09/10/2025
Aujourd'hui, j'ai envie de te parler de moi...
Je me souviendrai toujours du jour où j’ai perdu mon insouciance, ma joie de vivre spontanée, ce jour où par un appel, ma vie a complètement basculé. C’était un jour de décembre en 2006, quelques jours avant Noël, quelques mois après mon mariage, j’avais à peine 24 ans presque 25 quand j’ai appris que mon mari, mon premier amour était atteint d’une tumeur au cerveau. Nous venions à peine de signé l’achat de notre maison, nous tentions de fonder une famille et là tout s’arrête. On enchaîne les rendez-vous médicaux, les examens, on entend tout et son contraire pour au final se rendre compte qu’on ne peut pas opérer et qu’il faudra attendre 5 ans de non récidive pour parler de rémission.
Commence alors 4 années d’ascenseurs émotionnels, avec l’espoir que le premier traitement qui avait fonctionné le guérisse, nous permettant, pendant une période d’accalmie de deux ans et malgré cette épée de Damoclès au-dessus de notre tête d’accueillir notre fils Florian. Cette petite bouille tout sourire et tellement facile à vivre. Il a été mon phare dans la nuit, la raison qui me faisait me lever et avancer chaque matin.
Nous étions bien entouré par notre famille, nos amis, nos collègues et l’amour que nous nous portions tout les deux était doux et solide à la fois. Dans notre malheur, nous avons eu la chance de pouvoir recevoir tout cet amour inconditionnel et je ne les remercierai jamais assez pour tout ce soutien qu’ils nous envoyaient. Malgré tout, malgré tout cet amour, quelque chose en mois s’est brisé, un vide s’est creusé dans ma poitrine, j’avais l’impression d’avancer comme un automate, en pilotage automatique, à sourire ou rire alors que j’avais juste envie de me terrer dans un coin en attendant que la tempête se calme. C’était comme un tsunami d’émotions contraires qui se battaient à l’intérieur de moi. J’étais vide et déconnectée et quand la maladie est revenue en force pour ne plus le quitter, c’est une partie de moi qui est partie avec lui. C’est comme si on m’arrachait le coeur mais que j’étais toujours vivante. Et j’ai refusé de le voir, j’ai continué à avancer en faisant la forte pcq j’avais peur de m’effondrer si je me faisais aider.
J’ai refait ma vie, j’ai eu deux autres enfants que j’aime de tout mon coeur et je n’ai aucun regret sur cette partie de ma vie même si cela a, à nouveau fini, par un deuil. Non pas le deuil d’une personne mais bien celle d’une relation. Et à ce moment-là, ma blessure d’abandon est revenue à moi tel un boomerang, c’est comme si j’étais à nouveau dans le même état que lorsque Jérôme est décédé, comme si 6 ans n’avaient pas passé. Et qu’est-ce que j’ai fait? Je te le donne en mille… j’ai recommencé à faire la forte, à tout prendre sur moi et puis une de mes amies à eu le courage de me dire d’arrêter, de me faire aider. Ça ne m’a pas plu, ça m’a profondément énervée parce que sur le moment je n’en voyais pas l’utilité. Et puis, ça a décanté et je me suis rendue compte que toute cette colère, cette tristesse, ce sentiment d’injustice profonde, pourrissait ma vie. Il m’empêchait d’être la femme, la maman que je voulais être. Et j’ai commencé le plus long voyage de ma vie, celui vers la femme que je suis en train de devenir, celle qui se connecte a ses émotions plutôt que de les refouler, celle qui accepte ses défauts et ses qualités et qui rayonne autour d’elle.
Et à partir de là, ma vision de moi, ma vision de la vie a changé. Et puis la vie m’a mise sur le chemin de Mathieu. 💫 Mon roc. Celui qui m’a laissée être moi, même dans mes silences, même quand je doutais. Il ne comprend pas toujours tout ce que je fais, mais il m’a toujours soutenue, sans condition. Grâce à lui, j’ai compris qu’on peut aimer à nouveau sans trahir ce qu’on a perdu, qu’on peut renaître sans effacer son passé.
Et ce que je veux aujourd’hui, c’est pouvoir être cette main tendue, ce phare dans la nuit pour toi. Toi qui vit une tempête dans ton coeur, toi qui te sens perdue mais qui avance malgré tout, toi qui fait la forte alors que tu aimerais tellement te reposer sur quelqu’un, toi qui a l’impression de te sacrifier pour les autres et qui t’oublie en chemin, toi qui a oublié qui tu étais à l’intérieur de toi parce que j’ai été comme toi, parce que je le suis toujours à certains moments parce que la vie nous ramène à nos blessures pour pouvoir les guérir encore plus en profondeur.
Alors si toi aussi tu vis ou as vécu le deuil d'une personne, sache juste que je suis là pour toi et que je suis en train de créer un accompagnement qui sera le plus porteur et le plus adapté afin que tu puisses devenir la femme que tu es profondément à l’intérieur de toi et te faire rayonner également.
Avec amour,
Gaëlle💜