27/10/2025
Dans le monde contemporain, où l’Internet et l’intelligence artificielle permettent à chacun de créer son univers imaginaire en temps réel, le paradoxe du thérapeute se complexifie. La réalité virtuelle, les images générées, les simulations infinies créent des frontières floues entre le réel et l’imaginaire. Par exemple, une simple photo de mon petit-fils sur son lit peut être transformée en pompier sauvant un chat, puis un chien, et cette image devient une réalité alternative qui n’existe pas dans le monde concret.
Face à ces nouvelles possibilités, le thérapeute familial, ou toute personne travaillant dans le champ relationnel, se trouve confronté à une question éthique majeure : comment aider ses patients à naviguer dans leurs imaginaires sans se couper du réel ? Où situer les frontières nécessaires entre ce qui est concret et ce qui est symbolique ?
Le recours aux objets flottants et aux dispositifs métaphoriques dans le cadre thérapeutique prend ici toute sa valeur : ils permettent d’explorer des dynamiques symboliques, de faire émerger des règles implicites, de révéler des ressources ou des blocages, tout en restant ancrés dans la réalité du patient, dans son vécu quotidien.
Ainsi, le thérapeute agit comme un tiers distant, capable de soutenir l’exploration de l’imaginaire tout en maintenant les points d’ancrage essentiels dans le réel. Il veille à ce que les créations de l’esprit – imaginaires, visions, projections – n’entravent pas le lien au monde tangible, à l’autre, aux situations concrètes et aux choix de vie. Dans ce contexte, l’approche systémique soutenue par une perspective quantique prend tout son sens : elle invite à penser la complexité, l’incertitude et l’interdépendance des mondes symboliques et concrets, et à préserver le réel dans l’expérience thérapeutique, même lorsque les technologies semblent abolir les frontières...