Marie Bettex - Psychologue clinicienne et sexologue

21/11/2025

14/09/2022

Mon filleul avait 6 ou 7 ans et s’était mis en tête qu’un fantôme se cachait dans la grosse armoire normande de la maison de campagne où il passait ses vacances avec ses parents.

Je les avais rejoints pour quelques jours et l’armoire était revenue au centre des conversations : elle faisait face du lit où je dormais et mon filleul s’inquiétait pour moi. Dès ma première nuit dans cette maison, j’avais pris le taureau par les cornes. Je m’étais faufilé dans sa chambre. Toutes les lumières étaient éteintes, je m’étais muni d’une lampe de poche et je lui avais proposé de venir traquer le fantôme avec moi.

Il me serrait fort la main tandis que nous avancions dans l’obscurité. Je le sentais trembler. Il s’était accroché à moi quand j’avais ouverte la porte de l’armoire. Eclairés par le mince filet de la lampe, nous l’avions inspectée, ouvert tous les tiroirs, déplacé les habits accrochés et les caisses entreposées à la recherche du spectre. En vain : il n’y avait pas de fantôme. La peur de mon filleul a, cette nuit là, disparu. Il avait eu raison d’elle parce qu’il l’avait acceptée et rencontrée avec bienveillance et intelligence. Il en avait fait l’épreuve, lui avait donné le droit d’être, et c’est à cette condition qu’il s’en était libéré.

Je suis mon filleul quand je suis parfois pris de peurs irraisonnées : la peur de changer de lieu de travail, la peur de mon patron, la peur de ne pas être à la hauteur, de perdre, de ne pas plaire, de ne pas aimer et de ne pas être aimé. La voix de la raison me répète que ces peurs sont stupides, qu’il n’y a ni fantôme dans l’armoire, ni loup sous le lit. J’entends cette voix, je sais qu’elle n’a pas tort, mais je n’en suis pas plus rassuré. Au contraire, plus j’essaye d’étouffer ma peur, plus grande elle resurgit et se transforme en terreur.

J’ai honte de mes peurs. Je les tiens pour des intruses. J’ai même peur de la peur, je crains d’être ridiculisé, écrasé. J’en oublie que les autres aussi ont peur. Que la peur n’est pas une faute, elle est légitime, elle est digne. Sans elle, je suis aveugle, je suis sans âme. Elle est normale : c’est elle qui m’engage dans le mouvement de la vie.

14/09/2022

14/09/2022

Désapprendre les mécanismes ingérés depuis l’enfance pour s’empêcher de devenir soi n’est pas affaire de quelques semaines, ni de quelques mois. C’est l’œuvre d’une vie, une œuvre vouée à rester inachevée : au fond, je resterai toujours une énigme pour moi-même, une énigme dans mon rapport au monde, dans mon rapport aux autres. Le chemin vers soi n’est pas balisé comme une carte routière. C’est une aventure. Ses étapes, quoi qu’en disent les ouvrages qui se multiplient sur ce sujet, ne sont pas définies à l’avance. Les voies classiques de l’introspection sont des leurres. Être soi, ce n’est pas se définir, ce n’est pas une affaire expédiée par un test de personnalité chez un psychologue. Ce n’est pas s’étudier, c’est s’oublier.

C’est le fruit d’un apprentissage qui devrait idéalement démarrer sur les bancs de l’école où les instituteurs seraient à l’écoute de la singularité de chaque enfant. Un apprentissage qui se poursuivrait à l’adolescence où l’on encouragerait chaque jeune à discerner en lui l’étincelle de joie qui l’anime. Quand il est heureux d’accomplir une tâche qui lui convient. Ces tâches qui nous épanouissent sont celles que nous réussissons le mieux. Mais on ne nous enseigne pas le lien de cause à effet entre joie et réussite... On nous explique au contraire que nous serons heureux si nous réussissons ! Mais que veut dire réussir ? Avoir de bonnes notes, plus t**d un bon boulot et une grosse voiture ? Mensonges !

C’est parce que nous sommes heureux de faire ce que nous faisons que nous pouvons réussir : voilà un immense changement de perspective. En se foutant la paix, nous découvrons en nous des ressources que nous ne connaissions pas, des richesses dont nous ignorions l’existence et qui peuvent nous surprendre si, pour un moment, nous ne faisons rien.

📸William Eggleston

07/06/2022

If you needed some Sunday inspiration to keep up with your self-compassion practices here is some encouragement on the many benefits of treating yourself with compassion. Remembering that self-compassion can show up not just as tenderness and nurturing. It can also be strong and protective - like a mama bear instinct.

The Benefits of Practicing Self-Compassion
• It motivates you to take care of yourself
• It reduces stress and makes you feel safe
• It eases pain
• It helps defend against anxiety and depression
• It makes you more resilient

[Image Description: peach and white background with black text reading “The Benefits of Practicing Self-Compassion. It motivates you to take care of yourself; It reduces stress and makes you feel safe; It eases pain; It helps defend against anxiety and depression; It makes you more resilient." self-compassion.org]

20/04/2022

La plupart de mes patients viennent en consultation avec des plaintes de manque de confiance en eux. J’ai pu clarifier dans le post précédent la distinction entre la confiance en soi et l’estime de soi. En réalité, sous le terme « confiance en soi » utilisé par les patients se cache 9 fois sur 10 le concept d’estime de soi. Les patients se plaignent beaucoup d’une faible estime d’eux-mêmes. En fait, ils ne doutent pas forcément dans tous les cas de leurs compétences, mais de leur valeur en tant qu’être humain.

Si nous n’avons pas forcément tendance à sous-estimer notre conduite sur terrain sec, il est fort probable que nous ne soyons plus si sûrs de nous sur une route verglacée. On est en droit de se demander ce que vaut une estime de soi qui s’effrite face aux difficultés de la vie ?

Chez les personnes les plus vulnérables, à cause de difficultés sociales ou à cause d’un certain type de fonctionnement psychique, les failles de l’estime de soi ne pardonnent pas elles vont alimenter de nombreuses formes de souffrance mentale. Christophe André (2006), en reprenant d’autres études scientifiques, a découvert un lien important entre les problèmes d’estime de soi et la plupart des troubles psychiques, qu’il s’agisse de dépression, d’anxiété, de recours à l’alcool, de prise de drogue ou enfin de troubles des conduites alimentaires.

Il est humain et normal d’avoir parfois des variations dans l’estime de soi, celle-ci n’est pas stable dans l’espace et dans le temps pour une même personne. La question est de savoir à quel point une mauvaise estime de soi nous handicape dans notre vie de tous les jours ? A quel point cela nous parasite-t-il dans nos projets ? A quel point cela nous fait-il souffrir et nous empêche-t-il d’avancer ?

Prenez soin de vous et restez connectés, je lancerai bientôt un atelier sur l’estime de soi et l’autocompassion ! ✨

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13/04/2022

La plupart de mes patients, lorsque je leur demande leurs attentes de la thérapie en début de suivi, évoquent souvent leur désir de renforcer leur confiance en soi.

Je remarque deux choses. Dans un premier temps, il y a une réelle souffrance chez une grande partie des patients et donc à fortiori dans la population générale. Dans un second temps, quand je creuse avec les patients les concepts et ce que signifie pour eux "avoir confiance en soi" il y a une grande méconnaissance sur le sujet.

La plupart du temps, les patients, en voulant renforcer leur confiance en soi, parlent en réalité de leur estime de soi qui est abimée.

Alors qu'est-ce finalement la confiance en soi ? Qu'est-ce l'estime de soi ? Et qu'est-ce l'affirmation de soi ? J'y réponds dans ce post.

Prenez soin de vous et restez connectés, bientôt sortira un atelier sur l'estime de soi ! ✨

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31/03/2022

C'est quoi l'autocompassion ?

L'autocompassion consiste à se traiter soi-même comme l'on traiterait un ami. Cet ami peut avoir échoué à un moment donné dans sa vie, il peut ne pas se sentir à la hauteur, ou faire face à des défis importants.

En Occident, la culture favorise la bienveillance envers nos amis, notre famille ou nos voisins qui vivent des difficultés. Ce n'est pas tout à fait le cas quand il s'agit de nous-mêmes. L'autocompassion est justement une pratique qui nous apprend à devenir un bon ami pour nous-mêmes, surtout quand nous en avons le plus besoin. Le principe est de devenir un allié intérieur plutôt qu'un ennemi intérieur. Mais nous le savons bien, nous ne nous traitons rarement comme nous traitons nos amis.

Soyez doux envers vous-mêmes et prenez soin de vous. 🙏🏼

Je sortirai bientôt un atelier sur l'estime de soi et l'autocompassion, restez connectés ! ☀

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