11/09/2020
Prévention et traitements
- Prévenir l'apparition d'hémorroïdes
Alimentation
Augmenter graduellement la quantité de fibres dans son alimentation. Il s’agit de la meilleure prévention possible. Les fruits et les légumes, les céréales et les pains de grains entiers sont d’excellentes sources de fibres. Il est préférable de les intégrer graduellement à l’alimentation. Les fibres ramollissent les selles et augmentent leur volume, ce qui facilite leur expulsion en douceur.
Remarque. Il faut être patient : l’amélioration se produit en quelques semaines.
Boire suffisamment d’eau et d’autres liquides durant le jour.
Prendre le temps de manger le matin. L’intestin a le réflexe de se vider après les repas, surtout après le petit-déjeuner.
Exercice physique régulier
Une vingtaine de minutes de marche par jour à bonne allure permettent de stimuler le transit intestinal.
Ne pas rester assis de longues heures. Si l’on ne peut faire autrement, se lever à l’occasion, pour 1 ou 2 minutes.
Hygiène intestinale
Aller à la selle régulièrement. Ne pas retarder le moment de déféquer si le besoin se fait sentir. Plus on attend, plus les selles deviennent sèches et dures. Au moment de la défécation, éviter de forcer en retenant son souffle.
Ne pas rester assis sur le siège de la toilette plus longtemps qu'il ne le faut (éviter d'y lire). Dans cette position, les muscles de l’anus sont relâchés, entraînant un afflux de sang
Prévenir les récidives
Si nécessaire, prendre des suppléments de fibres, comme le psyllium (Metamucil®, Fibropur®, Prodiem®, etc.) ou d’autres types de fibres (Fibramax®). On les trouve en vente libre en pharmacie. Ils peuvent être pris à long terme sans problème. S’assurer de boire beaucoup afin d’éviter l’obstruction du tube digestif.
Éviter de prendre d’autres types de laxatifs que les suppléments de fibres.
- Les différents traitements
La plupart du temps, les hémorroïdes se traitent aisément, avec quelques soins maison.
Habitudes de vie
Afin de régulariser le transit intestinal, les médecins suggèrent, avant tout, de respecter autant que possible les règles d’hygiène et les habitudes de vie décrites dans la section Prévention.
Médicaments
Pour soulager les démangeaisons, on peut avoir recours à un produit offert en vente libre : onguent, crème ou suppositoire. La majorité de ces produits renferment de l’hydrocortisone ou de la benzocaïne. Les produits spécialisés vendus sous le nom Préparation H ne contiennent ni hydrocortisone, ni benzocaïne, mais plutôt de l’huile de foie de requin. Ces produits ont peu d’effet contre la douleur.
Si la douleur est incommodante ou intense, il est possible de la calmer avec un médicament a**lgésique pris par voie orale, comme l’acétaminophène (Tylenol®). On peut aussi recourir à un a**lgésique topique (appliqué localement). Certains sont offerts en vente libre. C’est le cas, par exemple, des préparations anesthésiques à base de lidocaïne (la crème Maxilene® ou la crème Emla®, en vente libre au Canada). Il est aussi possible d’obtenir sur ordonnance un onguent à base de nitroglycérine ou de nifédipine, qui soulage la douleur en réduisant la pression dans les veines.
Mise en garde et contre-indications
- N’employez pas les produits médicamenteux à l’hydrocortisone ou à la benzocaïne pour plus d’une semaine, à moins que le médecin ne le recommande. De plus, abstenez-vous de les utiliser en cas d’infection locale.
- En cas de douleurs liées aux hémorroïdes, évitez de prendre de l’ibuprofène (Advil®, Motrin®) ou de l’aspirine, qui peuvent accroître les saignements. Évitez aussi les narcotiques et les médicaments qui contiennent de la codéine (c’est le cas de nombreux antitussifs), car ils peuvent entraîner de la constipation.
Pour traiter d’urgence des hémorroïdes externes
Il est possible de soulager la douleur aiguë causée par des hémorroïdes externes thrombosées (dans lesquelles un caillot de sang s’est formé) par chirurgie, sous anesthésie locale. Une petite région de peau autour de l’anus est enlevée, y compris les veines atteintes. Cela réduit le risque de récidive. Peu de gens y ont recours, car les autres solutions sont habituellement efficaces.
L’intervention doit être effectuée dans les 72 heures qui suivent l’apparition des symptômes. Par la suite, les inconforts causés par la chirurgie risquent de dépasser le soulagement qu’elle procure. Elle se pratique dans certaines cliniques et dans les urgences des hôpitaux.
Pour traiter les hémorroïdes internes
Si les symptômes persistent et altèrent la qualité de vie, l’une ou l’autre des interventions suivantes peut être envisagée.
Ligature élastique. Cette technique efficace est la plus couramment utilisée, mais ne convient pas à tous les cas. À l’aide d’un appareil à ligaturer, une petite bande élastique est posée à la base de la veine dilatée (voir schéma). Ainsi, la circulation sanguine est bloquée : l’hémorroïde rétrécit puis se décompose. Il se peut qu’il y ait un léger saignement de 2 à 4 jours après l’intervention, lorsque l’élastique tombe. Il peut y avoir des complications (douleurs, formation d’autres hémorroïdes, infection, etc.), mais elles sont rares.
Coagulation. Les hémorroïdes peuvent aussi être éliminées par la chaleur, en dirigeant des rayons infrarouges à la base de la veine qui crée la protubérance. Le sang cesse de circuler et la veine se rétracte. Le même effet peut être obtenu en utilisant un courant électrique.
Traitement sclérosant ou sclérothérapie. L’injection d’un produit chimique à la base de l’hémorroïde entraînera son durcissement, puis sa rétractation (voir schéma).
Hémorroïdectomie. Les médecins ont habituellement recours à cette intervention chirurgicale uniquement lorsque les hémorroïdes sont grosses ou que les autres traitements possibles n’ont pas été efficaces. Pratiquée sous anesthésie générale ou épidurale, elle consiste à enlever, au bistouri, une partie des tissus où se trouvent les hémorroïdes. Cette méthode est plus radicale que les précédentes et réduit les risques de récidive, mais nécessite une récupération plus longue.