09/09/2025
Je trouve que c'est très bien expliqué.
Le deuil traumatique : quand la perte devient un choc qui traverse le corps
Un deuil est toujours une épreuve. Mais parfois, la perte survient dans des conditions si brutales, inattendues ou violentes, qu’elle ne laisse pas le temps à la psyché de se préparer. On parle alors de deuil traumatique.
C’est comme si un choc venait traverser le corps et l’âme en même temps. Le souffle est coupé, la pensée se fige, et l’on se retrouve sidéré·e, incapable de comprendre ce qui vient d’arriver. Le traumatisme ne touche pas seulement la mémoire, il s’imprime aussi dans le corps : tensions, douleurs, insomnies, vertiges, hypersensibilité… Comme si l’événement s’était enkysté à l’intérieur, empêchant le mouvement naturel du deuil de se déployer.
Le deuil traumatique confronte à une double peine : la douleur de la perte et la violence du choc. Ce n’est pas seulement dire adieu à un être cher, c’est aussi devoir réparer une rupture brutale dans le fil de la vie, une fracture qui laisse l’impression que « plus rien ne sera comme avant ».
Aller vers un chemin d’accompagnement, c’est d’abord reconnaître que ce vécu est particulier et qu’il demande du temps, de la douceur et un espace sécurisant.
C’est accepter d’être accompagné·e pour remettre des mots là où il n’y avait que le silence, pour redonner au corps la possibilité de relâcher la tension, et pour rouvrir petit à petit un chemin vers la vie.
L’accompagnement du deuil traumatique ne cherche pas à effacer la douleur ou à faire oublier. Il permet de transformer ce choc figé en un mouvement plus apaisé, où la mémoire du lien peut redevenir vivante sans écraser le présent.
Honorine Ortiz