26/11/2025
Il existe, au cœur de chaque être, une horloge silencieuse que nul regard ne perçoit et que nul geste ne peut arrêter. Elle bat non pas avec des aiguilles, mais avec les fragments de nos choix, de nos paroles et de nos élans.
Sur l’image, l’homme de pierre semble se désagréger, comme si chaque seconde qui passe détachait un grain de son être. C’est ainsi que le temps œuvre : il ne détruit pas, il transforme. Il nous enlève ce qui doit être laissé derrière pour nous rappeler que rien n’est éternel, sauf ce que nous inscrivons dans la conscience.
La pierre jetée poursuit sa route sans retour ;
les mots lancés sculptent l’âme de celui qui les reçoit; l’occasion manquée se dissout dans le vent des regrets; et le temps, lui, s’évapore comme une poussière lumineuse qu’on ne peut retenir dans la paume.
Pourtant, ce que l’on ne récupère pas n’est pas perdu. Chaque acte devient un maître. Chaque parole devient une empreinte. Chaque instant devient une passerelle vers une version plus éveillée de nous-mêmes.
Le visage-horloge de l’image ne regarde pas en arrière : il observe, immobile, la danse de ce qui se défait, car la sagesse ne naît pas de ce que l’on retient, mais de ce que l’on accepte de laisser partir.
Ainsi, le temps n’est pas un ennemi. Il est une grande respiration cosmique, une main invisible qui nous rappelle que la vie n’est faite que d’un présent fragile, offert comme un don. Et lorsque nous vivons pleinement ce don, chaque seconde devient une éternité.