21/05/2012
Ne pas confondre
Dysphasie et déficit auditif
Il n'est pas toujours facile de faire la part des choses, d'abord parce que les enfants atteints de dysphasie, surtout sensorielle, peuvent avoir quelque déficit auditif; ensuite parce qu'ils ne répondent pas aux tests auditifs, ou de manière inconstante.
Parmi ceux qui répondent, l'existence d'un léger déficit (cependant insuffisant pour empêcher le développement du langage), détermine qu'on les appareille.
Certains montrent à l'évidence qu'ils entendent bien, mais ils sont incapables d'utiliser ou d'interpréter le langage, bien qu'ils puissent prendre part normalement aux activités de la vie de tous les jours en utilisant intelligemment les contextes.
Ces enfants sont parfois considérés comme perturbés émotionnellement et traités comme tels.
Dysphasie et arriération mentale
Il est essentiel d'évaluer convenablement l'intelligence de ces enfants sans langage.
On pourrait croire cela facile grâce à des tests non-verbaux, mais même avec ceux-ci, les résultats obtenus sont peu fiables car ces enfants sont souvent craintifs, inhibés, et ne conçoivent pas toujours très bien ce qu'on leur demande.
Certains ont parfois été tellement surprotégés, qu'ils sont hypertimides devant des demandes simples, et ils semblent manquer de jugement, d'aptitude, et d'intelligence.
D'autres, plus agressifs, ont été autorisés à tout faire, sans tenir compte des conséquences, et sont devenus incapables d'avoir un comportement social. Ils sont hyperactifs, colériques et supportent mal la frustration.
Il faut d'abord les apprivoiser, et cliniquement apprécier leur niveau de compréhension (tests de KHOMSI, TOKEN TEST).
Les tests seuls ne suffisent pas. Certains enfants dysphasiques n'y répondent qu'après un temps très long.
Leur vie quotidienne doit être prise en compte, ainsi que leur jugement dans des situations nouvelles ou difficiles.
Le test d'intelligence non verbal de LEITER les placent dans ce type de situation, où il leur est proposé d'assortir, de comparer, de compléter du matériel visuel. Il permet le calcul d'un âge mental fiable.
Il ne faut cependant pas ignorer que certains enfants sont à la fois déficient mental et dysphasiques.
Attention: Les enfants dysphasiques peuvent avoir un re**rd mental s'ils sont sous-stimulés ou s'ils ont de grandes difficultés d'accès aux matières.
Dysphasie et autisme
Les enfants dysphasiques sont parfois pris pour des autistes par les psychologues et les médecins qui ne connaissent pas le problème, et qui trouvent différentes raisons pour expliquer leur contact difficile, plongeant ainsi les parents dans le désarroi.
Pourtant, les dysphasiques n'ont pas de re**rd de communication autre que par la parole.
Les autistes montrent une absence ou un re**rd de langage et un défaut de communication. Ils vivent dans un monde propre à eux, même à l'intérieur de leur milieu familial.
Les dysphasiques recherchent la communication, et ajustent leurs réactions en fonction des personnes.
Les enfants dysphasiques jouent. Les autistes ne jouent pas.
D’ordinaire, ils sont très peu sensibles à la musique, contrairement aux autistes qui eux semblent plutôt l'apprécier.
Si on place un enfant autiste dans une classe de dysphasiques, on remarquera rapidement ses comportements d'isolement, de promenades sans but, de grattage, de rire incongru, ainsi que son attirance pour les objets inanimés et son obstination à faire tourner des objets ronds.
On peut toutefois être autiste et dysphasique.
Les dysphasiques peuvent développer des signes d'autisme s'ils sont continuellement incompris.
Dysphasie et re**rd de langage
Comment savoir, si ce n'est en attendant.
A l'âge de 4 ans, les enfants qui présentent un re**rd de langage ne parlent pas, à l'exception de quelques petits mots.
Ils sont décrits comme timides, anxieux, introvertis, vivant souvent avec des frères ou soeurs ainés qui parlent pour eux.
Ils ne veulent pas répéter mais comprennent vraiment bien. Leur courbe de vocabulaire compris est de loin supérieure à celle de leur vocabulaire exprimé.
Ces enfants nécessitent d'autres stimulations, comme des ateliers créatifs d'expression libre, ou de la psychomotricité.
Ensuite, ils parleront plus ou moins normalement, et plus t**d on peut ne plus rien remarquer. Certains présenteront cependant des signes de dyslexie et de dysorthographie.
