31/10/2025
Les dangers cachés des IPP : quand le « remède » devient la maladie
Dr Mohamed Boutbaoucht
Les brûlures d’estomac, le reflux gastro-œsophagien (RGO) ou les ulcères touchent une grande partie de la population, et beaucoup se tournent sans hésiter vers les **inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) — ces médicaments censés « bloquer l’acidité » de l’estomac. Connus sous les noms Nexium, Mopral, Inexium, Oméprazole, Prevacid, Protonix, ces traitements figurent parmi les plus prescrits au monde.
Mais derrière leur apparente innocuité se cache une réalité inquiétante : à long terme, les IPP pourraient bien détériorer votre santé globale au lieu de la protéger.
Les risques scientifiquement établis :
De nombreuses études ont montré que l’utilisation chronique des IPP est associée à un risque accru de :
- Infections digestives graves : Clostridium difficile, Campylobacter, Salmonella, en raison d’un estomac devenu trop peu acide pour éliminer les germes.
- Fractures osseuses et ostéoporose, car l’acidité gastrique est essentielle à l’absorption du calcium et du magnésium.
- Maladies rénales chroniques, parfois irréversibles.
- Carences nutritionnelles (vitamine B12, fer, zinc, magnésium) qui affaiblissent le système nerveux et immunitaire.
- Cancer de l’estomac lié à une atrophie de la muqueuse et à la prolifération bactérienne (H. pylori notamment).
- Troubles auto-immuns comme le lupus cutané subaigu.
- Troubles cognitifs et démence, probablement liés au déficit énergétique cellulaire.
Et le pire ? Ces médicaments altèrent vos mitochondries ces centrales énergétiques de vos cellules car elles contiennent elles aussi des pompes à protons.
Autrement dit : en éteignant votre acidité gastrique, vous coupez aussi votre production d’énergie. Résultat : fatigue chronique, vieillissement accéléré et déclin de la vitalité métabolique.
Le reflux n’est pas causé par un excès d’acide mais souvent par un déficit :
Contrairement à l’idée reçue, la plupart des cas de reflux gastrique ne sont pas dus à un excès d’acidité, mais à une hypochlorhydrie (trop peu d’acide).
Les causes profondes ?
- Infection chronique à Helicobacter pylori,
- Stress chronique, qui diminue la sécrétion gastrique,
- Déséquilibres nutritionnels, car certains minéraux et vitamines (zinc, B6) sont indispensables à la production d’acide.
Sans acidité suffisante, la digestion est incomplète, la valve entre l’estomac et l’œsophage reste entrouverte, et le reflux apparaît.
Le cercle vicieux s’installe : plus on prend d’IPP, moins on produit d’acide et plus les symptômes s’aggravent à l’arrêt.
L’approche fonctionnelle : guérir, pas masquer
La médecine fonctionnelle propose une autre voie : chercher la cause racine plutôt que d’éteindre les symptômes.
Cela peut passer par :
- Le test et l’éradication d’H. pylori,
- La réduction du stress chronique,
- Le rééquilibrage du microbiote intestinal,
- L’utilisation de plantes digestives (gentiane, gingembre, curcuma, réglisse DGL),
- Une alimentation adaptée, riche en fibres et pauvre en sucres raffinés,
- Le soutien de la fonction mitochondriale (coenzyme Q10, magnésium, B-complexe, L-carnitine).
En résumé
Les IPP ne sont pas des ennemis lorsqu’ils sont utilisés à court terme, dans des cas bien précis.
Mais leur usage prolongé est un piège métabolique : il dérègle votre digestion, affaiblit votre immunité, et accélère le vieillissement cellulaire.
Le vrai remède, c’est la restauration de votre physiologie naturelle celle d’un estomac fort, acide et énergétiquement vivant.
« Le remède ne devrait jamais être pire que la maladie. Avant de bloquer votre acidité, cherchez d’abord à comprendre pourquoi elle vous manque. »