11/11/2025
Traverser le pont malgré le vent.
Avez-vous déjà ressenti une fatigue de compassion ? C'est ce sentiment d'être incapable de ressentir de l'empathie pour soi-même et les autres, d'être hypersensible à l'état émotionnel de l'autre, d'être cynique, irritable voire impuissante devant des situations difficiles.
Au mois de novembre, quand mon niveau d'énergie est plus bas, je me sens plus vulnérable à vivre cette fatigue de compassion. Ma charge émotive peut être plus élevée qu'à l'habitude, je me sens quelques fois dépassée par des situations complexes à mon travail, ma vitalité décline.
Il est vrai que l'arrivée de l'hiver engendre habituellement cette baisse d'énergie et nous invite à davantage d'introspection et de cocooning. Il devient alors important de ne pas se laisser submerger par les incohérences internes et les insatisfactions. L'introspection est souvent nécessaire, mais quand elle se transforme en auto-critique, ça peut vite tourner en humeur dépressive.
"En cultivant l'auto compassion, nous sommes plus enclins à faire preuve de résilience face aux difficultés, à réduire notre niveau de stress et d'anxiété, à améliorer notre estime de soi et notre confiance en nous-mêmes, ainsi qu'à développer des relations plus saines et plus épanouissantes avec les autres." Kristin Neff, 2013, S'aimer : comment se réconcilier avec soi-même. Belfond, 325 pages.
L'auto compassion est une invitation à nous accepter telles que nous sommes, avec nos qualités et nos imperfections. C'est se traiter avec la même bienveillance que l'on accorde aux autres. Quand mes amies, mes filles, mes employés vont moins bien, qu'ils me parlent de leurs erreurs, leurs échecs, leurs déceptions, je vais les écouter sans jugement sévère avec compréhension et soutien. Ça, c'est quand je suis disponible cognitivement pour les écouter et être présente pour eux.
Si je me rends compte que je n'arrive pas à faire preuve de compassion et d'empathie dans de telles circonstances, c'est que la fatigue de compassion est bel et bien là. Cela arrive, c'est normal de le vivre parfois. Apprenons toutefois à en décoder les signes pour prendre soin de soi.
La fatigue de compassion peut se manifester de plusieurs façons : cognitive (ma tête), émotionnelle (mon cœur), physique (mon corps), mécanique (un endroit de mon corps) ou sensorielle (mes sens). Dans ces cas, pourquoi pas ne pas se donner le droit à une fluctuation de notre productivité en établissant son minimum requis. Si je me sens moins disponible une journée, rien ne m'empêche d'en aviser mon entourage et de modifier mes activités. J'aimerai échanger avec un proche de quelque chose d'un peu difficile ou délicat ? Pourquoi ne pas lui dire : "j'aimerai te parler de quelque chose de difficile que je vis, est-ce que tu es disposé à ce que je t'en parle ?" Parce que si parfois je me sens indisponible à recevoir l'autre et à m’accueillir moi-même, il est possible que l'autre ne le soit pas non plus. Poser la question nous aide à prendre conscience de la charge émotive que l’on ressent et à considérer celle de l'autre. Ainsi, on cultive et on encourage l'auto compassion. Le pont est alors plus facile à traverser malgré le vent.
Amitiés, Marion ###
Énergie Reiki