Justine Noizet - Neuropsychologue

13/11/2025

13/11/2025

C'est reparti pour 2 jours de formation !

Je poursuis aujourd’hui et demain les jours 3 et 4 de la formation PEHP – un programme que j’ai à cœur de transmettre, car il place les parents au centre de l’accompagnement.

Ces journées sont dédiées à la description approfondie des modules d'accompagnement :

1. Comment aider les parents à renforcer les comportements positifs,
2. à mieux comprendre les réactions de leur enfant,
3. à retrouver un sentiment de compétence dans leur rôle.

Chaque session me rappelle à quel point la parentalité soutenue par la science peut transformer le quotidien des familles et que les professionnels de santé et de l'éducation ont la volonté d'améliorer le quotidien des parents.

Un tout grand merci à eux pour leur implication dans ces formations.

06/11/2025

C'est parti pour une nouvelle formation pour moi !!!! 😁🥳

Aujourd’hui, commence la dernière session du PEHP (Programme d’Entraînement aux Habiletés Parentales) de l'année 2025.

C’est une formation que j’ai à cœur de faire évoluer, car former les professionnels à accompagner les familles ne se limite pas à transmettre des stratégies. Il s’agit aussi de comprendre ce qui bloque leur mise en place.

Parmi les obstacles les plus fréquents, il y a ce qu’on appelle l’accommodation parentale. C’est lorsque, face aux réactions difficiles d’un enfant (colère, refus, anxiété, évitement…), le parent adapte son comportement pour éviter le conflit.

À court terme, cela apaise.
À long terme, cela renforce les difficultés.
C’est humain, compréhensible, et surtout fréquent.

Ce thème prend de plus en plus de place dans le PEHP, car il s’appuie sur des données solides :

1. Les modèles d’apprentissage familial décrits par Gerald Patterson (2002) montrent comment les évitements répétés peuvent renforcer les comportements d’opposition.

2. Les travaux d’Eli Lebowitz (2013, Journal of Anxiety Disorders) ont montré comment l’accommodation contribue au maintien des troubles anxieux chez l’enfant, et comment travailler dessus améliore réellement la situation.

Ces connaissances nous permettent d'aller plus loin dans l’accompagnement : observer, comprendre les boucles interactionnelles, et agir progressivement.

Cette session démarre donc avec deux axes forts :

- Un travail sur ce qui empêche de les mettre en place, sans jugement, avec soutien et clarté. Car mieux comprendre nous permet de mieux expliquer.
- Des stratégies parentales concrètes et applicables en connaissant les freins que nous pouvons rencontrer.

C’est ce qui, pour moi, fait la différence entre une “boîte à outils” et une véritable démarche clinique.

Et vous ? Vous observez souvent de l’accommodation parentale dans vos suivis ? Je suis preneur de vos retours de terrain ?

Sources :

Patterson, G. R. (2002). The early development of coercive family processes. In J. Reid et al., Antisocial Behavior in Children and Adolescents.

Lebowitz, E. R., et al. (2013). Family accommodation in pediatric anxiety disorders. Journal of Anxiety Disorders, 27(1), 1-10.

06/11/2025

Aménagements raisonnables : quelques exemples

- Les fidgets : ces outils diverses et vairés que l'élève peut garder en main pour s'occuper les doigts et rester plus concentré. Utile ou pas ?
Sur des grandes cohortes d'enfants, les études montrent une absence d'amélioration significative sur la concentration, l'agitation ou l'impulsivité.
En gros, ça ne marche pas pour tout le monde, uniquement pour certaines personnes !

- Temps supplémentaires aux évaluations
Très très souvent demandé et proposé.
Pourquoi ? L'inattention et le manque d'organisation inhérente au TDAH, amène souvent les jeunes à perdre du temps.
Donc on propose du temps supplémentaire. Utile ou pas ?
Dans les études, on voit une efficacité limitée et non durable.
Mettre du temps supplémentaire à un élève désorganisé, sans l'aider et lui apprendre à gérer son temps, ... c'est lui fournir plus de temps pour être désorganisé.
D'autant que certains élèves n'aiment pas, parce que ça les stigmatise.

-Être dans des petites classes pour passer les contrôles ou examens
L'idée est qu'il y aura moins de distraction, comme il y a moins d'élève dans la classe.
Dans les études, on n'observe pas d'amélioration notables des performances des jeunes TDAH.
Par contre, ça améliore les capacités chez des jeunes avec des difficultés d'apprentissages ou ayant de l'anxiété.

Bref, les aménagements sont à questionner au cas par cas, selon les envies et besoins du jeune, ainsi que les possibilités de l'école.
Et surtout, on observe régulièrement si ça aide vraiment ou pas.

Ce qui est recommandé :
1. Favoriser les mesures universelles
Mettre en place des aides qui vont bénéficier à toute la classe, trouble ou pas trouble.
Ce sera bien plus facile à gérer pour les enseignants.
Cf. Bissonnette et al., 2012 ; Bissonnette et al., 2016 ; Schurch et al., 2023 ; Kazdin, 2023.

2. Mesures ciblées pour les élèves qui ne répondent pas suffisamment aux mesures universelles.
Pour ceux qui concervent des difficultés, on propose d'ajouter d'autres choses selon les difficultés.

3. Mesures spécifiques et intensives pour les élèves dont les difficultés persistent
Ici le document sur lequel je me base pour ce post ne le précise pas. Mais à mon sens ça implique des aides externes à l'école (neuropsy, psy, ergothérapeute, logo, soutiens scolaire...), plus qu'étant du ressort de l'enseignant.

Ces résultats d'études vous étonnent ?

Source : conférence sur les interventions scolaires par Judith Helson (septembre 2024)

05/11/2025

04/11/2025

Utilité des aménagements raisonnables dans le TDAH ?

Suite à un diagnostic chez un enfant ou un adolescent, une liste (plus ou moins longue) d'aménagements est proposée pour l'école.
Mais sont-ils vraiment utiles ?
Certes, les élèves TDAH ont tendance à avoir de moins bons résultats que les autres, ils redoublent plus,... bref leur inattention et selon les cas, leur impulsivité ne fait pas bon ménage avec l'apprentissage.
Il est donc important que les élèves avec TDAH soient aidés pour réussir comme les autres.

Mais les aménagements à l'école ne sont pas forcément la meilleure solution.
Dans les recommandations de la HAS, il est noté que les aménagements doivent se faire en concertation avec l'élève et les parents. Ce qui veut dire, que des listes non individualisés, mises d'office en place dès qu'il y a un diagnostic, ben ça marche pas !
Parce que selon les difficultés de CE jeune, il aura besoin de telle aide, mais pas de telle autre.
D'autant que le TDAH évoluant avec le jeune qui grandit, un aménagement utile en primaire, ne le sera plus forcément en secondaire.
Je prend pour exemple, les casques anti-bruit. Très utile pour les enfants facilement distrait !
Mais à l'adolescence, les jeunes ne veulent souvent plus en entendre parler. A cet âge où ils font tout pour rentrer dans le moule. Avoir un signe extérieur de différence, c'est impensable !

Mais tout ça finalement, c'est accessoire.
Le vrai problème avec les aménagements, ou plutôt les problèmes, parce que j'en vois 2 ce sont :
1. Les aides ne seront pas toujours là !
Si on met des aménagements à tout va pour réduire la difficulté, c'est bien mais si le jeune n'apprend pas à faire sans l'aide. Quand il sortira des études et que l'aide ne lui sera plus apporté... il sera largué !!
Réduire la difficulté oui, la supprimer non.
Il est important que le jeune apprenne à gérer la difficulté.

2. L'implication des enseignants
La première étape cruciale après un diagnostic de TDAH, c'est la psychoéducation. Auprès du jeune et de ses parents bien sûr, mais aussi auprès des enseignants.
Or en mettant des aménagements, avant même de former les enseignants à ce qu'est le TDAH, à ses difficultés, à ce que cela implique.
Désolée mais c'est donner un coup d'épée dans la mare. Ca ne sert à rien !
Alors avant de se jeter sur les aménagements, incitons les enseignants à se former pour qu'ils puissent mieux comprendre, appréhender et aider les jeunes avec TDAH.

Vous en pensez quoi ?

28/10/2025

🎓 Tu t’es rendu compte que tes études ne te correspondent pas vraiment ?
Tu n’es pas seul(e) à te poser des questions !

👉 Que tu envisages de changer de filière, de reprendre à zéro ou simplement d’y voir plus clair, je peux t’aider à :
✅ identifier ce qui te motive vraiment,
✅ explorer les parcours qui te correspondent,
✅ construire un nouveau projet solide et réaliste.

💬 Un premier échange peut déjà t’aider à y voir plus clair !
📅 Prends rendez-vous dès maintenant pour en discuter.

🔁 Et si tu connais quelqu’un dans cette situation, pense à partager 😉

28/10/2025

🧠 Le TDAH : ce que disent réellement les recommandations internationales

Ce matin, je repose les bases de ce que je défends. Après le flot d’idées “alternatives” qui circulent ces jours-ci, ou le fait qu'on drogue les enfants, un rappel s’impose.

Pas pour opposer la “nature” à la “science”, mais pour rappeler ce qui, aujourd’hui, repose sur des preuves solides et ce qui relève de l’opinion.

Le TDAH n’est pas un problème de volonté, ni un déséquilibre énergétique, ni un manque de magnésium ou autre. C’est un trouble neurodéveloppemental documenté par des milliers d’études, affectant les circuits de la régulation de l’attention, de la motivation et de l’inhibition comportementale.

Selon les recommandations internationales (HAS 2024, CADDRA 2020, Australian ADHD Clinical Practice Guideline, 2023, NICE 2018, APA 2022) :

➡️ L’évaluation doit reposer sur une analyse clinique approfondie, incluant un entretien, des questionnaires standardisés et des observations croisées (parents, enseignants, patient).
➡️ La prise en charge est multimodale, c’est-à-dire combinant :
1. Psychoéducation de la famille et du patient,
2. Aménagements pédagogiques et environnementaux,
3. Interventions psychothérapeutiques validées (TCC) pour les adolescents et adultes,
4. Et, lorsque nécessaire, traitement médicamenteux prescrit et suivi par un médecin qualifié.

Les approches complémentaires peuvent exister en dehors de ces éléments — activité physique, hygiène du sommeil, alimentation équilibrée — mais aucune substance “naturelle” n’a démontré une efficacité clinique comparable ou durable à celle des traitements validés. Donc si cela est proposé, cela est fait car le reste des éléments valides ont été proposés et mis éventuellement en place ... pas en remplacement !

Le rôle du professionnel n’est pas d’opposer les approches, mais de garantir un cadre fondé sur les faits, pour que chaque enfant, chaque adulte, bénéficie d’un accompagnement cohérent, sécurisé et individualisé.

C’est cette rigueur-là que je défends, chaque jour, dans mon travail. Parce qu’entre “croire que ça marche” et savoir que ça aide, il y a toute la différence entre l’opinion et la science.

23/10/2025

Amandine et moi seront en congé du vendredi 24 octobre jusqu'au dimanche 2 novembre inclus.
Les mails ne seront traités qu'à notre retour le 3 novembre.

D'ici là, bon congé pour ceux qui en ont et bon courage pour le changement à l'heure d'hiver !

21/10/2025

🎓 Nouvelle formation 2026 : « Décoder le trouble derrière le symptôme » - Le diagnostic différentiel dans le TDAH.

Vous êtes professionnel·le de santé (psychologue, médecin, infirmier·ère, orthophoniste, éducateur·rice spécialisé·e…) et vous vous trouvez face à des situations cliniques floues ou complexes ?

Vous avez déjà une base en diagnostic du TDAH mais souhaitez affiner votre raisonnement pour ne plus confondre les symptômes ?

Alors cette formation est pour vous. 1 an ensemble pour travailler le diagnostic différentiel.

📆 Dates : 3 avril – 26 juin • 4 septembre – 19 octobre • 7 décembre 2026
🖥️ Format : en ligne
📌 Cycle complet (5 modules) ou à la carte

🌟 Ce que cette formation vous apportera :

Une méthode structurée pour distinguer les profils cliniques : par exemple, différencier un TDAH d’un trouble anxieux, dépressif, d’un Trouble du spectre de l’autisme, d’un Trouble borderline ou de troubles du comportement.

Des apports concrets : cas cliniques, outils d’évaluation, grilles de différenciation, réflexions guidées.

Des ressources durables : fiches synthèse, mini-bibliothèque d’articles, vidéo post-formation, accès replay 12 mois.

✅ Et déjà 20 professionnels·les sont inscrits — C'est lancé, rejoignez-les !

👉 Pour vous pré-inscrire ou en savoir plus : https://tdahsebastienhenrard.podia.com/pre-inscription-decoder-le-trouble-derriere-le-symptome

🔄 N’hésitez pas à partager ce post avec vos collègues susceptibles d’être intéressés !

21/10/2025

À 40 ans, c’est bien connu, on passe un cap.

Forts de nos 15 années de service en moyenne, on a clairement une carte à jouer dans le monde du travail. Surtout, c’est un âge charnière où on est parfois promu manager, on fonde une famille ou… on plaque tout pour tout recommencer ( -life-crisis).

Quoi qu’il en soit, on a appris moult choses (parfois à nos dépends) sur la carrière, l’entreprise, la vie.

Autant d’enseignements qu’on vous livre dans cette compilation 100% contributive, qui on l’espère, éclairera votre lanterne pour les années à venir.

Et pour connaître encore plus de choses, rendez-vous ici : https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/choses-apprises-travail-quarante-ans?q=e3098166a3e72584a3a63ae4ae8ba6d6&o=9398

16/10/2025

🧠 Beaucoup de parents veulent aider leur ado à réussir à l’école, mais finissent parfois par se heurter à un mur. 😤

C'est une posture éducative. Les études en psychologie du développement montrent que le soutien parental perçu comme contrôlant diminue la motivation intrinsèque, tandis qu’un soutien perçu comme autonome la renforce.

🎯 Autrement dit, plus un parent “met la pression”, moins l’ado apprend efficacement.

- La clé, c’est de créer un climat de sécurité et d’intérêt sincère autour de la scolarité :

- Poser des questions ouvertes sur ses journées, ses réussites, ses doutes.

- Parler de ses propres apprentissages, sans se placer en “professeur bis”.

- Laisser à son enfant la responsabilité de ses progrès, tout en restant présent.

💡 Les recherches sur le growth mindset le confirment : la croyance des parents dans la capacité de leur enfant à progresser influence directement sa persévérance et sa confiance en soi.

👀 Enfin, l’exemple parental compte plus que les discours.
Un ado qui voit un parent lire, apprendre, se remettre en question… comprend que l’effort intellectuel a du sens. C’est par modélisation que se transmet l’envie d’apprendre, pas par injonction.

💬 Un parent soutenant n’enseigne pas à la place de l’école, il donne envie d’apprendre à la vie.

📖 Pour aller plus loin : https://urlr.me/!DiagTND

Infographie réalisée par Happy Learn’y

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