26/11/2025
Une triste nouvelle pour le monde de l'art et de la culture avec l'annonce du décès de Robert Michiels (La Louvière 1933-2025). Nous l'avions récemment rencontré dans le cadre du Pôle documentaire Culture porté par les Archives louviéroises et le service du Patrimoine artistique. Gardant un émouvant souvenir des entretiens qu'il leur avait accordés, les deux services s'associent pour présenter leurs très sincères condoléances à sa famille.
Doté d'une imagination sans bornes, souvent déconcertante, Robert Michiels se plaît à assembler des matériaux épars, récupérés lors de ses chasses au trésor, afin d’enfanter des figures humaines ou animales, à la lisière d'un monde fantastique et onirique. Sous ses doigts, écrous, bielles, tiges, semelles donnent vie à un chien, un papillon ou à un chevalier, autant d'acteurs – ou de symboles – d'un univers doté d'une intense vie sensible et poétique.
Encouragé par André Balthazar, adoubé par Achille Chavée qui le considère tel un magicien réconciliant « ces deux entités qui se partagent notre univers psychique, la matière et l'esprit », Robert Michiels imprègne son travail d'une touche humoristique, une façon – peut-être – de relativiser ses immenses pouvoirs de démiurge.
Auteur d'œuvres intimistes, Robert Michiels aborde volontiers la sculpture monumentale par le biais de l'art public. A Manage, c'est l'industrie du verre, fierté de la commune, qu'il symbolise par ses cannes colorées ; à Charleroi, c'est un Mercure en métal argenté qui accueille les étudiants de l'Université du Travail ; dans sa ville de La Louvière, l'artiste rend un hommage appuyé au folklore enivrant la région du Centre, en figurant de fiers tamboureurs sans qui se sentiraient bien seuls les gilles du carnaval.