07/10/2025
➡️ Faut-il encore proposer une chimiothérapie à 75 ans ?
📊 Une nouvelle étude publiée dans le journal scientifique The Lancet apporte des éléments de réponse clairs et rassurants.
Pendant près de 8 ans, des équipes françaises et belges ont suivi plus de 1 000 femmes âgées de 70 ans et plus, atteintes d’un cancer du sein hormonosensible à haut risque génomique.
Objectif : savoir si la chimiothérapie, ajoutée à l’hormonothérapie, améliorait vraiment la survie.
💡Ce que montre l’étude ASTER 70s
➡️ Pas de gain significatif de survie globale avec la chimiothérapie.
➡️ En revanche, beaucoup plus d’effets secondaires (fatigue, douleurs, troubles digestifs, baisse d’autonomie).
En chiffres :
Survie à 8 ans : 72,7 % avec chimio + hormonothérapie contre 68,3 % avec hormonothérapie seule (4,4 points de différence non significatif)
Événements indésirables sévères : 34 % contre 9 %.
Une étude solide et inédite
L’essai ASTER 70s est un essai randomisé de phase III, promu par Unicancer et l’Institut Curie, mené dans 84 centres en France et en Belgique.
Les participantes : femmes ≥ 70 ans, cancer RH+, haut risque selon la signature génomique (GGI).
Le suivi : 7,8 ans en moyenne, un record pour cette tranche d’âge.
Ce que cela change pour nos patientes
Ces résultats confortent une approche plus individualisée et moins agressive :
Décider en fonction de la biologie de la tumeur, de la fragilité, et surtout des priorités de vie de la patiente.
Réserver la chimiothérapie aux cas très spécifiques.
Donner une place centrale à la qualité de vie.
À retenir
Chez les femmes de plus de 70 ans atteintes d’un cancer du sein RH+, la chimiothérapie adjuvante n’apporte pas de bénéfice clair sur la survie globale, mais altère la qualité de vie.
L’hormonothérapie reste le pilier du traitement, dans une approche personnalisée et humaine.
Référence : ASTER 70s (GERICO11/UCBG, Unicancer & Institut Curie), The Lancet, juillet 2025.