09/30/2025
✨ Et si la vie n’était rien d’autre qu’une succession de deuils discrets ?
👶 De la naissance à la perte d’un être cher, en passant par l’enfance, les amitiés brisées, les déceptions professionnelles, les rêves abandonnés,
nous apprenons sans cesse à dire adieu.
📖 Cette chronique explore ces détachements invisibles qui façonnent notre existence,
et révèle comment, derrière chaque perte, se cache une étrange beauté :
celle de l’instant qui ne dure pas.
L’ENCHAÎNEMENT DES DEUILS ORDINAIRES
La vie commence par un arrachement.
On aime raconter la naissance comme une promesse, l’ouverture d’un livre neuf, qui est pourtant déjà du passé. Le bébé quitte le refuge, ce monde clos et silencieux où tout était donné sans effort, pour entrer dans une lumière crue, dans le froid et le bruit.
Le premier cri, c’est le deuil du premier monde. Il ne le saura jamais consciemment, mais il passera toute son existence à reproduire ce mouvement : être arraché, s’habituer, puis avancer avant d’être arraché de nouveau.
LE JOUR DE LA MARMOTTE
Chaque journée, aussi banale soit-elle, porte en elle ce petit cycle de fin et de recommencement. Le soleil décline, les ombres s’allongent, et même si nous savons que la lumière se lèvera demain, la journée qui s’achève ne reviendra pas. Elle meurt dans le silence du crépuscule. Nous aimons penser que c’est une simple routine, mais chaque soir est un micro-deuil qu’on oublie de nommer. Et pourtant, c’est peut-être là que l’on s’entraîne à supporter les grandes pertes.
L’APPRENTISSAGE DE LA FIN
Puis vient l’enfance et ses premiers détachements. On change d’amis comme on change de saison. Ce camarade qu’on croyait éternel disparaît du décor, remplacé par d’autres visages. Changer d’école, c’est découvrir la douleur discrète d’être déraciné, de perdre les repères qu’on croyait immuables. Ces séparations paraissent anodines aux adultes, mais pour un cœur jeune, elles sont déjà des funérailles silencieuses.
On perd aussi des objets. Une peluche laissée dans un train, un cahier égaré, un jouet brisé. Ces petites catastrophes d’enfant contiennent déjà l’ébauche des drames futurs. Elles nous enseignent, à notre insu, que rien ne dure, que l’attachement a toujours une fin. Ces larmes enfantines étaient sincères : elles devinaient la logique profonde de l’existence.
PRISE DE CONSCIENCE DE LA MORTALITÉ
Puis un jour, les pertes deviennent plus graves, plus définitives. La disparition d’un proche, l’absence d’un amour, le silence laissé par une voix familière. Cette fois, il n’y a pas de substitution possible, pas de rentrée scolaire qui ramène d’autres visages. C’est là qu’on comprend que tous les deuils précédents n’étaient pas anecdotiques : ils étaient des répétitions générales, des leçons préparatoires pour survivre à l’inconsolable.
Mais même sans mort visible, la vie exige des adieux constants. On dit au revoir à ses rêves d’enfant, à ses ambitions flamboyantes, à l’image idéalisée de ce qu’on croyait devenir.
Chaque étape de l’existence est une renonciation : à vingt ans, on enterre l’adolescent qu’on ne sera plus ; à cinquante, on dit adieu aux routes qui se sont refermées. C'est des funérailles discrètes, mais elles pèsent autant que les autres.
Alors oui, vivre, c’est traverser un chapelet de deuils. Et si tout à une fin, l’égo ne disparait jamais, mais s’estompe pour prendre une autre place. La société nous replace dans un rôle ; trop vieux pour faire, trop vieux pour être…
En contrepartie, nous prenons une leçon secrète : c’est précisément parce que tout meurt que tout brille.
L’amitié a de la valeur puisqu'elle est fragile. Le jour est précieux car il se termine. L’amour bouleverse parce qu’il n’est jamais garanti. C’est l’effacement qui donne à chaque instant son éclat éphémère.
Ainsi, marcher dans la vie, c’est apprendre à perdre sans cesser d’aimer. C’est célébrer ce qui nous reste avant que la nuit tombe encore, avant que nous soyons, nous aussi, une absence dans le cœur des autres.
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Emmanuel
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Auteur et essayiste, Hypno-coach exécutif - Intuitif - conférencier,
Emmanuel accompagne des particuliers et des dirigeants d’entreprise dans leur évolution.
Tantôt thérapeute, coach PNListe, enseignant ou mentor, il permet à ses clients de comprendre et d'intégrer les connaissances des fonctionnements des biais cognitifs.
Spécialiste du stress et du sommeil.
