30/10/2025
CHAQUE JOUR JE LE REPETE ET J'INSISTE TANT LES HEURES D'ACTIVITE PHYSIQUE OU DE SPORT SONT FAIBLES VOIRE INEXISTANTES
Des chercheurs alertent sur l’effet délétère de l’inactivité prolongée sur l’ensemble du squelette, même en présence d’une activité physique régulière. Cette fragilité silencieuse se développe dès l’enfance et s’aggrave avec l’âge.
Le corps humain a été façonné pour le mouvement, mais nos modes de vie contemporains racontent une tout autre histoire. À l’école, au travail ou dans les transports, les heures immobiles s’accumulent sans heurts apparents. Pourtant, derrière cette inertie quotidienne se cache une menace invisible. Loin d’être un simple effet secondaire du confort moderne, le manque de mouvement influe directement sur la santé osseuse, bien au-delà de ce que l’on croyait jusqu’ici.
Un quotidien trop sédentaire qui fragilise silencieusement le squelette
L’idée reçue selon laquelle une activité physique régulière compenserait les effets d’une vie assise trouve aujourd’hui ses limites. Une vaste synthèse de données menée par le groupe de travail en réhabilitation de l’International Osteoporosis Foundation a révélé que la sédentarité agit de manière indépendante sur la dégradation osseuse, quel que soit le niveau global d’activité. Chez les enfants, les adolescents, les adultes et les seniors, les heures passées immobiles devant un écran ou dans un fauteuil entraînent une baisse mesurable de la densité minérale osseuse.
Dans les zones soumises au poids du corps comme le col fémoral, les effets de l’inactivité se font sentir dès le plus jeune âge. La croissance osseuse se voit compromise, même chez les enfants pratiquant une activité sportive régulière. À l’autre bout du spectre, les personnes âgées paient un prix élevé pour cette immobilité répétée. Selon l'étude publiée dans la r***e Calcified Tissue International, les adultes de plus de 50 ans qui restent assis de longues heures chaque jour présentent un risque accru de fracture vertébrale, même sans ostéoporose diagnostiquée.
Le constat est d’autant plus inquiétant que cette menace s’installe silencieusement. Elle ne provoque ni douleur immédiate, ni alerte biologique claire. Elle agit par défaut d’usure, affaiblissant peu à peu la structure osseuse en profondeur.
Bouger un peu suffit déjà à améliorer la santé osseuse
Face à ce risque insidieux, l’alternative ne repose pas forcément sur des heures de sport hebdomadaire. Ce que l’étude coordonnée par le professeur Olivier Bruyère met en lumière, c’est qu’un simple remplacement de 30 minutes de sédentarité par une activité légère produit déjà des bénéfices mesurables.
Des gestes aussi simples que marcher, faire le ménage ou jardiner entraînent une amélioration de la densité osseuse, notamment au niveau de la colonne vertébrale. Chez les femmes ménopausées, ces effets sont particulièrement nets, avec une diminution du risque de fracture significative.
L’Organisation mondiale de la santé recommande 60 minutes d’activité quotidienne pour les enfants et entre 150 et 300 minutes par semaine pour les adultes. Mais ces chiffres, trop souvent interprétés comme des objectifs sportifs, pourraient être plus efficaces s’ils étaient compris comme un appel à lutter contre l’immobilité continue.
Même chez les personnes atteintes de fragilité osseuse, le simple fait d’interrompre régulièrement les périodes assises semble offrir une protection. Les chercheurs ont observé que des pauses actives toutes les 30 à 60 minutes réduisaient les marqueurs de perte osseuse, même sans effort soutenu.