06/11/2025
E s’apprêtait à accueillir son quatrième bébé, le deuxième pour J, et a priori, une deuxième naissance à la Bulle. Mais au fil des rendez-vous, une autre idée s’est imposée à elle : celle d’accoucher chez eux.
J n’était pas convaincu. Il avait peur. Peur que si quelque chose se passait mal, il ne s’en remette jamais. Mais E tenait fort à cette idée. Ce bébé serait sûrement le dernier, et elle voulait l’accueillir chez elle. Il a fini par dire oui : C’est ton choix.
Et puis, depuis le début, elle nous disait : J’accoucherai le 14. Parce que sa maman serait revenue de vacances.
Le 13, à mon retour d’une naissance à l’hôpital, je reçois un message : la poche s’est rompue. Ah, ce ne sera donc pas le 14, je pense. Mais au matin, toujours rien.
La journée passe, elle se repose, regarde une série sur son canapé. À 18h, on fait un contrôle, tout va bien. Je lui donne quelques conseils pour lancer le travail. On se dit qu’on refera le point à 3h.
Mais à minuit pile : un message. Ça commence.
Je démarre tout de suite. C’est déjà intense. Dans la rue, j’entends ses cris. Je rentre. Elle est là, debout dans l’encadrement de la porte. Belle. Puissante. J tourne autour, un peu perdu, fasciné.
Elle s’examine. Le bébé n’est pas loin. Trois ou quatre contractions, tout au plus. Juste le temps de poser mon téléphone, de capturer ce moment.
Une poussée, la tête sort. Une deuxième, plus forte. Et leur bébé naît. Elle le prend dans ses bras, le serre contre son cœur.
Elle l’avait dit. Elle accoucherait le 14.
Bienvenue à toi, Romane.
Mely