04/02/2020
Quand vous vous parlez, vous discutez avec qui exactement ?
Vous êtes-vous déjà surpris à discuter avec vous-même ? Si oui, à qui parlez-vous ? Et qui répond ?
Si nous étions véritablement unis, nous n’aurions pas ces discussions. Nous aurions une pensée, un accord, une décision, et l’action s’en suivrait ou non.
Imaginez que toutes les facettes de ce que vous êtes avaient à discuter entre elles. Une pourrait être plus timide, tandis qu’une autre pourrait être autoritaire, une troisième pessimiste ou rebelle… ainsi de suite.
Mon Dieu qu’elle fouie cela créerait ? Et pourtant c’est exactement comme cela que ça se passe. Toute une société, s’y trouve. Un vrai village schtroumpfs ! Appelons-les des parties de soi. Elles sont bels et bien vivantes.
Comment ces parties nous influence-t-elle ?
Comment interagissent-elles avec la personne que nous sommes ?
Rien de mieux qu’une histoire pour l’illustrer…
Pierre, un homme dans la 40taine était au prise avec de sévères tics faciaux. Tellement que sa copine le quitta. Apparemment les tics empiraient en intensité et en fréquences. Plus que des tics, son visage apparemment se déformait.
Enfant, Pierre vivait à la campagne avec ses 11 frères et sœurs. C’était un petit garçon tout à fait normal qui aimait courir et bouger. Quand il pleuvait sa mère gardait les enfants à l’intérieur. Quand elle n’en pouvait plus, elle enfermait le ou les plus agités dans une chambre. Un jour, où les enfants étaient particulièrement turbulents, elle enferma plusieurs enfants. Comme les chambres étaient toutes occupées, elle mit Pierre dans un placard dont la porte se barra. Impossible d’ouvrir la porte, ce moment lui parut interminable. Incapable de bouger dans cet espace restreint, une pression de son corps créait l’obligation de bouger. Pour exulter la tension, il se mit à faire toutes sortes de grimaces et en ressentit un bien-être immédiat.
Une partie de ce que Pierre était à ce moment resta là, figé dans la scène, dans le placard…. Avec les mêmes sensations.
Adulte, à chaque fois que Pierre se sentait coincé dans une situation ou qu’il avait peur de perdre sa liberté, ce souvenir s’éveillait, et avec lui cette partie restée dans le placard.
J’ai demandé à Pierre comment il réagissait envers lui-même quand les tics commençaient. Il m’a répondu, qu’il avait tendance à se traiter de tous les noms, à se critiquer pour que ça cesse. Je lui ai demandé s’il était en accord à se critiquer. Il m’a répondu que ça se faisait automatiquement, que jusqu’à aujourd’hui, il n’en était pas conscient. Une deuxième partie venait de s’identifier. Une partie critique, critiquait la première partie à chaque fois que celle-ci nerveuse, se mettait à grimacer,
Libéré du placard et rassuré par la bienveillance de Pierre, cette jeune partie retrouva sa liberté… Les tics n’étant plus nécessaire, la partie critique se transforma en partie accompagnante et rassurante.
Cette histoire pourrait être celle de tout le monde, le thème et les enjeux seraient différent, les réactions aussi. Mais soyez certain qu’en chacun de nous existe des parties, même à notre insu. Une part importante de notre passé, se rejouent dans le présent et nous fait revivre les mêmes situations avec les perceptions du passé. Il est possible de retourner à cet endroit, de créer une communication avec une partie de soi. L’Ingénierie des Croyances de Base (ICB) est une méthode qui permet de faire cette traversé, ce qui est pour moi, une des façons de prendre soin de soi et de s’aimer.
Paule Bergeron
Thérapeute instructeur ICB