Robin Bastien - Psy

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❇️ Consultations psychologiques pour enfants, adolescents et adultes (Lessines/Tournai/En ligne)

❇️ Thérapie Cognitive et Comportementale

Autisme et TikTok : attention aux fausses infos !(voir graphe dans les commentaires)TikTok est aujourd’hui l’une des pla...
03/10/2025

Autisme et TikTok : attention aux fausses infos !

(voir graphe dans les commentaires)

TikTok est aujourd’hui l’une des plateformes les plus utilisées pour partager du contenu… y compris sur la santé et l’autisme. Le hashtag fait partie des plus populaires dans le domaine médical.

Problème : une étude récente montre que 73 % des vidéos “informatives” sur l’autisme sont inexactes ou trop généralistes.

Autrement dit, la majorité du contenu que l’on retrouve sous ne reflète pas la réalité scientifique.

Les chercheurs ont analysé 133 vidéos destinées à informer le public (hors témoignages personnels) :
✅ Certaines étaient exactes
❌ D’autres inexactes
⚠️ Ou encore des “généralisations abusives” (présentant une caractéristique comme valable pour toutes les personnes autistes).

Résultat : ces vidéos ont généré près de 200 millions de vues et 25 millions de “likes”, qu’elles soient exactes ou non. Les vidéos créées par des professionnels de santé s’avéraient plus fiables que celles produites par des utilisateurs non spécialistes.

En clair, petit rappel : le contenu sur l’autisme circule énormément sur TikTok, mais il est souvent trompeur ou trop simplifié. Cela peut avoir un impact négatif sur la manière dont le grand public perçoit l’autisme.

C’est pourquoi il est essentiel que les professionnels de santé, les familles et les personnes concernées restent vigilants, favorisent le dialogue, et contribuent à diffuser des informations fiables et rigoureuses.

🚀 Save the date !📅 Du 17 au 19 septembre 2026, Bruxelles accueillera le Congrès européen des psychothérapeutes cognitivo...
01/10/2025

🚀 Save the date !

📅 Du 17 au 19 septembre 2026, Bruxelles accueillera le Congrès européen des psychothérapeutes cognitivo-comportementalistes 🌍✨
Un événement unique organisé en partenariat avec l’Association européenne et flamande des psychothérapeutes TCC, et bien sûr l'AEMTC dont j'ai le plaisir d'être le secrétaire !

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04/09/2025

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Parlons encore un peu de maternité avec une autre étude qualitative. ❇️ Objectif et méthodologieCette étude britannique ...
14/08/2025

Parlons encore un peu de maternité avec une autre étude qualitative.

❇️ Objectif et méthodologie

Cette étude britannique visait à approfondir la compréhension de l’expérience de la maternité chez les femmes autistes, une perspective encore largement sous-explorée. Pour ce faire, les auteurs ont adopté une démarche qualitative en réalisant des entretiens approfondis auprès de neuf mères autistes d’enfants âgés de 5 à 15 ans. Il est à noter que la majorité de ces enfants étaient également autistes, ou en attente d’un diagnostic.

❇️ Principaux résultats

1. L’autisme influence fondamentalement la parentalité

Les participantes soulignent que le fait d’être autiste façonne profondément leur expérience maternelle. La présence d’un diagnostic commun entre la mère et l’enfant favorise un lien d’une grande intensité, marqué par une compréhension instinctive des besoins de l’enfant. Cela confère à la relation une dimension de proximité singulière. Toutefois, cette proximité s’accompagne également de défis : gestion des besoins sensoriels, nécessité de routines, difficulté à concilier ses propres besoins d’adulte autiste avec ceux de l’enfant. De surcroit, le sentiment de culpabilité quant à une possible transmission génétique de l’autisme est fréquemment rapporté.

2. Un combat pour obtenir un accompagnement adapté

Toutes les participantes font état de difficultés récurrentes dans l’obtention d’un soutien pertinent, que ce soit auprès de professionnels de la santé ou de l’éducation. L’incompréhension, les jugements hâtifs ou le manque de reconnaissance des spécificités de l’autisme adulte (notamment le « masking ») constituent autant d’obstacles majeurs. Ce manque d’adaptation génère frustration et épuisement, perpétuant le sentiment d’isolement et de devoir constamment batailler pour faire valoir les besoins de la famille.

3. Développement personnel et acceptation de soi

L’obtention d’un diagnostic d’autisme, souvent postérieure à l’entrée dans la parentalité, a représenté pour la plupart des participantes un point de bascule essentiel. Celui-ci a contribué à une meilleure acceptation de soi, à la réduction des sentiments de culpabilité et à la recherche de stratégies de soin adaptées. La parentalité, quoique exigeante, apparaît dans leurs discours comme un puissant vecteur de croissance personnelle et d’acquisitions nouvelles.

4. Les hauts et les bas de la parentalité

Un attachement intense et riche en émotions caractérise la relation mère-enfant au sein des familles concernées. Cette expérience, décrite comme profondément gratifiante, n’en demeure pas moins jalonnée de difficultés : fatigue physique et psychologique, gestion des surcharges sensorielles et émotionnelles, nécessité permanente d’adapter ses pratiques parentales. Les participantes expriment à la fois un sentiment d’accomplissement et la conscience des défis inhérents à leur double condition : être à la fois mère et autiste.

❇️ Recommandations issues de l’étude

L’étude plaide pour une sensibilisation accrue des professionnels aux spécificités de l’autisme chez l’adulte : reconnaissance du « masking », prise en compte des besoins sensoriels (notamment pendant la grossesse), et compréhension de la dynamique parent-enfant dans les situations de double diagnostic. Il est également recommandé d’impliquer directement les personnes concernées dans la conception et la mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement, et de promouvoir une approche inclusive de la parentalité qui valorise les différences plutôt que de pathologiser l’expérience des mères autistes.

Article « Intense connection and love: The experiences of autistic mothers » (Dugdale et al., 2021)

Pour faire suite à l'étude présentée hier ... Parlons de maternité ! 1. Objectifs et méthodologieCette étude (anglaise à...
13/08/2025

Pour faire suite à l'étude présentée hier ...

Parlons de maternité !

1. Objectifs et méthodologie

Cette étude (anglaise à nouveau) représente une revue systématique et une synthèse thématique d’écrits qualitatifs portant sur l’expérience vécue de la maternité chez les femmes autistes. Son ambition principale vise à dégager une compréhension globale des spécificités, ressources et défis associés à la parentalité autistique, tout en dépassant le simple cadre de la grossesse pour embrasser l’ensemble du parcours maternel.

La synthèse s’appuie sur l’inclusion de 23 études, représentant au total 629 mères autistes.

2. Principaux résultats

La synthèse met en lumière trois grands axes qui structurent l’expérience maternelle telle qu’elle est décrite par les participantes.

A. L’expérience autistique de la maternité

Les témoignages convergent autour d’une perception duale :

• Ressources spécifiques (« Super parent powers ») : La majorité des participantes présentent l’autisme comme une force dans leur parentalité, citant des atouts tels qu’une grande sensibilité aux besoins de l’enfant, une mise en place rigoureuse des routines, et une capacité particulière à saisir la singularité développementale de chaque enfant. L’engagement, l’intérêt prononcé pour leur rôle parental ainsi qu’une empathie profonde sont fréquemment mentionnés.

• Défis exacerbés par la maternité : Les sphères sensorielle, cognitive et émotionnelle, déjà impactées par l’autisme, se trouvent intensifiées par la maternité. Certaines évoquent un “cauchemar sensoriel” qui s’étend de la grossesse à la vie quotidienne, des difficultés dans la gestion de l’imprévu, une tendance au perfectionnisme et un épuisement latent lié à l’hypervigilance et à l’investissement parental.

• Similitudes et différences avec les mères non-autistes : Si plusieurs vécus sont partagés avec toutes les mères (changements corporels, attachement, défis organisationnels), le sentiment de divergence par rapport à la “normalité maternelle” reste prégnant, générant un sentiment d’isolement.

B. Naviguer dans un monde non-autiste en tant que mère « différente »

• Sentiment d’altérité et expérience de l’“othering” : Les relations avec les professionnels (santé, éducation, social) sont souvent source de stigmatisation et de pathologisation. Plusieurs participantes relatent avoir été infantilisées, surveillées, voire explicitement questionnées sur leurs compétences parentales du fait de leur diagnostic.

• Rares expériences positives : Celles-ci dépendent d’une prise en compte proactive et personnalisée de leurs besoins par des professionnels sensibilisés à l’autisme, ainsi qu’un recours plus fréquent à des réseaux de pairs.

• Stratégies d’adaptation : Face à l’incompréhension institutionnelle ou sociale, de nombreuses mères optent pour le camouflage de leurs particularités, la recherche de soutien dans les communautés autistiques ou encore la contestation explicite des normes imposées. Camouflage, comme déjà dit dans d'autres posts, est synonyme et précurseur de burn-out !

C. Recomposition identitaire

• Processus de découverte et d’acceptation de soi : Pour beaucoup, le diagnostic d’autisme intervient pendant ou après la transition à la maternité, ce qui entraîne une redéfinition identitaire complexe : pour certaines, il s’agit d’un soulagement, pour d’autres s’y mêlent sentiments de deuil ou d’inadéquation.

• Révélation et gestion du diagnostic auprès d’autrui : Le dévoilement reste une source d’angoisses, tant les représentations sociales persistent à associer autisme et incompétence parentale.

• La quête d’équilibre identitaire : L’articulation entre identité maternelle et identité autistique se présente comme un processus évolutif, marqué tantôt par des périodes d’épanouissement, tantôt par des tensions.

Cette revue démontre que la maternité pour les femmes autistes est caractérisée à la fois par des ressources spécifiques et des défis considérables. Les difficultés sont souvent amplifiées non par l’autisme en soi, mais par le manque de compréhension, de soutien adapté et la stigmatisation sociale ou institutionnelle. Des efforts accrus sont nécessaires pour adapter les systèmes de soins, valoriser le vécu et l’expertise des mères autistes, et offrir un accompagnement réellement inclusif

Référence : « The Lived Experiences of Autistic Mothers » (Lockington & Gullon-Scott, 2025)

Mon récent super rôle de papa m’amène à investiguer de nouvelles ( et très importantes) thématiques :). Et comme je renc...
12/08/2025

Mon récent super rôle de papa m’amène à investiguer de nouvelles ( et très importantes) thématiques :). Et comme je rencontre de nombreuses futures mamans ayant de l’autisme …

J’aurai bientôt l’honneur de faire une présentation sur l’autisme à l’Hôpital Vincent Van Gogh. Cependant, il est important que tous les services hospitaliers, et pas seulement la psychologie, soient formés et informés sur ce sujet.

Cette étude anglaise, publiée dans la revue Autism en 2023, vise à explorer qualitativement l’expérience de la grossesse chez les femmes autistes. Elle se penche en particulier sur les aspects sensoriels, physiques, psychologiques, et sur la relation avec les professionnels de santé pendant la grossesse.

❇️ Objectifs et Méthode

• Objectif principal : Comprendre comment les femmes autistes vivent la grossesse, par rapport à un groupe témoin de femmes non autistes.

• 24 femmes autistes et 21 femmes non autistes, toutes dans leur troisième trimestre de grossesse, ont été interviewées individuellement (entretiens semi-directifs de 20 à 60 minutes).

❇️ Principaux résultats

1. Symptômes physiques et sensoriels accentués chez les femmes autistes :

• Les femmes autistes rapportent une sensibilité accrue aux bruits, lumières, odeurs et au toucher, entraînant parfois des difficultés quotidiennes. Certaines ont décrit des épisodes accrus de nausées, vomissements, douleurs articulaires (souvent liées à l’hypermobilité) et une fatigue mentale significative.

• Ces changements sensoriels mènent parfois à des shutdowns ou des crises (« meltdowns »).

2. Défis dans la relation avec les professionnels de santé :

• Ces femmes ont de nombreuses hésitations à révéler leur diagnostic d’autisme par peur d’être jugées, incomprises ou stigmatisées.

• Les participantes ressentent souvent un manque de connaissances sur l’autisme chez les femmes de la part des professionnels, certaines ayant vécu des incompréhensions, un manque d’ajustements ou même des suspicions non justifiées (ex. : signalements aux services sociaux).

• Elles montrent l’importance d’une prise en charge individualisée et d’une relation de confiance, notamment via la continuité du suivi (avoir le même soignant).

3. Besoins spécifiques de communication et d’accompagnement :
• Les femmes autistes expriment la nécessité d’informations précises, factuelles, écrites et structurées sur le déroulement des rendez-vous ou des soins et souhaitent pouvoir poser des questions à leur rythme.

• Les échanges téléphoniques sont souvent perçus comme source d’angoisse ; une préférence est donnée aux emails ou dialogues écrits.

• L’accompagnement par un tiers (membre de la famille, doula) lors des rendez-vous est souvent une aide précieuse.

4. Environnement sensoriel des soins difficile :

• Les salles d’attente et les hôpitaux, avec leurs lumières vives et bruits, sont parfois difficiles à supporter. Certaines préfèrent les accouchements à domicile ou dans des centres adaptés, où l’environnement sensoriel est mieux contrôlable.

5. Retentissement émotionnel et social :

• Un sentiment de solitude ou d’isolement accru chez certaines femmes autistes, surtout en l’absence de pairs ayant vécu des expériences similaires.

• Un besoin exprimé de groupes de soutien spécifiques entre parents autistes.

6. Craintes et espoirs en vue de la parentalité :

• Les participantes rapportent une anxiété autour des imprévus de l’accouchement, de la communication en salle de travail et de la gestion des exigences exécutives et sociales de la parentalité.

• Toutes ont montré un désir fort d’être un parent compréhensif, tout en craignant une impression d’être « inadaptée » aux yeux des professionnels.

❇️ Ainsi, cette étude met en relief l’intensification des défis sensoriels, physiques et relationnels au cours de la grossesse chez les femmes autistes, et souligne la nécessité d’aménagements spécifiques pour garantir une prise en charge respectueuse, individualisée et inclusive.

❇️ Référence : Hampton, S., Man, J., Allison, C., Aydin, E., Baron-Cohen, S., & Holt, R. (2023). A qualitative exploration of autistic mothers’ experiences I: Pregnancy experiences. Autism, 27(5), 1271-1282.

Ce mythe persistant constitue l’une des idées fausses les plus dommageables concernant l’autisme, surtout chez les enfan...
11/08/2025

Ce mythe persistant constitue l’une des idées fausses les plus dommageables concernant l’autisme, surtout chez les enfants ! La réalité scientifique est formelle : être non verbal n’implique absolument pas une déficience intellectuelle. Cette croyance erronée découle principalement des limites de nos outils d’évaluation traditionnels et d’une compréhension insuffisante de la diversité des modes de communication et d’intelligence autistiques.

❇️ La problématique des évaluations traditionnelles

Les tests d’intelligence classiques sont inadaptés pour mesurer les capacités réelles des personnes autistes non verbales. Ces évaluations requièrent généralement des réponses verbales ou la compréhension de consignes données oralement, créant un biais majeur. Les enfants autistes non verbaux sont donc souvent considérés comme “intestables” ou classés par défaut comme ayant une déficience intellectuelle, alors qu’ils peuvent posséder des capacités cognitives intactes ou même supérieures à la moyenne.

Les recherches récentes montrent que lorsque les tests sont adaptés aux forces des personnes autistes - notamment les capacités visuelles et perceptuelles - leurs performances s’améliorent considérablement. Une étude révèle que les enfants autistes non verbaux obtiennent des résultats similaires aux enfants neurotypiques sur des tests visuels, alors qu’ils avaient été évalués avec plus de 30 points de moins sur l’échelle de Wechsler traditionnelle.

❇️ L’intelligence autiste : différente, pas déficiente

Les recherches en neurosciences cognitives révèlent que l’intelligence autiste s’appuie sur la logique et la perception visuelle, et peut s’exprimer indépendamment de la maîtrise du langage. Les personnes autistes non verbales peuvent exceller dans des domaines comme les mathématiques, les arts visuels ou la musique, avec des compétences globalement supérieures en attention visuelle et perception des détails.

Une étude utilisant l’électroencéphalographie (EEG) démontre que les enfants autistes non verbaux traitent l’information de manière similaire aux enfants neurotypiques, avec un léger décalage temporel qui n’indique aucunement une déficience intellectuelle. Le traitement sensoriel est présent, simplement différent.

❇️ Les moyens de communication alternatifs révèlent les capacités cachées

La Communication Alternative et Augmentée (CAA) permet aux personnes autistes non verbales d’exprimer leurs pensées et capacités réelles. Ces systèmes incluent les pictogrammes, les dispositifs de génération de parole, les gestes ou encore l’écriture assistée par ordinateur. Beaucoup de personnes considérées comme ayant une déficience intellectuelle révèlent des capacités insoupçonnées une fois qu’elles accèdent à ces moyens d’expression.

❇️ L’importance d’une évaluation adaptée

Les professionnels reconnaissent désormais qu’un déficit ne doit pas être systématiquement déduit d’une incapacité à mener à bien une tâche donnée. L’incapacité à répondre à un test spécifique peut résulter de nombreux facteurs indépendants des capacités intellectuelles : difficultés de langage verbal, problèmes sensoriels, différences dans le traitement de l’information, ou inadéquation des modalités d’évaluation.

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Courchesne, V., Meilleur, A. A. S., Poulin-Lord, M. P., Dawson, M., & Soulières, I. (2015). Autistic children at risk of being underestimated: school-based pilot-informed assessment

Farooqi, S., & Jabeen, A. (2021). Child with intellectual disability misdiagnosed as autism: A case study. Journal of the Pakistan Medical Association, 71(8), 2077-2079

Light, J., & McNaughton, D. (2014). Communicative competence for individuals who require augmentative and alternative communication: A new definition for a new era of communication? Augmentative and Alternative Communication, 30(1), 1-18.

Russell, G., Mandy, W., Elliott, D., White, R., Pittwood, T., & Ford, T. (2019). Selection bias on intellectual ability in autism research: a cross-sectional review and meta-analysis. Molecular Autism

Spiegel, A., Mentch, J., Haskins, A. J., & Robertson, C. E. (2019). Slower binocular rivalry in the autistic brain. Current Biology, 29(17), 2948-2953.

Probablement le mythe le plus connu… Le mythe selon lequel les adultes autistes évitent complètement le contact visuel e...
08/08/2025

Probablement le mythe le plus connu…

Le mythe selon lequel les adultes autistes évitent complètement le contact visuel est largement répandu, mais les recherches scientifiques récentes révèlent une réalité bien plus nuancée. Cette croyance simpliste néglige la diversité des expériences autistiques et peut conduire à des malentendus dommageables.

❇️ Origine du mythe

En 1943, Kanner décrit dans son article pionnier sur l’autisme infantile des enfants qui manifestent une “solitude extrême” et évitent le contact visuel. Ces premières observations, bien que scientifiquement fondées, ont malheureusement donné naissance à des interprétations erronées.

Le mythe s’est considérablement renforcé avec l’émergence des théories psychanalytiques, notamment celles de Bruno Bettelheim. Dans son ouvrage « La forteresse vide », il suggère que « l’évitement du regard est la preuve que l’enfant se retire du monde par mécanisme de défense face à une mère (réfrigérateur/froide) incapable de créer un attachement émotionnel ». Ces théories psychanalytiques, bien qu’aujourd’hui complètement réfutées par la science, ont eu un impact durable et ont contribué à ancrer dans l’imaginaire collectif l'idée que l'évitement du regard était synonyme d’indifférence sociale ou de rejet relationnel.

Contrairement au stéréotype, tous les adultes autistes ne présentent pas les mêmes patterns de contact visuel. Les recherches démontrent une grande variabilité individuelle. Certaines personnes autistes peuvent établir un contact visuel, tandis que d’autres le trouvent effectivement difficile. Cette diversité remet en question l’idée d’un comportement uniforme chez toutes les personnes autistes.

Une étude qualitative menée auprès d’adultes autistes a révélé que beaucoup développent une conscience délibérée et auto-réflexive de leurs différences en matière de contact visuel (Garvey et al., 2024). Neuf adultes autistes interrogés ont décrit comment ils ont pris conscience de leurs différences par le biais de retours d’autres personnes, souvent avant leur diagnostic. Cette prise de conscience les a amenés à développer diverses stratégies pour s’adapter aux attentes sociales.

❇️ Évitement oculaire ou indifférence sociale ?

La recherche neuroscientifique moderne soutient principalement l’hypothèse d’évitement oculaire plutôt que celle de l’indifférence sociale (Stuart et al., 2022). Selon cette théorie, les personnes autistes évitent le contact visuel non pas par manque d’intérêt social, mais parce qu’il déclenche une hyperactivation de l’amygdale, créant une réponse de stress physiologique (Hadjikani et al;, 2018).

Des études d’imagerie cérébrale montrent que lorsque les personnes autistes sont contraintes de regarder dans les yeux, leur amygdale - le centre émotionnel du cerveau associé aux sentiments négatifs - s’active de manière anormalement intense. Cette hyperactivation peut faire percevoir même les visages les plus familiers comme une menace inconfortable.

Une recherche de 2022 utilisant une technologie d’imagerie innovante a identifié des différences spécifiques dans la région pariétale dorsale du cerveau chez les adultes autistes pendant le contact visuel en direct. Cette région, impliquée dans la cognition sociale, montrait une activité significativement réduite chez les participants autistes comparativement aux personnes neurotypiques.

❇️ Le masquage : une stratégie adaptative coûteuse

Beaucoup d’adultes autistes développent des comportements de masquage, notamment le fait de forcer le contact visuel pour répondre aux attentes sociales.

Ces stratégies incluent :
• Forcer ou simuler le contact visuel pendant les conversations
• Développer des scripts de réponses préparées
• Imiter les expressions faciales et les gestes
• Surveiller constamment leur comportement lors des interactions sociales
Cependant, le masquage a un coût psychologique considérable. Les recherches indiquent qu’il peut conduire à l’anxiété, la dépression, la perte d’identité, une détérioration de la santé mentale et des difficultés pour obtenir un diagnostic précis d’autisme. Le fait de maintenir un contact visuel sous pression peut être ressenti comme un fardeau, parfois décrit comme une sensation de brûlure ou même physiquement douloureux.

❇️ L’influence du contexte et de la familiarité

Les recherches révèlent que le contexte social influence significativement les patterns de contact visuel chez les personnes autistes. Dans des environnements prévisibles et familiers, les réponses neuronales tendent à être moins hyperactives, rendant le maintien du contact visuel plus confortable. À l’inverse, dans des situations imprévisibles ou perçues comme menaçantes, l’activité des régions cérébrales associées à la détection de menaces s’intensifie (Naples et al., 2022).

❇️ Implications pour la compréhension de l’autisme

Ces découvertes scientifiques remettent en question plusieurs idées reçues :
« Les personnes autistes ne peuvent pas établir de contact visuel ». Non, bien que beaucoup de personnes autistes aient des difficultés avec le contact visuel, certaines en sont capables. La capacité varie considérablement d’un individu à l’autre.

« Les personnes autistes ont besoin d’être encouragées à faire du contact visuel ». Forcer le contact visuel peut être contre-productif, car cela demande beaucoup de concentration et peut rendre l’écoute plus difficile. L’objectif devrait être une communication réussie, pas nécessairement le contact visuel.

« L’évitement du contact visuel indique un manque d’empathie ou d’intérêt social ». Non, les recherches montrent que l’évitement est souvent une stratégie adaptative pour gérer l’hyperactivation cérébrale, non un signe de désintérêt social.

❇️ Recommandations

1. Accepter la diversité des styles de communication et ne pas imposer le contact visuel comme norme universelle
2. Reconnaître que l’évitement du contact visuel peut être une stratégie protectrice plutôt qu’un déficit à corriger
3. Tenir compte du contexte et de la familiarité dans les interactions sociales avec les personnes autistes
4. Éviter de forcer le contact visuel, ce qui peut intensifier le stress et la surcharge sensorielle
5. Comprendre que l’authenticité dans la communication est plus importante que la conformité aux normes neurotypiques

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Garvey, A., Ryan, C., & Murphy, M. (2025). Deliberate and self-conscious adaptation of eye-contact by autistic adults. Journal of autism and developmental disorders, 55(7), 2272-2283.

Hadjikhani, N., Åsberg Johnels, J., Lassalle, A., Zürcher, N. R., Hippolyte, L., Gillberg, C., ... & Ben-Ari, Y. (2018). Bumetanide for autism: more eye contact, less amygdala activation. Scientific Reports, 8(1), 3602.

Stuart, N., Whitehouse, A., Palermo, R., Bothe, E., & Badcock, N. (2023). Eye gaze in autism spectrum disorder: A review of neural evidence for the eye avoidance hypothesis. Journal of Autism and Developmental Disorders, 53(5), 1884-1905.

Mythe  #2 : « Autisme = génie » ?L'association entre autisme et génie, souvent véhiculée par les médias et certaines rep...
07/08/2025

Mythe #2 : « Autisme = génie » ?

L'association entre autisme et génie, souvent véhiculée par les médias et certaines représentations culturelles, continue de fasciner le grand public. Ce lien imaginaire repose pourtant sur des clichés anciens et sur la médiatisation excessive de cas exceptionnellement rares. Il convient aujourd’hui à mon sens de déconstruire ce stéréotype et d’adopter un regard plus nuancé, fondé sur les données scientifiques actuelles.

❇️ Aux origines du mythe

L’idée selon laquelle toute personne autiste dissimulerait un talent hors du commun puise ses racines dans des récits historiques singuliers et dans la survalorisation médiatique de figures emblématiques. Les premiers récits sur des "calculateurs prodiges" datent déjà de 1783, et Édouard aurait utilisé pour la première fois le terme d'"idiot-savant" pour qualifier des personnes ayant un retard mental manifeste mais présentant une compétence exceptionnelle dans un domaine particulier. Plus récemment, des œuvres de fiction comme Rain Man ou The Good Doctor ont largement contribué à renforcer cette image d’un autisme systématiquement associé à des capacités mentales extraordinaires, en particulier dans des domaines comme les mathématiques, la musique ou la mémoire.

❇️ Ce que disent les données scientifiques

Même les estimations les plus optimistes indiquent qu’environ 10 % des personnes autistes présentent un talent exceptionnel. Ce chiffre, déjà marginal, révèle en creux que près de 90 % ne manifestent pas de capacités dites « prodigieuses ». Lorsque l’on élargit la définition à des points forts ou des compétences spécifiques (par exemple, une bonne mémoire visuelle ou un intérêt marqué pour certains sujets), la proportion augmente, mais il ne s’agit plus alors de « génie » au sens classique du terme (QI très élevé, réussite spectaculaire, créativité exceptionnelle).

Par ailleurs, il importe de rappeler que près de 40 % des personnes autistes présentent également une déficience intellectuelle, et que la présence éventuelle d’un talent singulier n’exclut en rien des besoins importants en termes d’accompagnement éducatif, thérapeutique ou social. À ce jour, aucune étude sérieuse ne démontre que l’autisme entraîne systématiquement un QI supérieur.

❇️ Pourquoi certains développent-ils un talent spécifique ?

Certaines caractéristiques neurologiques associées à l’autisme peuvent, dans des cas particuliers, favoriser le développement d’une expertise pointue :

🔰 Un traitement perceptif local renforcé, qui se traduit par une attention accrue aux détails, utile notamment dans les domaines artistiques ou logiques.
🔰 Une mémoire de travail performante et une capacité de concentration intense, identifiées comme facteurs favorables chez certains enfants dits « savants ».
🔰 Une forte systématisation et un goût pour la répétition, qui permettent, sur le long terme, l’acquisition d’un haut niveau de compétence.
🔰 Des particularités sensorielles qui orientent la personne vers certains champs d’intérêt (sons, textures, formes), susceptibles de devenir des domaines d’excellence.

Ces mécanismes n'expliquent pas l'émergence d’un génie global, mais plutôt celle d’un talent spécifique, souvent circonscrit à un domaine précis.

❇️ Les effets délétères du stéréotype

Le mythe de « l’autiste génial » n’est pas sans conséquences pour les personnes concernées :

🔰 Il alimente des attentes irréalistes, créant une pression sociale inutilement lourde sur les individus.
🔰 Il invisibilise les besoins de soutien lorsque le handicap est minimisé ou masqué par l’image d’un talent supposé.
🔰 Il retarde les diagnostics, notamment chez les filles, les personnes racisées ou celles dont le profil s’écarte de l’archétype du « petit garçon blanc passionné de mathématiques ».

❇️Vers un discours plus juste et inclusif

Pour promouvoir une représentation fidèle de la diversité autistique, plusieurs points méritent d'être rappelés :

🔰 Le terme « idiot-savant », apparu en 1887, désignait des cas rares et atypiques.
Les médias audiovisuels ont exagéré l’incidence des talents prodigieux dans le spectre autistique.
🔰 L'écrasante majorité des personnes autistes n’a pas de don extraordinaire, mais présente des profils tout aussi dignes d’attention et de respect.
🔰 Un talent, lorsqu’il existe, n’efface pas les défis sensoriels, cognitifs ou sociaux.
🔰 Il est essentiel de valoriser la pluralité des expériences autistiques, sans les hiérarchiser selon leur conformité à un modèle de réussite.

Adres

1bis, Rue Basse Couture
Tournai
7500

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Maandag 09:00 - 20:00
Dinsdag 09:00 - 20:00
Woensdag 09:00 - 20:00
Donderdag 09:00 - 20:00
Vrijdag 09:00 - 20:00
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