12/11/2025
Pour les cavaliers, bon à savoir pour faciliter et soutenir votre mieux-être et celui de votre cheval. 🌹
On en parle peu, mais le travail à pied, c’est un peu le préchauffage du four avant les cookies ou le solfège avant la guitare.
Tout le monde sait que c’est important, mais personne n’a vraiment envie de s’y mettre. 😅
Pourtant, c’est là que beaucoup de solutions se trouvent ... Même pour la réalisation de tes figures de haute école ( oui oui ).
Pour la plupart d'entre nous le TAP est une activité vaguement mystérieuse qu’on sort du chapeau quand le temps est pourri ou qu’on a oublié ses bottes.
Mais avant de se prendre la tête en selle , il serait peut-être temps de se rappeler qu’un cheval, ça se comprend d’abord à hauteur de nez.
Pour beaucoup de cavaliers ca se compare a des numéro de cirque pour amuser chevaux et cavaliers quand on sait plus quoi faire en selle.
Pourtant, c’est un outil d’une richesse incroyable — à condition de ne pas le réduire à “faire trois tours de jeter de postérieurs en longe avant de monter”.
Parce que non, un cheval qui sait rentrer et sortir du box sans t’écraser les orteils ou attendre devant la barrière sans jouer les hooligans n’est pas forcément un cheval “éduqué au TAP ".
C’est juste un cheval poli.
Et entre “poli” et “équilibré physiquement et mentalement”, il y a à peu près le même écart qu’entre “savoir faire des pâtes” et “être chef cuisinier étoilé”. 🍝 ( Faut vraiment que j'arrête avec les références alimentaires... tout le monde va capter que je suis au régime 🤣 ).
Le travail à pied, c’est avant tout un échauffement intelligent : tu observes comment ton cheval se déplace, s’il traîne les pieds , s’il est de bonne humeur ou s’il a décidé que ce serait “non” pour aujourd’hui.
À pied, tu apprends à ton cheval à céder à la pression du licol ou de la longe, à engager ses postérieurs et à rester droit.
En selle, ce même code devient un reculer fluide, sans arrachage de dent ni crispation, parce qu’il a déjà compris le principe depuis le sol. Idem pour la mise en main ( ...Ce concept mystérieux que beaucoup de cavaliers recherchent comme le st Graal sans jamais en comprendre le principe ).C'est le moment où tu VOIS avec tes yeux l'action du mors sur la commissure , l'engagement du posterieurs sous la masse , la remontée du dos ... Il ne reste plus qu'à rechercher ces sensations monté ( fastoche 🙄 )
Et puis a pied, tu vois tout : s’il est raide, distrait, tendu, ou au contraire connecté et souple.
Du coup, quand tu montes, tu sais déjà dans quel “mode” il est, et tu évites les séances où tu te demandes si c’est le cheval ou toi qui avez un problème de wifi.
Tu sais tout de suite si ça va être de la m*** ou du grand art... Dans le premier cas , il est toujours temps de te décider pour une balade au pas 😂
Quant t'as atteint les bases du TAP tu glisses doucement du "numéro de cirque" aux bases sur laquelle est construit toute l'équitation de tradition française.
À pied, pas de selle, pas d’étriers, pas de jambe pour tricher : ton timing, ta respiration et ta gestuelle deviennent ton langage.
C’est un peu du dressage sans fessier :
tu peux muscler, assouplir, travailler la cession de mâchoire , les cessions a la jambe sans jambes , les épaules en dedans, les déplacements latéraux — le tout sans imposer ton poids, ton équilibre approximatif ou ta jambe gauche qui vit sa propre vie.
Et quand tu maîtrises bien, c’est presque artistique : un appuyer au pas bien mené a l'épaule c'est du bonheur en barre.
( dans la mesure où il ne te marche pas dessus ).
Alors même si tout les cavaliers en ont un jour entendu parlé, trop peu de gens le pratique.
La faute a notre très chère fédération, et indirectement aux club ou on en parle à peu près aussi souvent que de la réforme du mors au galop 3 ( suivez mon regard ).
Pourtant, pour Baucher, La Guérinière ou Philippe Karl, c’est la base de tous leurs préceptes ! Dans leurs livres il existe autant de pages consacrées au travail à pied ( a l'épaule ) que sur le travail monté. Des fois y a même des petits dessins ( oui , là clairement , vous n'avez plus d'excuse ).
Ces grands maîtres de l'équitation savaient tout faire en restant au sol : épaules en dedans, cessions, pirouettes… aujourd’hui, si tu marches à côté de ton cheval, on suppose juste que t’as oublié ta bombe.
Et pourtant, eux, ils faisaient de l'equitation un art.
Aujourd'hui dans les programmes d'enseignement établis par la FFE on te demande juste de savoir longer un cheval au galop 5.
En résumé, le travail à pied, c’est un peu comme le même principe que les sous-titres des films en VO : sans eux on croit comprendre, mais on passe à côté de la moitié de l’histoire.
C’est aussi le moment où on apprend à parler la même langue que son cheval — sans hurler, sans forcer, sans se faire marcher dessus ( dans le doute , prévois des chaussures de sécu pour les premières séances ...la vie sans orteils est plus compliquée qu'on ne le pense ).
Ce n’est pas une activité annexe, c’est la fondation de tout le reste : la confiance, la légèreté, la justesse.
Alors la prochaine fois que tu te dis que t’as “pas le temps de marcher à côté”, souviens-toi que c’est peut-être là, justement, que commence le vrai travail.
Illustration de Pompinette