08/11/2025
Ce texte est né d’une traversée.
Il ne cherche pas à expliquer la douleur, ni à l’effacer,
mais à lui redonner un sens, une voix, un espace.
C’est le témoignage d’une âme qui a appris, à force de chutes et de renaissances,
que la guérison ne vient pas de la fuite mais du courage d’aller au cœur de soi.
Nous portons tous en nous des blessures anciennes,
des peurs qui nous coupent de notre lumière.
Mais parfois, c’est au milieu de la tempête que cette lumière se révèle le plus clairement.
Ce récit est un rappel :
la douleur n’est pas la fin du chemin,
elle en est la porte.
Et derrière cette porte, il y a la possibilité d’une vie plus vraie, plus libre, plus tendre envers soi-même.
« Traverser la tempête
Il y a eu un temps, dans sa vie, où la peur régnait sur tout.
Elle s’emparait d’elle de toutes ses forces, sous toutes ses formes.
Chaque fois qu’elle croyait respirer à nouveau, la peur revenait, différente, mais toujours familière — comme une ombre qui refusait de partir.
Pendant longtemps, elle ne comprenait pas pourquoi.
Jusqu’au jour où elle a commencé à voir clair.
La source de cette peur n’était pas à l’extérieur.
Elle venait de plus loin, de plus profond : d’un manque de confiance enraciné dans le cœur même de son être.
Et sous cette couche de doute, il y avait le trauma — ancien, silencieux, invisible mais toujours vivant.
Quand la peur prenait toute la place, elle devenait son propre juge.
Elle se critiquait, se dénigrait, se punissait.
C’était un mécanisme d’autodestruction, une manière de canaliser une douleur trop forte pour être contenue.
Et quand cette douleur dépassait ses limites, elle la projetait sur le monde : sur les autres, sur les circonstances, sur la vie.
C’était une fuite, une défense automatique.
Mais un jour, elle a compris que rien de ce qui venait de l’extérieur ne pouvait réparer ce qui demandait à guérir en elle.
Alors, peu à peu, elle a appris à rester.
À ne plus fuir la tempête.
À la regarder venir, à la laisser s’ouvrir, même si tout en elle criait de peur.
Ces tempêtes, elle les connaît bien maintenant.
Elles surgissent sans prévenir — comme des cyclones intérieurs.
Tout se met à tourner, à se briser, à hurler.
Et pourtant, au cœur de ce tumulte, elle a découvert quelque chose : un centre.
Un espace minuscule, silencieux, presque sacré.
C’est là qu’elle respire.
C’est là qu’elle se retrouve.
Quand elle atteint ce centre, les larmes viennent toutes seules.
Il n’y a plus de mots, plus de pensées — seulement une émotion brute, une énergie qui la traverse.
Elle pleure jusqu’à ce que la douleur se dissolve, jusqu’à ce qu’un peu de paix revienne.
Elle ne décide pas quand la tempête se termine ; elle apprend simplement à la traverser.
Et chaque fois, quelque chose change.
Après chaque passage, elle se sent plus légère, plus vraie.
Comme si un espace neuf s’ouvrait en elle, où l’air pouvait à nouveau circuler.
La guérison, elle l’a compris, n’est pas une ligne droite.
C’est un mouvement, une respiration.
Une succession de tempêtes et d’accalmies.
Chacune vient pour libérer ce qui était trop longtemps retenu.
Aujourd’hui, elle ne se voit plus comme une victime de ses tempêtes.
Elle les reconnaît comme des messagères.
Elles ne viennent plus pour la détruire, mais pour la purifier.
Et chaque fois qu’elle se relève, plus ancrée, plus douce, plus lucide, elle sait qu’elle avance.
Qu’elle devient la femme, l’être humain, qu’elle a toujours été sous la peur.
Cette nuit encore, elle a traversé la tempête.
Et elle a survécu.
Encore une fois.
Fatiguée, oui.
Mais vivante. »
Chaque tempête que nous traversons porte en elle une vérité :
nous ne sommes pas faits pour sombrer,
mais pour renaître.
Et chaque fois que nous osons revenir à nous-mêmes,
même tremblants, même fatigués,
nous ramenons un peu plus de lumière dans le monde.