09/18/2025
Peut-on réellement dissocier la politique de nos interventions comme clinicien.nes ?
🎓À travers notre parcours universitaire, on nous apprend à ne pas laisser nos opinions personnelles interférer dans les rencontres de nos clients (comprenez moi bien, je suis en accord avec cela!). Toutefois, dans le contexte socio-politique actuel, je me rend compte que c'est plus ou moins réaliste.
En tant que psychoéducatrice qui travaille notamment auprès d'adultes qui ont été victimes d'actes criminels, de personnes en situation d'itinérance, de personnes polytraumatisées, de personnes dans la communauté LGBTQ+, de personnes de couleur, je suis aux premières loges des impacts directs et indirects du climat socio-politique qui affecte ou menace leurs droits et leur intégrité.
😰Le contexte de tension et de violence politique, autant en Amérique du Nord qu'ailleurs dans le monde, fait aussi en sorte qu'il est de plus en plus fréquent que j'accueille de l'anxiété et du stress dû aux régressions des droits humains, l'instabilité du climat politique, ainsi que l'injustice et l'impuissance que ça génère (entre autre).
En mon sens, il est donc difficilement concevable que j'intervienne au niveau de l'anxiété politique de la même manière que lorsque la cause de l'anxiété n'est pas rationnelle.
Parce non seulement cette source de stress et d'anxiété est complètement rationnelle, mais en plus, ces personnes en sont les principales concernées.
❤️🩹 Alors oui, si ces personnes me parlent de leur vécu et leurs craintes au niveau de la montée actuelle de l'oppression envers leur communauté, des discours haineux, de la misogynie et des discours anti-féministes, du racisme, de l'homophobie et la transphobie, je considère qu'il est indiqué de valider cette expérience et d'apporter mon soutien idéologique.
On ne parle pas ici que je nomme en détails pour qui je vote, mes expériences personnelles ou mes propres craintes, mais plutôt que j'assure d'instaurer un cadre sécurisant, qui est la pierre angulaire d'une approche sensible aux traumas.
• Un cadre qui favorise le développement d'une alliance thérapeutique dépourvue de violence ou d'oppression.
• Un cadre où ces personnes savent que je considère (entre autres) les rapports de pouvoir dans l'intervention, et que je reconnais l'impact des normes/structures qui maintiennent l'oppression et l'exclusion.
👉🏼Les difficultés adaptatives d'un individu sont intimement liées à l'environnement dans lequel il évolue. Rappelons que cet environnement prend aussi en compte les normes sociales, institutionnelles et politiques.
🫂 Parmi les schèmes relationnels du psychoéducateur rice se trouve celui de la congruence. Celle-ci fait référence à une attitude d'honnêteté et un souci d'être authentique dans l'intervention. Alors si, par exemple, je crois fermement à la non-violence dans toutes ses formes, cela inclue aussi celle qui est perpétrée et maintenue par les systèmes et institutions.
La moindre des choses, pour permettre le développement d'un lien de confiance basé sur la sécurité, serait que la personne que j'accompagne sache que je n'encourage pas les mécanismes qui contribuent à sa souffrance, de près ou de loin.
💭Avez-vous des partages, commentaires ou réflexions à ajouter? Je suis tout ouïe!