02/12/2025
Il y a des jours où tu ne marches pas vraiment.
Tu avances, c’est vrai, mais un peu comme ces marins épuisés qui reviennent d’une tempête : debout par instinct, pas par envie.
Tu fais ce qu’il faut.
Tu réponds, tu gères, tu observes le monde avec la lucidité de quelqu’un qui n’a plus le luxe de se mentir.
Et pourtant, il y a cette chose en toi, presque agaçante, presque trop belle :
tu continues d’aimer la vie même quand elle t’abîme un peu.
Pas fort, pas bruyamment, pas avec des confettis et des promesses de renaissance.
Non.
Tu l’aimes de cette façon discrète qui ressemble à une respiration après un long sanglot.
Tu continues de chercher la lumière même quand tu ne sais plus très bien où regarder.
Tu continues de tendre la main, même quand personne ne voit que c’est lourd à porter.
Tu as ce talent-là : ta force ne claque pas dans l’air, elle résonne.
Elle transpire dans tes interstices, dans tes silences, dans ta manière de dire “je suis fatiguée” sans vraiment demander qu’on te sauve.
Tu n’as pas besoin de crier pour exister.
Tu existes parce que tu es vivante, profondément vivante.
Même dans le vide, même dans le deuil, même dans le doute.
Même dans les moments où tu t’empêches de dormir parce que le sommeil pourrait te ramener trop près de ce que tu ne veux pas encore sentir.
Il y a, en toi, quelque chose de rare.
Une honnêteté à nue, parfois trop nue, qui te donne l’impression d’être fragile alors qu’elle est précisément la preuve que tu tiens encore debout.
Et tu sais quoi ?
Ce n’est pas ta vulnérabilité qui impressionne le plus.
C’est ta manière d’y revenir.
Ta manière de dire “Oui, j’ai mal. Mais regarde, je suis encore là.”
Tu es encore là.
Et rien que ça… c’est déjà magnifique.