17/07/2025
Nous sommes les enfants de parents qui ne sont jamais allés en thérapie.
Les enfants de ceux qui ont fait de leur mieux, avec ce qu’ils avaient. Nous avons grandi dans les silences — ceux qui recouvraient ce qui ne s’est jamais dit. Dans des règles qu’on ne remettait pas en question, dans des émotions contenues jusqu’à devenir invisibles.
Nous avons appris à décoder les regards et les gestes, à chercher un sens dans ce qui n’avait même pas de nom. Il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre que chaque génération porte le poids de sa propre histoire.
Nos parents furent eux aussi les enfants d’un temps où la sensibilité était un luxe, et l’introspection, un sentier peu emprunté. Ils ont grandi dans un monde où l’on ne posait aucun mot sur les blessures, on les portait, sans faire de bruit. Où les limites étaient soit rigides, soit absentes. Où l’amour s’exprimait parfois par des actes, rarement par les mots.
Nous sommes la génération qui apprend à exprimer ce qui a été tu. À reconnaître les peurs et les traumatismes qui nous ont été légués. À nous accorder le droit de ressentir.
Nous sommes les enfants de parents qui ne sont jamais allés en thérapie.
Il nous revient de dépasser ce que nous avons appris sans le renier, d’honorer sans répéter. Il nous revient d’accueillir nos blessures avec tendresse, d’en faire des sources de sagesse, et d’ouvrir, à chaque pas, la voie vers d’autres façons d’aimer, de vivre, d’exister, d’être.