11/11/2025
Avant les projecteurs, avant les applaudissements, Michael Clarke Duncan creusait des tranchĂ©es Ă Chicago pour payer ses factures. Sa silhouette imposante le faisait paraĂźtre indestructible, mais ceux qui lâavaient connu savaient la vĂ©ritĂ© : câĂ©tait un homme timide, doux, Ă©levĂ© par une mĂšre qui lui rĂ©pĂ©tait sans cesse : « Ta taille est un don, mais ta douceur est ton vĂ©ritable pouvoir. »
Pendant des annĂ©es, il fut portier de clubs nocturnes, protĂ©geant les autres tandis quâil rĂȘvait dâun autre destin. Lâindustrie ne le voyait pas. « Trop grand », disait-on. « Trop gentil », murmuraient certains, comme si la tendresse nâavait pas sa place Ă Hollywood.
Le tournant arriva lors du tournage dâArmageddon. Bruce Willis le vit pleurer et comprit que ces larmes nâĂ©taient pas du jeu : elles Ă©taient vraies. Câest lĂ quâil trouva lâhomme parfait pour incarner John Coffey dans La Ligne verte, ce gĂ©ant incompris qui portait dans ses mains autant de douleur que de compassion.
Michael pleura dans chaque scĂšne. Il ne jouait pas. Il se souvenait de sa mĂšre, des fois oĂč il avait Ă©tĂ© jugĂ© uniquement sur sa taille, du poids dâune vie qui lâavait forcĂ© Ă ĂȘtre fort sans jamais se briser.
Lorsquâil sâĂ©teignit en 2012, le monde ne pleura pas un corps musclĂ©. Il pleura une Ăąme sensible qui avait montrĂ© que la grandeur ne se mesure pas Ă la force dâun poing, mais Ă la capacitĂ© de toucher les cĆurs.
Michael Clarke Duncan restera un rappel éternel :
Parfois les géants ne rugissent pas.
Parfois, ils ont seulement besoin que quelquâun croie en eux.
Via le monde littéraire