmique) et de maintenir des valeurs (amour) au sein des couples, des familles, des micro-sociétés. La spiritualité parlait de la conscience de ce que l’on est par nature, les religions enseignent la conscience de ce que l’on fait et déterminent ce qui est bien et ce qui est mal.
Vient alors l’âge de fer. La conscience s’est tout à fait enlisée dans la dualité et dans l’ignorance spirituelle. Les corps non seulement sont très denses mais développent de nombreuses maladies. Et les solutions sont recherchées dans la matière même des corps et non dans leur nature. L’humanité a perdu son alignement tant avec la loi cosmique et universelle qu’avec les lois de la nature, de la Terre Mère. Les hommes développent des mécanismes de survie pour demeurer dans leur corps de matière présentement incarné, le seul qu’ils connaissent à travers leurs 5 sens. La différenciation initiale qui était source de connaissance devient source de divisions et de conflits. Et cela se marque aussi au niveau des religions qui se différencient en fonction de leur reliance non plus à la Source mais à des enseignants de cultures différentes. On en vient à discréditer la spiritualité, à la condamner. On en vient à ridiculiser ceux qui ont encore une part de conscience de leur nature, voire à les torturer et éliminer parfois. L’enjeu est le pouvoir et l’avoir dans l’ici et maintenant.
C’est dans cet âge que nous nous trouvons actuellement. Alors que lorsqu’elle fut enseignée au tout début (lors de l’âge de bronze), la religion permettait de se relier à la connaissance de qui Nous sommes dans notre totalité et pas seulement dans notre corps matériel, aujourd’hui, elle dit nous relier à Dieu. Et il semble y avoir autant de dieux que de religions qui se disputent la vérité alors qu’il n’existe qu’une seule Source de Vie pour toute l’humanité et tout le Vivant.
Dans ce contexte particulier, nous constatons des différences significatives telles que :
- Les religions se basent sur un Livre (Thora, Bible, Coran) contrairement à la Spiritualité qui se basait sur les Lois de la Nature. Par conséquent pour les religions, les livres sont sacrés tandis que pour la Spiritualité c’est tout le Vivant qui est sacré.
- Les religions traitent de l’Homme essentiellement contrairement à la Spiritualité qui englobe tout le Vivant.
- Les religions parlent d’un « paradis » après la mort que nous devons mériter, la spiritualité nous enseigne notre responsabilité à faire du monde qui nous entoure un paradis pour nous et les générations qui nous suivront.
- Les religions nous enferment dans la faute, le péché, la culpabilité tandis la spiritualité nous enseigne à tirer des leçons de nos erreurs et à réparer celles-ci.
- Les religions bien que différentes enseignent qu’Une seule est la Vérité et divisent les hommes tandis que la Spiritualité reconnaît la diversité comme une richesse et tend à unifier. Les religions suivent le mouvement de la séparation et dualisation extérieures à soi tandis que la spiritualité nous ramène à notre intériorité et à l’unité de tout le genre humain et de tout ce qui vit en interdépendance.
- La religion a justifié le patriarcat et la monarchie (couronnement sacré des rois) tandis que la spiritualité réunit féminin et masculin en une altérité et complémentarité.
Aujourd’hui, chez nous en Europe, le judéo-christianisme a 2000 ans d’histoire et au fil des siècles, nous avons vu ses failles et pouvons jeter un regard lucide sur les horreurs qu’il a engendrées et ce, depuis le règne de l’empereur romain Constantin (Concile de Nicée – 325 – Fixation des premiers dogmes chrétiens). Depuis lors, de persécutés les Chrétiens sont devenus persécuteurs.
En témoignent les épisodes douloureux qui ont marqué les mémoires de l’Inquisition, du massacre des Cathares ou des Templiers. En témoignent aussi les divisions entre différents courants du Christianisme à savoir entre Orthodoxes et Catholiques « Schisme d’Orient (1054) et ensuite entre Protestants et Catholiques (Reforme de 1517) qui furent à l’origine de massacres (Ex Massacre de la Saint Barthélémy 1572). La religion étroitement mêlée au pouvoir et au patriarcat utilise l’ignorance des peuples pour justifier ses prises de position radicales. N’oublions pas que pour les Catholiques, la Bible fut mise à l’index jusqu’en 1948. Cela signifie que seul le clergé pouvait la lire intégralement. Le peuple (et même les religieuses) ne pouvaient en recevoir que l’enseignement prédigéré par le Clergé de manière à ce qu’il ne puisse en discuter les interprétations après une lecture éclairée des textes sources. Cela permit d’ériger les dogmes comme celui de l’infaillibilité papale.
Je parlerai aussi de la participation des religions dans la colonisation des peuples des Amériques, d’Australie et d’Afrique et de leur pleine responsabilité dans l’aculturation forcée de ces peuples. Meurtres de leurs dirigeants, diabolisation de leurs rites, vol ou destruction de leurs lieux sacrés et symboles, séparation des familles, conversions forcées et parfois tortures et mutilations pour terrifier les derniers récalcitrants : la liste est longue. Face à cela, « demander pardon » soulage artificiellement la culpabilité de ceux qui ont ordonné et perpétré ces crimes (mais aussi de tous ceux qui ont fermé leurs yeux et occulté leur conscience) et n’est que de la fausse « humilité ». Le respect réel de tous ceux qui ont été dépouillés de leur culture, de leurs terres, de leurs biens, de leur identité et de leur vie demande une réelle prise de conscience, une volonté de réparation, une réhabilitation de la vérité et une pleine reconnaissance de la légitimité de ces peuples et de leur spiritualité.
Jusqu’où irons-nous avant cette prise de conscience ? Jusqu’au bout de quelles souffrances entraînerons-nous l’humanité et la vie sur terre avant la transformation des consciences et le saut de conscience qui permettra l’émergence d’un nouveau cycle de vie, d’un nouvel âge d’or pour l’humanité ?
C’est une question qui nous concerne tous et une nouvelle histoire qu’il nous appartient d’écrire. Comment tirer la leçon de ces siècles d’obscurantisme spirituel, de guerres fratricides, parfois de cruauté abominable et de dénigrement de la femme ? Comment marcher ensemble dans le respect de nos cultures différentes, de nos origines ethniques différentes vers plus d’équilibre et d’harmonie entre les êtres humains et plus de respect pour tous les êtres vivants et spirituels ? Comment être les dignes Fils et Filles de la Lumière solaire qui engendre la Vie et de la Terre qui manifeste la Vie ?
C’est à cette démarche que s’engagent en conscience les Marcheurs de l’Arc-en-Ciel.