10/07/2024
Il y a quelques semaines avait lieu le fameux débat entre Harris et Trump. Ne quittez pas : mon but n’est pas de vous parler de politique, je vous le jure qu’il y aura un lien avec la PMA.
La vedette pop américaine Taylor Swift avait alors rédigé une communication pour dire qu’elle supportait Kamala Harris et avait signé sa publication « Childless cat lady » en référence à des propos républicains qui dénigraient les femmes sans enfant.
Elon Musk s’était alors empressé de répondre : « Fine Taylor… you win… I will give you a child and guard your cats with my life ».
Des propos qui ont suscité de très nombreuses réactions chez les internautes.
Comme vous le savez, je mène mon combat contre l’infertilité en étant seule. D’ailleurs, avant même de savoir que j’avais autant de problèmes (trompes bouchées, réserve ovarienne basse versus mon âge), je voulais être une solo mom.
Le fait de vivre la parentalité en solo est donc un choix pleinement assumé.
N’allez pas croire que je suis anti-hommes! Au contraire. Mon plan A était définitivement de fonder une famille avec un homme de qui j’aurais été amoureuse et vice-versa. Un mélange de mauvais choix et de manque de chance/timing ont fait en sorte que j’ai dû passer au plan B considérant le temps qui passait et qui amenait avec lui… mes années de fertilité! Un enfant d’abord. Trouver mon prince charmant ensuite. That’s it.
Quand je parle de mon projet solo et des nombreuses étapes que je dois franchir pour y arriver, j’ai souvent droit à différentes réactions.
Certains admirent mon courage.
D’autres ont peur pour moi et me disent qu’ils n’auraient jamais mené ce projet en ayant été seuls. Ils s’empressent de me mettre en garde en me faisant voir tout ce qui pourrait arriver et que je pourrais trouver difficile.
Dernière catégorie… Certains me disent de relaxer, d’attendre de rencontrer « le bon », que j’ai encore plein d’années devant moi et bla bla bla. Ces gens sont souvent des hommes. D’ailleurs, certains font preuve d’un humour, ma foi, assez douteux lorsqu’ils me disent : « M’a te le régler ton problème! C’est du sp%$/me qu’il te faut! M’a te fournir ça moi! Livraison incluse, tsé veut dire! » (rire de mononcle complètement déplacé).
En tout, j'ai eu 4 offres de don de sp?$/me depuis le début de mon processus. Certains hommes me proposaient de façon sérieuse de faire équipe comme co-parents. D'autres me disaient "De toute façon tu veux un enfant seule! Ça te sauverait la partie où tu dois trouver un donneur! P*s, je le prendrais les fins de semaines à l'occasion pour te donner un break!"
J’ai toujours été fascinée de voir à quel point certains hommes avaient un rapport à la procréation et à la parentalité différent des femmes. Pour eux, tout est si facile!
Pas étonnant que les problèmes d’infertilité d’origine masculine suscitent autant de honte! Le reste de leur gang (pas tous! Je tiens quand même à nuancer) se comportent comme des polinisateurs en série! Ils se pètent les bretelles en parlant à quel point il leur est facile de propager leur race.
Je ne pense pas minimiser l’expérience des hommes en disant que leur parcours est bien différent du nôtre comme femme. Procréer se passe presque toujours dans le plaisir. Ben oui…
Si des problèmes de fertilité son détectés, la procédure est très peu invasive. Un ptit dépôt de sp%$me et le tour est joué! Une équipe chevronnée tassera les picouilles pour garder les pur-sangs (les sp*%$matozoides qui ont une forme normale, une belle mobilité et de la vigueur). La dimension psychologique sera à considérer bien entendu puisqu’à ce qu’on m’a dit, ce genre de processus s’accompagne souvent de honte et d’une impression d’un manque de masculinité… idées qu’il faut complètement déconstruire à mon avis! Malgré tout, d’un point de vue purement physiologique, leur game est nettement différente de la nôtre face à cette condition!
Une femme qui éprouve des difficultés en fertilité devra subir plusieurs tests invasifs pour comprendre où est le problème : est-ce la réserve ovarienne? La forme de l’utérus? Y a-t-il des adhérences qui empêchent l’embryon de se blottir et de s’accrocher? Le système immunitaire est-il trop actif rejetant ainsi se corps considéré comme étranger?
Considérant que le système reproducteur n’est pas à portée de main (désolée pour l’image douteuse que ma formulation amène), les tests impliquent différentes procédures tantôt inconfortables, tantôt carrément traumatisantes.
Une fois le problème trouvé, l’une des options souvent préconisée est la fécondation in vitro. Pour ce faire, la femme doit faire une stimulation ovarienne sur deux semaines pour amener les ovaires à recruter plus d’un ovule. Ces ovules sont ensuite ponctionnés à travers une intervention chirurgicale qui n’a rien de plaisant, je vous le confirme. Au courant de ce marathon de deux semaines elle vivra des inconforts divers lié à la prise d’hormones, devra jongler avec les horaires liés à de très nombreux rendez-vous de contrôle, devra être très rigoureuse quant aux heures de prise de médication et devra… ben continuer sa vie!
Pas étonnant qu’un lot de 6 ovules se vende environ 25 000$ contre 2000$ pour un échantillon de millions de sp*&%tozoides! Oui-oui, vous avez bien lu!
Donc… des personnes comme M. Musk méritent totalement d’être remises à leur place. Une petite leçon d’humilité, de sensibilité et de classe ne ferait pas de tort!
Bonne soirée,
Emma