16/11/2025
« Celles qu’on appelle exigeantes… sont en réalité les femmes qui se sont réveillées. »
Parole oraculaire pour les femmes qui refusent de s’éteindre pour être aimées.
On dit que les femmes qui ne se bradent plus,
celles qui tiennent leur axe comme on tiendrait un sceptre oublié,
sont “trop exigeantes”.
On dit qu’elles finiront seules,
comme si la solitude était une malédiction
et non le sanctuaire où elles ont appris à renaître.
Mais ce que le monde appelle “exigence”,
toi tu sais que c’est un autre mot pour désigner
la mémoire ancestrale du respect.
Car il n’y a rien d’exigeant à demander
qu’on te parle avec le cœur,
qu’on te regarde avec présence,
qu’on te traite sans incohérences,
qu’on te rencontre sans te consommer.
Il n’y a rien d’exigeant à refuser les amours bâclées, les loyautés bancales,
les demi-promesses qui ne tiennent pas jusqu’au matin.
Les seules personnes qui trouvent cela “trop”…
sont celles qui n’ont jamais appris à se tenir au même niveau que toi.
Ce monde s’irrite des femmes exigeantes parce que les femmes ramollies lui étaient plus utiles.
Il préfère celles qui disent oui en tremblant,
celles qui s’excusent d’exister,
celles qui acceptent les miettes avec courage,
celles qu’on félicite pour leur gentillesse
alors qu’elles meurent silencieusement à l’intérieur.
Mais toi ?
Tu es sortie du sortilège.
Tu as appris que :
– pardonner n’est pas se sacrifier,
– comprendre n’est pas tout supporter,
– aimer n’est pas s’oublier,
– espérer n’est pas se trahir,
– rester n’est pas être loyale
quand la relation est un autel où l’on brûle ton âme.
Tu es devenue cette femme qui ne se négocie plus.
Et cela les dérange.
Parce que ta clarté oblige à la vérité.
Parce que ta cohérence met à nu leurs incohérences.
Parce que ta présence est un miroir que certains ne veulent pas regarder.
Être “exigeante” n’est pas une posture.
C’est une conséquence.
La conséquence d’avoir trop aimé.
D’avoir trop donné.
D’avoir cru trop longtemps que tu serais “assez”
si tu étais douce comme l’eau, patiente comme la Terre, tolérante comme le ciel.
La conséquence d’avoir été trahie,
d’avoir été rejetée,
humiliée,
invisibilisée,
d’avoir été brutalisée par des mots,
par des silences,
par des promesses qui se dissolvaient au soleil.
La conséquence d’avoir ressenti ta colère monter comme une vague rouge,
ton impulsivité claquer comme la vérité brute,
ton cœur dire STOP avec la force d’une porte qui refuse de se rouvrir.
Alors tu as changé la donne.
Tu as cessé de “comprendre” ce qui ne te respectait pas.
Tu as cessé de “sauver” ce qui ne se guérissait pas.
Tu as cessé de prétendre que tout allait bien
pour ne pas déranger.
Tu as quitté la version de toi
qui demandait en chuchotant.
Tu as laissé mourir la femme qui se contentait du minimum.
Et tu as laissé naître celle qui exige la hauteur
parce qu’elle incarne déjà cette hauteur.
Être exigeante, c’est reconnaître la dimension sacrée de ta vie.
C’est savoir que ton amour n’est pas un divertissement.
Que ton temps n’est pas un jouet.
Que ta tendresse n’est pas un passe-droit.
Que ton corps n’est pas un refuge pour les âmes perdues.
Que ton énergie n’est pas un buffet en libre-service.
C’est savoir que tu n’es pas née pour tolérer
les relations sans profondeur,
les partenaires sans courage,
les promesses sans racines.
Ce n’est pas demander trop.
C’est demander juste.
C’est refuser ce qui abîme.
C’est dire NON comme on scelle une porte.
C’est dire OUI comme on ouvre un royaume.
C’est choisir des présences qui savent aimer
sans détruire, sans fuir, sans rabaisser,
sans se cacher derrière leurs blessures pour t’écraser.
Et qu’on en finisse avec cette menace ridicule :
« Tu vas finir seule. »
Seule où ?
Dans une maison qui respire ton calme ?
Avec des plantes qui poussent à ton rythme ?
Avec des livres qui nourrissent ton âme ?
Avec du vin qui ne t’insulte pas ?
Avec des silences qui te respectent ?
Avec des rires qui viennent pour vrai ?
Avec des nuits sans manipulation ?
Cette solitude-là n’est pas une tragédie.
C’est un luxe.
Un privilège.
Un royaume.
La vraie tragédie, c’est de finir entourée
et pourtant jamais vraiment choisie.
C’est de partager sa vie avec quelqu’un
qui ne te voit pas.
C’est de t’éteindre pour garder quelqu’un
qui n’a jamais su t’aimer juste.
Tu ne veux pas “quelqu’un”.
Tu veux quelqu’un capable.
Capable de hauteur.
Capable de vérité.
Capable de constance.
Capable de ne pas s’effondrer
devant la puissance tranquille que tu es devenue.
-Alors oui.
Si être exigeante veut dire se choisir,
reste exigeante.
Sois exigeante comme une porte sacrée.
Comme une prêtresse qui ne laisse entrer que ceux qui savent honorer le temple.
Sois exigeante comme une femme qui n’a plus peur d’être seule parce qu’elle n’est plus jamais en manque d’elle-même.
Sois exigeante comme une prophétie vivante.
Comme une force qui rappelle au monde
que la valeur ne se marchande pas.
Et toi — quand t’a-t-on dit que tu étais “trop exigeante” pour la première fois ?
Et quel morceau de toi se réveillait ce jour-là ?
Corinne De Leenheer